Patrick Suskind - Le parfum
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Naturellement, le gnome y était pour beaucoup, et même pour tout. Ce que Baldini apportait de l’atelier dans la boutique et donnait à vendre à Chénier n’était qu’une fraction de ce que Grenouille concoctait à huis clos. Baldini, le nez au vent, avait peine à suivre. C’était parfois pour lui un véritable supplice que d’avoir à choisir entre toutes les splendeurs que produisait Grenouille. Cet apprenti sorcier aurait pu approvisionner en recettes tous les parfumeurs de France sans se répéter, sans fournir une seule fois quelque chose de médiocre ou seulement de moyen... ou plus exactement, il n’aurait justement pas pu les approvisionner en recettes, c’est-à-dire en formules, car au début Grenouille composait ses parfums de la manière chaotique et fort peu professionnelle qui était déjà connue de Baldini, à savoir en mélangeant à vue de nez ses ingrédients dans ce qui paraissait un affreux désordre. Afin de pouvoir sinon contrôler, du moins comprendre ces opérations aberrantes, Baldini exigea un jour de Grenouille que, pour composer ses mélanges et même s’il ne jugeait pas cela nécessaire, il se serve de la balance, du verre gradué et de la pipette ; et qu’il prenne en outre l’habitude de ne pas considérer l’esprit-de-vin comme un ingrédient, mais comme un solvant à rajouter après, et qu’enfin, pour l’amour du Ciel, il procède avec la sage lenteur qui seyait à un artisan digne de ce nom.
Grenouille s’exécuta. Et pour la première fois, Baldini fut en mesure de suivre un à un les gestes du sorcier et de les noter. Armé d’une plume et de papier, il s’asseyait à côté de Grenouille et, sans cesser de l’exhorter à la lenteur, inscrivait combien de grammes de tel ingrédient, combien de graduations de tel autre et combien de gouttes d’un troisième allaient se retrouver dans la bouteille à mélanger. De cette curieuse façon, consistant à analyser une procédure en employant les moyens mêmes qui auraient normalement dû en être la condition préalable, Baldini finissait tout de même par entrer en possession de la formule de synthèse. Comment Grenouille, lui, était capable de s’en passer pour combiner ses parfums, cela demeurait tout de même pour Baldini une énigme, ou plutôt un prodige, mais du moins avait-il désormais réduit le prodige à une formule et, du même coup, rassuré quelque peu son esprit assoiffé de règles et évité que sa philosophie de la parfumerie ne s’écroule complètement.
Progressivement, il soutira à Grenouille les recettes de tous les parfums qu’il avait inventés jusque là, et finalement il lui interdit même d’en faire d’autres sans que lui, Baldini, soit présent et armé d’une plume et de papier, n’observe d’un œil inquisiteur le déroulement des opérations et le note pas à pas. Les notes qu’il prenait et qui continrent bientôt des douzaines de formules, il les reportait ensuite avec un soin extrême et d’une écriture moulée dans deux cahiers distincts, dont il conservait l’un dans son coffre-fort à l’épreuve du feu, tandis qu’il portait l’autre sur lui et le gardait même la nuit dans son lit. Cela le rassurait. Car désormais, s’il le voulait, il était en mesure de refaire ces prodiges de Grenouille, qui l’avaient tellement secoué quand il y avait assisté pour la première fois. Avec cette collection de recettes écrites, il croyait pouvoir maîtriser l’épouvantable chaos créateur qui jaillissait en bouillonnant de son apprenti. Et puis, de ne plus simplement assister avec des yeux ronds à l’acte de création, mais d’y participer en l’observant et en le notant, cela eut sur Baldini un effet apaisant et cela lui redonna confiance en lui. Au bout de quelque temps, il s’imagina même avoir un rôle non négligeable dans la genèse de ces parfums sublimes. Et une fois qu’il les avait inscrits dans ses cahiers et serrés dans son coffre et sur son sein, il ne doutait plus, de toute manière, qu’ils lui appartinssent en propre.
Mais Grenouille aussi profita de cette discipline qui lui était imposée par Baldini. Certes, il n’en avait aucun besoin. Jamais il ne lui fallait consulter une vieille formule pour reconstituer, après des semaines ou des mois, un parfum : il n’oubliait pas les odeurs. Mais, obligé d’employer verres gradués et balance, il apprenait ainsi le langage de la parfumerie, et il sentait instinctivement que la connaissance de ce langage pouvait lui être utile. Au bout de quelques semaines seulement, Grenouille non seulement connaissait sur le bout des doigts le nom de tous les éléments qu’on trouvait dans l’atelier de Baldini, mais il était également capable de noter lui-même les formules de ses parfums et, inversement, de traduire en parfums et autres produits odorants les formules et les recettes d’autrui. Mieux encore, une fois qu’il eut appris à exprimer en grammes et en gouttes ses idée de parfums, il n’eut plus besoin de passer par la phase intermédiaire de l’expérience ! Lorsque Baldini le chargeait de créer une nouvelle senteur, que ce fût pour un parfum à mettre sur les mouchoirs, pour des sachets de senteur ou pour un fard, Grenouille n’avait plus recours aux flacons et aux poudres, il s’asseyait simplement à la table et écrivait directement la formule. Il avait appris à faire passer par l’établissement d’une formule le chemin menant de son idée intérieure de parfum à la réalisation concrète de ce dernier. Pour lui, c’était un détour. Mais aux yeux du monde, c’est-à-dire de Baldini, c’était un progrès. Les prodiges de Grenouille demeuraient les mêmes. Mais les recettes dont il les assortissait leur ôtaient ce qu’ils avaient d’effrayant, et c’était un avantage. Plus Grenouille maîtrisait les procédures et les tours de main de l’artisan, plus il savait s’exprimer normalement dans le langage conventionnel de la parfumerie, moins son maître le redoutait et le soupçonnait. Bientôt Baldini, tout en le considérant toujours comme un nez extraordinairement doué, ne le tint plus pour un second Frangipani, ni moins encore pour un sorcier inquiétant : et Grenouille en fut fort content. Le costume de la corporation était un camouflage qui lui convenait parfaitement. Il endormait Baldini en manifestant une orthodoxie exemplaire dans sa manière de peser les ingrédients, d’agiter la bouteille à mélanger, d’humecter le petit mouchoir blanc pour essayer les parfums. Déjà il égalait presque son maître dans la grâce qu’il mettait à l’agiter, dans l’élégance avec laquelle il le faisait papillonner sous son nez. Et à l’occasion, à des intervalles soigneusement dosés, il commettait des erreurs, et de telle sorte que Baldini ne pût pas ne pas les remarquer : il oubliait de filtrer, il réglait mal la balance, il inscrivait dans une formule une dose monstrueuse de teinture d’ambre... et faisait en sorte que Baldini lui signale son erreur, afin de pouvoir ensuite la rectifier docilement. Il parvint ainsi à bercer Baldini de l’illusion que finalement, tout cela était normal. Loin de lui l’idée de rouler le vieux. Il voulait sincèrement en apprendre des choses. Non pas l’art de mélanger les parfums, ni de trouver leur bonne composition, naturellement pas ! Dans ce domaine, il n’y avait personne au monde qui aurait pu lui apprendre quoi que ce fût, et les ingrédients réunis dans la boutique de Baldini n’auraient d’ailleurs pas suffi, et de loin, pour réaliser les idées qu’il se faisait d’un parfum vraiment grand. Ce qu’il pouvait réaliser chez Baldini, ce n’était que jeux d’enfants, comparé aux odeurs qu’il portait en lui et qu’il pensait concrétiser un jour. Mais pour ce faire, il savait qu’il lui fallait remplir deux conditions indispensables. L’une était le manteau que constituait une existence bourgeoise, le statut de compagnon pour le moins, à l’abri duquel il pourrait sacrifier à ses véritables passions et poursuivre tranquillement ses véritables objectifs. L’autre était la connaissance des procédés artisanaux permettant de fabriquer les substances odorantes, de les isoler, de les concentrer, de les conserver et ainsi d’en disposer en vue d’une utilisation plus noble. Car Grenouille avait effectivement le meilleur nez du monde, tant pour l’analyse que pour la vision créatrice, mais il n’était pas encore capable de s’emparer concrètement des odeurs.
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