Patrick Suskind - Le parfum
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Aussi se faisait-il docilement initier à l’art de cuire des savons à base de graisse de porc, de coudre des gants en peau chamoisée, de broyer des poudres à la farine de froment, aux peaux d’amandes et à la racine de violette râpée. Il roulait des bougies odorantes faites de charbon de bois, de salpêtre et de sciure de bois de santal. Comprimait des pastilles orientales avec de la myrrhe, du benjoin et de la poudre d’ambre jaune. Pétrissait l’encens, la gomme, le vétiver et la cannelle pour en faire des boulettes à brûler. Tamisait et décomposait, pour obtenir de la Poudre Impériale, les pétales de roses écrasés, les fleurs de lavande, l’écorce de cascarille. Touillait des fards, des blancs et des bleu tendre, moulait des crayons gras, rouge carmin, pour les lèvres. Patouillait des poudres à ongles quasi impalpables et de la craie pour les dents à goût de menthe. Mixait des liquides pour faire friser les perruques ou pour extirper les œils-de-perdrix, des lotions contre les taches de rousseur et de l’extrait de belladone pour les yeux, de la pommade de mouches cantharides pour les messieurs et du vinaigre hygiénique pour les dames... Comment fabriquer toutes les petites lotions et toutes les petites poudres, tous les petits produits de toilette et de beauté, mais aussi les mélanges d’infusions, d’épices, les liqueurs, les marinades, et autres choses semblables, bref tout ce que Baldini avait à lui apprendre, avec son vaste savoir traditionnel, Grenouille l’apprit, à vrai dire sans beaucoup d’intérêt, mais sans rechigner et avec un plein succès.
En revanche, il était particulièrement attentif et zélé lorsque Baldini lui enseignait la préparation des teintures, des extraits et des essences. Il était infatigable, quand il s’agissait d’écraser des noyaux d’amandes amères dans le pressoir à vis, ou de pilonner des grains de musc, ou de passer à la hachinette des nodules bien gras d’ambre gris, ou de râper des racines de violettes, pour en faire ensuite macérer les fragments dans l’alcool le plus subtil. Il apprit à se servir de l’entonnoir double qui, à partir d’écorces de citrons verts pressées, permettait de séparer l’huile pure du reliquat trouble. Il apprit à faire sécher les plantes et les fleurs sur des grillages, à la chaleur et à l’ombre, et à conserver les feuillages bruissants dans des pots et des coffrets scellés à la cire. Il apprit l’art d’obtenir des pommades, de faire des infusions, de les filtrer, de les concentrer, de les clarifier et de les rectifier.
Certes, l’atelier de Baldini n’était pas fait de telle sorte qu’on pût y fabriquer en grand des huiles de fleurs ou de plantes. A Paris, on ne pouvait d’ailleurs guère trouver les quantités nécessaires de plantes fraîches. A l’occasion, pourtant, lorsque sur le marché l’on pouvait obtenir à bon prix du romarin frais, de la sauge, de la menthe ou des grains d’anis, ou bien quand il y avait un gros arrivage de rhizomes d’iris, de racines de valériane, de cumin, de noix muscades ou de pétales d’œillets séchés, cela titillait la veine alchimique de Baldini et il sortait son gros alambic, une chaudière de cuivre rouge coiffée d’un chapiteau – un alambic « tête-de-Maure », comme il le proclamait fièrement –, dans lequel il distillait de la lavande en pleins champs, voilà déjà quarante ans, sur les adrets de Ligurie et les hauteurs du Lubéron. Et tandis que Grenouille coupait en petits morceaux le matériau à distiller, Baldini faisait fiévreusement (car la rapidité de l’opération était toute la recette du succès en la matière) du feu dans un foyer en maçonnerie, sur lequel il plaçait la chaudière de cuivre, bien garnie d’eau dans son fond. Il y jetait les plantes préalablement coupées en morceaux, enfonçait la tête-de-Maure sur son support et y branchait deux petits tuyaux pour l’arrivée et la sortie de l’eau. Ce subtil dispositif de refroidissement par eau, expliquait-il, rien n’avait été rajouté par ses soins qu’après coup, car dans le temps, en pleine campagne, on s’était contenté de refroidir en brassant l’air. Puis Baldini attisait le feu au soufflet.
Peu à peu, la chaudière parvenait à l’ébullition. Et au bout d’un moment, d’abord en hésitant et goutte à goutte, puis en un mince filet, le produit de la distillation s’écoulait de la tête-de-Maure par un troisième tuyau et aboutissait dans un vase florentin, que Baldini avait mis en place. Il ne payait pas de mine, au premier abord, ce brouet trouble et délayé. Mais peu à peu, surtout quand le premier récipient plein avait été remplacé par un deuxième et mis tranquillement de côté, cette soupe se séparait en deux liquides distincts : en bas se ramassait l’eau des fleurs ou des plantes, et au-dessus flottait une épaisse couche d’huile. Si, par le bec inférieur de ce récipient florentin, on évacuait précautionneusement l’eau de fleurs, qui n’avait qu’un faible parfum, il restait alors l’huile pure, l’essence, le principe vigoureux et odorant de la plante.
Grenouille était fasciné par cette opération. Si jamais quelque chose dans sa vie avait provoqué l’enthousiasme – certes pas un enthousiasme visible de l’extérieur : un enthousiasme caché, brûlant comme à flamme froide –, c’était bien ce procédé permettant, avec du feu, de l’eau, de la vapeur et un appareil astucieux, d’arracher aux choses leur âme odorante. Cette âme odorante, l’huile éthérique, était bien ce qu’elles avaient de mieux, c’était tout ce qui l’intéressait en elles. Tout le stupide reliquat, les fleurs, les feuilles, les écorces, les fruits, la couleur, la beauté, la vie et tout le superflu qu’elles comportaient encore, il ne s’en souciait pas. Ce n’était qu’enveloppes et scories. Il fallait s’en débarrasser.
De temps à autre, quand le liquide émis devenait clair comme l’eau, ils ôtaient l’alambic du feu, l’ouvraient et le débarrassaient des reliquats bouillis qui s’y trouvaient. Ils avaient l’air ramollis et décolorés comme de la paille détrempée, comme les os blanchis de petits oiseaux, comme des légumes qui auraient bouilli trop longtemps, une boue insipide et fibreuse, à peine encore reconnaissable, répugnante comme un cadavre et à peu près complètement dépouillée de son odeur propre. Ils jetaient cela par la fenêtre dans le fleuve. Puis ils garnissaient à nouveau de plantes fraîches, remettaient de l’eau et replaçaient l’alambic sur le foyer. Et de nouveau la chaudière se mettait à bouillir, et de nouveau l’humeur vitale des plantes coulait dans les récipients florentins. Cela durait souvent ainsi toute la nuit. Baldini entretenait le feu, Grenouille surveillait les récipients, c’est tout ce qu’il y avait à faire dans l’intervalle des rechargements.
Ils étaient assis sur des tabourets bas, près du feu, fascinés par ce chaudron pansu, fascinés tous les deux, encore que pour des raisons très différentes. Baldini jouissait de la chaleur du foyer et du rougeoiement vacillant des flammes et du cuivre, il adorait le pétillement du bois et le gargouillis de l’alambic, car c’était comme autrefois. De quoi vous rendre lyrique ! Il allait chercher une bouteille de vin dans la boutique, car la chaleur lui donnait soif ; et puis, boire du vin, c’était aussi comme autrefois. Et puis il commençait à raconter des histoires de ce temps-là, à n’en plus finir. La guerre de succession d’Espagne, à laquelle il avait pris une part importante, contre les Autrichiens ; les Camisards, en compagnie desquels il avait semé le désordre dans les Cévennes, la fille d’un huguenot, dans l’Estérel, qui lui avait cédé, tout enivrée de lavande ; un incendie qu’à un cheveu près il avait alors failli déclencher et qui sans doute aurait ravagé toute la Provence, aussi sûr qu’un et un font deux, car il soufflait un fort mistral. Et il racontait toujours et encore ses distillations, en rase campagne, la nuit, au clair de lune, accompagnées de vin et du chant des cigales, et parlait d’une huile de lavande qu’il avait fabriquée là et qui était si fine et si forte qu’on lui en avait donné son poids d’argent ; et il parlait de son apprentissage à Gênes, de ses années de voyage et de la ville de Grasse, où les parfumeurs étaient aussi nombreux qu’ailleurs les cordonniers, et où certains étaient si riches qu’ils vivaient comme des princes, dans des maisons splendides, avec des jardins ombragés, des terrasses, des salles à manger en marqueterie, où ils dînaient dans de la vaisselle de porcelaine et avec des couverts d’or, et ainsi de suite...
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