Patrick Suskind - Le parfum

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— Oui, il y en a.

— Lesquels ? demanda-t-on du fond du lit. Baldini écarquilla ses yeux fatigués. Dans le creux des oreillers, Grenouille était immobile. Etait-ce ce cadavre qui avait parlé ?

— Lesquels ? demanda-t-on encore.

Cette fois, Baldini distingua le mouvement des lèvres de Grenouille. C’est la fin, songea-t-il, il n’en a plus pour longtemps : la fièvre le fait délirer, ou ce sont les derniers sursauts. Et il se leva, alla vers le lit et se pencha sur le malade. Celui-ci avait ouvert les yeux et posait sur Baldini le même regard étrange de bête aux aguets qu’à leur première rencontre.

— Lesquels ? demandait-il.

Alors Baldini prit sur lui : il ne voulait pas ignorer la dernière volonté d’un mourant, et il répondit.

— Il y en a trois, mon fils : l’enfleurage à chaud, l’enfleurage à froid et l’enfleurage à l’huile. Ils ont sur la distillation beaucoup d’avantages et ils s’emploient pour extraire les parfums les plus fins : le jasmin, la rose et la fleur d’oranger.

— Où cela ? demanda Grenouille.

— Dans le Midi, répondit Baldini. Surtout à Grasse.

— Bien, dit Grenouille.

Sur ce, il ferma les yeux. Baldini se redressa lentement. Il était très déprimé. Il rassembla ses feuillets, où il n’avait pas écrit une ligne, et souffla la bougie. Dehors, le jour se levait déjà. Il était harassé. Il aurait fallu faire venir un prêtre, songeât-il. Puis il fit de la main droite un vague signe de croix, et il sortit.

Or Grenouille n’était rien moins que mort. Il dormait seulement très profondément, rêvait très fort et réaspirait en lui toutes ses humeurs. Déjà les pustules de sa peau commençaient à sécher, les cratères suppurants à se tarir, déjà ses plaies commençaient à se fermer. En une semaine il fut guéri.

21

Il serait bien parti tout de suite pour le Midi, où l’on pouvait apprendre les nouvelles techniques dont lui avait parlé son patron. Mais naturellement il n’en était pas question. Car enfin il n’était qu’un apprenti, c’est-à-dire un néant. A strictement parler, lui expliqua Baldini (quand il se fut remis de la joie que lui causa la résurrection de Grenouille), à strictement parler il était même moins que rien, car pour être un vrai apprenti il fallait une filiation irréprochable, c’est-à-dire légitime, il fallait avoir de la famille qui fût digne de l’état d’artisan, et il fallait un contrat d’apprentissage, toutes choses que Grenouille ne possédait pas. Si cependant Baldini entendait l’aider un jour à obtenir son brevet de compagnon, ce serait en raison de ses dons assez remarquables, ce serait en tenant compte de la conduite impeccable qu’il aurait, et ce serait à cause de l’infinie bonté d’âme dont Baldini était incapable de se départir, quoiqu’elle lui eût souvent porté tort.

A vrai dire, le bon Baldini prit son temps pour tenir sa promesse : dans sa bonté, il y mit trois ans. Dans l’intervalle, il réalisa avec l’aide de Grenouille ses rêves de grandeur. Il fonda sa manufacture du faubourg Saint-Antoine, imposa à la Cour ses parfums les plus exquis, obtint son privilège royal. Ses produits raffinés se vendirent jusqu’à Saint-Pétersbourg, jusqu’à Palerme, jusqu’à Copenhague. On souhaita même qu’il livre une création fortement musquée à Constantinople, où Dieu sait pourtant qu’on avait passablement de parfums produits sur place. Cela sentait les parfums Baldini aussi bien dans les augustes maisons de commerce de la City de Londres qu’à la cour de Parme, dans le palais de Varsovie tout comme dans le petit château de tel principicule allemand. Alors qu’il s’était un jour résigné à passer ses vieux jours à Messine dans la misère la plus noire, Baldini se trouvait être sans conteste, à soixante-dix ans, le plus grand parfumeur d’Europe et l’un des plus riches bourgeois de Paris.

Au début de l’année 1756 (il avait entre-temps annexé la maison voisine, sur le Pont-au-Change, à usage exclusif d’habitation, car la première était désormais littéralement bourrée jusqu’au toit de parfumerie et d’épices), il informa Grenouille qu’il était maintenant disposé à lui accorder son congé, à trois conditions toutefois : primo , s’agissant de l’intégralité des parfums qui avaient vu le jour sous le toit de Baldini, Grenouille à l’avenir n’aurait le droit ni de les fabriquer à nouveau lui-même, ni d’en communiquer les formules à des tiers ; secundo , il devrait quitter Paris et ne pourrait y remettre les pieds tant que Baldini serait de ce monde ; tertio , il devrait garder absolument secrètes les deux clauses précédentes. Il fallait qu’il s’engage à tout cela par serment, en jurant par tous les saints, sur l’âme de sa pauvre mère, et sur son honneur.

Grenouille, qui n’avait pas plus d’honneur qu’il ne croyait aux saints ni, encore moins, à l’âme de sa pauvre mère, jura. Il aurait juré n’importe quoi. Il aurait accepté de Baldini n’importe quelle condition, car il voulait avoir ce ridicule brevet de compagnon, qui lui permettrait de vivre sans se faire remarquer, de voyager sans encombre et de trouver de l’embauche. Tout le reste lui était égal. D’ailleurs, qu’est-ce que c’était que ces conditions ? Ne plus mettre les pieds à Paris ? Qu’avait-il à faire de Paris ? Il connaissait la ville jusque dans son dernier recoin puant, il l’emporterait avec lui, où qu’il aille, il possédait Paris depuis des années. Ne fabriquer aucun des parfums à succès de Baldini, ne communiquer aucune formule ? Comme s’il n’était pas capable d’en inventer mille autres tout aussi bons, et meilleurs pour peu qu’il le voulût ! Mais il n’en avait pas du tout l’intention. Il n’avait nullement le projet de faire concurrence à Baldini ou d’entrer chez quelque autre parfumeur bourgeoisement établi. Il ne partait pas pour faire fortune avec son art, il ne tenait même pas à en vivre, s’il pouvait vivre autrement. Il voulait extérioriser son monde intérieur, rien d’autre, son monde intérieur, qu’il trouvait plus merveilleux que tout ce qu’avait à lui offrir le monde extérieur. Les conditions posées par Baldini n’étaient donc pas, pour Grenouille, des conditions.

C’est au printemps qu’il se mit en route, un jour de mai, au petit matin. Il avait reçu de Baldini un petit sac à dos, une chemise de rechange, deux paires de chaussettes, un gros saucisson, une couverture de cheval et vingt-cinq francs. C’était bien plus qu’il n’était tenu de lui donner, avait dit Baldini, d’autant que Grenouille n’avait pas payé un sol pour la formation approfondie qu’il avait reçue au cours de son apprentissage. Il était tenu de lui verser deux francs de viatique, et c’est tout. Mais voilà, il ne pouvait se départir de sa bonté d’âme ni, au reste, de la profonde sympathie qu’au cours des années il avait peu à peu conçue pour ce bon Jean-Baptiste. Il lui souhaitait bonne chance au cours de ses voyages ; et puis surtout, il y insistait, que Grenouille n’oublie pas son serment. Sur quoi il l’accompagna jusqu’à la même porte de service où il l’avait accueilli, et lui dit d’aller.

Il ne lui tendit pas la main, la sympathie n’allait tout de même pas jusque-là. Jamais il ne lui avait donné la main. Il avait d’ailleurs toujours évité de le toucher, obéissant en cela à une sorte de pieuse répugnance, comme s’il avait risqué d’être contaminé, de se souiller. Il se contenta d’un bref adieu. Grenouille répondit d’un signe de tête, se détourna en courbant l’échine, et s’éloigna. La rue était déserte.

22

Baldini le regarda partir, arpenter le pont en direction de l’île, petit et courbé dans la pente, portant son sac comme une bosse et ressemblant, vu de derrière, à un vieil homme. De l’autre côté, vers le Palais de Justice, là où la rue faisait un coude, il le perdit de vue et se sentit extraordinairement soulagé.

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