Patrick Suskind - Le parfum
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Il n’avait jamais aimé ce gaillard, jamais, maintenant il pouvait enfin se l’avouer. Pendant tout le temps où il l’avait hébergé sous son toit et l’avait exploité, il avait été mal à son aise. Il se sentait comme un homme intègre qui pour la première fois fait quelque chose de défendu, truque son jeu. Certes, il y avait peu de risque d’être démasqué, et une chance immense de succès ; mais grandes aussi avaient été la nervosité et la mauvaise conscience. De fait, au cours de toutes ces années, il n’y avait pas eu un seul jour où il n’avait été poursuivi par la déplaisante idée qu’il lui faudrait payer, d’une manière ou d’une autre, pour s’être commis avec cet individu. Pourvu que ça tourne bien ! marmonnait-il sans cesse comme une prière, pourvu que j’arrive à encaisser le fruit de cette aventure, sans avoir à payer la facture ! Pourvu que j’y arrive ! Bien sûr, ce n’est pas bien, ce que je fais là, mais Dieu fermera les yeux, je suis sûr qu’il fermera les yeux ! Au cours de ma vie, Il m’a plus d’une fois châtié assez durement, sans raison aucune, ce ne serait donc que justice, si cette fois Il se montrait conciliant. En quoi consiste donc mon crime, à supposer que c’en soit un ? Tout au plus en ceci que j’agis un peu en marge des règles de la corporation en mettant à profit les dons prodigieux d’un ouvrier non qualifié et que je fais passer pour miennes ses capacités. Tout au plus en ceci que je m’écarte très légèrement du sentier traditionnel des vertus de l’artisan. Tout au plus en ceci que je fais aujourd’hui ce que j’aurais condamné hier encore. Est-ce pendable ? D’autres gens passent leur vie à tromper. Je n’ai fait que tricher un petit peu pendant quelques années. Et uniquement parce que le hasard m’en a fourni l’occasion exceptionnelle. Peut-être n’était-ce même pas le hasard, peut-être était-ce Dieu lui-même qui a envoyé chez moi ce sorcier, pour compenser tout le temps où j’avais été humilié par Pélissier et consorts. Peut-être que la providence divine ne se manifeste pas du tout en ma faveur, mais contre Pélissier ! Ce serait tout à fait possible ! Car comment Dieu pouvait-il châtier Pélissier, sinon en m’accordant ses bienfaits ? Ainsi, la chance dont j’ai profité ne serait que l’instrument de la justice divine, et si c’est le cas, non seulement je pourrais, mais je devrais l’accepter, sans honte et sans le moindre remords...
C’est ce qu’avait souvent pensé Baldini au cours de ces dernières années, le matin, quand il descendait l’étroit escalier menant à la boutique, et le soir quand il le remontait avec le contenu de la caisse et qu’il comptait les lourdes pièces d’or et d’argent qu’il serrait dans son coffre, et la nuit, lorsqu’il était couché à côté du paquet d’os ronflant qu’était son épouse et qu’il ne trouvait pas le sommeil, tant sa chance lui faisait peur.
Mais à présent, enfin, c’en était fini de ces pensées sinistres. L’hôte inquiétant était parti et ne reviendrait jamais. La richesse, en revanche, restait, assurée à tout jamais. Baldini posa la main sur sa poitrine et sentit, à travers le tissu de son habit, le cahier qui était sur son cœur. Six cents formules y étaient inscrites, plus que n’en pourraient jamais réaliser des générations entières de parfumeurs. S’il perdait tout aujourd’hui même, ce merveilleux cahier à lui tout seul referait de lui un homme riche en moins d’un an. En vérité, que pouvait-il demander de plus ?
Le soleil du matin, jaune et chaud, passait entre les pignons des maisons d’en face et venait caresser son visage. Baldini regardait toujours vers le sud, dans la rue qui menait au Palais (c’était tellement agréable, vraiment, que Grenouille y eût disparu !) et, dans une bouffée de gratitude débordante, il décida de faire avant le soir le chemin jusqu’à Notre-Dame, d’y mettre une pièce d’or dans le tronc des offrandes, d’y allumer trois cierges et de rendre grâce à genoux au Seigneur qui l’avait comblé de tant de bienfaits tout en lui épargnant toute vengeance.
Mais il se trouva encore bêtement empêché de le faire. Car l’après-midi, comme il allait se mettre en route vers la cathédrale, le bruit se répandit que les Anglais avaient déclaré la guerre à la France. Cela n’avait en soi rien d’inquiétant. Mais comme il se trouvait justement que Baldini allait, dans les jours à venir, expédier à Londres une livraison de parfums, il remit sa visite à Notre-Dame et préféra aller se renseigner en ville, puis se rendre à sa manufacture du faubourg Saint-Antoine pour bloquer la livraison anglaise jusqu’à nouvel ordre. La nuit, dans son lit, juste avant de s’endormir, il eut encore une idée géniale : avec les conflits armés qui allaient éclater dans le Nouveau Monde à propos des colonies, il allait lancer un parfum qu’il appellerait « Prestige du Québec », quelque chose de corsé et d’héroïque, dont le succès (cela ne faisait aucun doute) le dédommagerait largement de l’incertitude du marché anglais. C’est avec cette séduisante pensée dans sa vieille tête stupide, qu’il posa avec soulagement sur l’oreiller rendu agréablement inconfortable par le cahier aux formules dissimulé dessous, que Maître Baldini s’assoupit... pour ne jamais plus se réveiller.
Dans la nuit, en effet, se produisit une petite catastrophe qui fut la cause que l’administration royale, avec les lenteurs qui s’imposent en ces matières, décréta que devraient être peu à peu démolies toutes les maisons de tous les ponts de Paris : sans cause connue, le Pont-au-Change s’effondra dans sa partie ouest, entre la troisième et la quatrième pile. Deux maisons furent précipitées dans le fleuve, si soudainement et si intégralement qu’aucun de leurs occupants ne put être sauvé. Heureusement, il ne s’agissait que de deux personnes : Giuseppe Baldini et son épouse Teresa. Les domestiques étaient de sortie, avec ou sans permission. Chénier, qui ne regagna la maison qu’au petit matin, légèrement pris de boisson (ou qui plutôt voulut la regagner, car la maison n’était plus là), en eut une dépression nerveuse. Il avait caressé pendant trente ans l’espoir d’être couché sur le testament de Baldini, qui n’avait ni enfants, ni famille. Et voilà que d’un coup tout disparaissait, la maison, le fonds de commerce, les matières premières, l’atelier. Baldini lui-même... et même le testament, qui aurait peut-être encore permis d’hériter la manufacture !
On ne retrouva rien, ni les corps, ni le coffre, ni les cahiers aux six cents formules. Tout ce qui resta de Giuseppe Baldini, le plus grand parfumeur d’Europe, ce fut une odeur très mêlée, de musc, de cannelle, de vinaigre, de lavande et de mille autres matières, qui pendant des semaines encore flotta sur le cours de la Seine de Paris jusqu’au Havre.
DEUXIÈME PARTIE
23
Au moment où s’effondrait la maison de Giuseppe Baldini, Grenouille était sur la route d’Orléans. Il avait laissé derrière lui le dôme de vapeurs qui coiffait la grande ville et, à chaque pas qu’il faisait pour s’en éloigner, l’air autour de lui devenait plus limpide, plus pur et plus propre. L’air se délayait, en quelque sorte. Il n’y avait plus, se chassant de mètre en mètre, ces centaines, ces milliers d’odeurs différentes, alternant a une allure folle ; au contraire, le peu d’odeurs qu’il y avait là – l’odeur de la route sablonneuse, des prés, de la terre, des plantes, de l’eau – flottaient en longs rubans au-dessus du paysage, se gonflant lentement et s’évanouissant lentement, sans presque jamais s’interrompre de manière abrupte.
Grenouille ressentait cette simplicité comme une délivrance. Ces odeurs tranquilles flattaient sa narine. Pour la première fois de sa vie, il n’était pas obligé, à chaque respiration, de s’attendre à flairer quelque chose de nouveau, d’inattendu, d’hostile, ou à perdre quelque chose d’agréable. Pour la première fois, il pouvait respirer presque librement sans avoir sans cesse en même temps l’odorat aux aguets. Nous disons « presque », parce que, naturellement, rien ne passait par le nez de Grenouille de façon vraiment libre. Même quand il n’y avait aucune raison à cela, une certaine réserve instinctive restait chez lui toujours en éveil à l’égard de tout ce qui venait de l’extérieur et prétendait qu’il le laisse entrer en lui. Tout au long de sa vie, même dans les rares moments où il connut des bouffées de satisfaction, de contentement, voire peut-être de bonheur, il préféra toujours l’expiration à l’aspiration – de la même façon, d’ailleurs, qu’il n’avait pas commencé sa vie en prenant son souffle avec espoir, mais en poussant un cri meurtrier. Mais à cette restriction près, qui était chez lui une limite innée, Grenouille se sentait de mieux en mieux en s’éloignant de Paris, il respirait de plus en plus facilement, marchait d’un pas de plus en plus allègre et trouvait même par moments l’énergie de se tenir droit, si bien que de loin il avait presque l’air d’un compagnon artisan comme un autre, bref d’un être humain normal.
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