Joseph Bédier - La Chanson de Roland

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CLXXXVIII

MARSILE est revenu de pâmoison. Il se fait porter dans sa chambre voûtée : des signes de diverses couleurs y sont peints et tracés. Et la reine Bramimonde pleure sur lui, s'arrache les cheveux : « Chétive ! » dit-elle, puis à haute voix elle s'écrie : « Ah ! Saragosse, comme te voilà déparée, quand tu perds le gentil roi qui t'avait en sa baillie ! Nos dieux furent félons, qui ce matin lui faillirent en bataille. L'émir fera une couardise, s'il ne vient pas combattre l'engeance hardie, ces preux si fiers qu'ils n'ont cure de leurs vies. L'empereur à la barbe fleurie est vaillant et plein d'outrecuidance : si l'émir lui offre la bataille, il ne fuira pas. Quel deuil qu'il n'y ait personne qui le tue ! »

CLXXXIX

L'EMPEREUR, par vive force, sept ans tous pleins est resté dans l'Espagne. Il y conquiert des châteaux, des cités nombreuses. Le roi Marsile s'évertue à lui résister. Dès la première année il a fait sceller ses brefs : à Babylone il a requis Baligant : c'est l'émir, le vieillard chargé de jours, qui vécut plus que Virgile et Homère. Qu'il vienne à Saragosse le secourir : s'il ne le fait, Marsile reniera ses dieux et toutes les idoles qu'il adore ; il recevra la loi chrétienne ; il cherchera la paix avec Charlemagne. Et l'émir est loin, il a longuement tardé. De quarante royaumes il appelle ses peuples ; il a fait apprêter ses grands dromonts, des vaisseaux légers et des barges, des galles et des nefs. Sous Alexandrie, il y a un port près de la mer ; il assemble là toute sa flotte. C'est en mai, au premier jour de l'été : il lance sur la mer toutes ses armées.

CXC

GRANDES sont les armées de cette engeance haïe. Les païens cinglent à force de voiles, rament, gouvernent. A la pointe des mâts et sur les hautes proues, escarboucles et lanternes brillent, nombreuses : d'en haut elles jettent en avant une telle clarté que par la nuit la mer en est plus belle. Et, comme ils approchent de la terre d'Espagne, la côte s'éclaire toute et resplendit. La nouvelle en vient jusqu'à Marsile.

CXCI

LA gent des païens n'a cure de faire relâche. Ils laissent la mer, entrent dans les eaux douces. Ils passent Marbrise et passent Marbrose, remontent l'Èbre avec toutes leurs nefs. Lanternes et escarboucles brillent sans nombre et toute la nuit leur donnent grande clarté. Au jour, ils parviennent à Saragosse.

CXCII

LE jour est clair et le soleil brillant. L'émir est descendu de son vaisseau. A sa droite s'avance Espaneliz ; dix-sept rois marchent :à sa suite ; puis viennent des comtes et des ducs dont je ne sais le nombre. Sous un laurier, au milieu d'un champ, on jette sur l'herbe verte un tapis de soie blanche : un trône y est dressé, tout d'ivoire. Là s'assied le païen Baligant ; tous les autres sont restés debout. Leur seigneur, le premier, parla : « Écoutez, francs chevaliers vaillants ! Le roi Charles, l'empereur des Francs, n'a droit de manger que si je le commande. Par toute l'Espagne il m'a fait une grande guerre ; en douce France je veux aller le requérir. Je n'aurai de relâche en toute ma vie qu'il ne soit tué ou ne s'avoue vaincu. » En gage de sa parole, il frappe son genou de son gant droit.

CXCIII

PUISQU'IL l'a dit, il se promet fermement qu'il ne laissera pas, pour tout l'or qui est sous le ciel, d'aller à Aix, là où Charles tient ses plaids. Ses hommes l'en louent, lui donnent même conseil. Alors il appela deux de ses chevaliers ; l'un est Clarifan et l'autre Clarien : « Vous êtes fils du roi Maltraien, qui avait coutume de porter volontiers des messages. Je vous commande que vous alliez à Saragosse. De ma part annoncez-le à Marsile : contre les Français je suis venu l'aider. Si j'en trouve occasion, il y aura une grande bataille. En gage, donnez-lui ployé ce gant paré d'or et qu'il en gante son poing droit ! Et portez-lui ce bâtonnet d'or pur, et qu'il vienne à moi pour reconnaître son fief ! J'irai en France pour guerroyer Charles. S'il n'implore pas ma merci, couché à mes pieds, et s'il ne renie point la loi des chrétiens, je lui enlèverai de la tête la couronne. » Les païens répondent : « Sire, vous avez bien dit. »

CXCIV

BALIGANT dit : « Barons, à cheval ! que l'un porte le gant, l'autre le bâton ! » Ils répondent : « Cher seigneur, ainsi ferons-nous ! » Tant chevauchent-ils qu'ils parviennent à Saragosse. Ils passent dix portes, traversent quatre ponts, longent les rues où se tiennent les bourgeois. Comme ils approchent, au haut de la cité, ils entendent une grande rumeur, qui vient du palais. Là s'est amassée l'engeance des païens, qui pleurent, crient, mènent grand deuil : ils regrettent leurs dieux, Tervagan, et Mahomet, et Apollin, qu'ils n'ont plus. Ils disent l'un à l'autre : « Malheureux ! que deviendrons-nous ? Sur nous a fondu un grand fléau : nous avons perdu le roi Marsile ; hier le comte Roland lui trancha le poing droit ; et Jurfaleu le blond, nous ne l'avons plus. Toute l'Espagne sera désormais à leur merci ! » Les deux messagers mettent pied à terre au perron.

CXCV

ILS laissent leurs chevaux sous un olivier : deux Sarrasins les ont saisis par les rênes. Et les messagers se prennent par leurs manteaux, puis montent au plus haut du palais. Quand ils entrèrent dans la chambre voûtée, ils firent par amitié un salut malencontreux : « Que Mahomet, qui nous a en sa baillie, et Tervagan, et Apollin, notre seigneur, sauvent le roi et gardent la reine ! » Bramimonde dit : « J'entends de très folles paroles ! Ces dieux que vous nommez, nos dieux, ils nous ont failli. A Roncevaux, ils ont fait de laids miracles : ils ont laissé massacrer nos chevaliers ; mon seigneur que voici, ils l'ont abandonné dans la bataille. Il a perdu le poing droit : c'est Roland qui l'a tranché, le comte puissant. Charles tiendra en sa seigneurie toute l'Espagne ! Que deviendrai-je, douloureuse, chétive ? Hélas ! n'y aura-t-il personne pour me tuer ? »

CXCVI

CLARIEN dit : « Dame, ne parlez pas sans fin ! Nous sommes messagers de Baligant, le païen. Il défendra Marsile, il le promet ; comme gages, il lui envoie son gant et son bâton. Sur l'Èbre nous avons quatre mille chalands, des vaisseaux, des barges et de rapides galées, et tant de dromonts que je n'en sais le compte. L'émir est fort et puissant ; en France il s'en ira, en quête de Charlemagne ; il se fait fort de le tuer ou de le réduire à merci. » Bramimonde dit : « Pourquoi irait-il si loin ? Plus près d'ici vous pourrez trouver les Francs. Voilà sept ans que l'empereur est en ce pays ; il est hardi, bon combattant ; il mourrait plutôt que de fuir d'un champ de bataille ; sous le ciel il n'y a roi qu'il craigne plus qu'on craindrait un enfant. Charles ne redoute homme qui vive ! »

CXCVII

« LAISSEZ ! » dit le roi Marsile ; et, aux messagers : « Seigneurs, c'est à moi qu'il faut parler. Vous le voyez, la mort m'étreint, et je n'ai ni fils, ni fille, ni héritier. J'en avais un : il fut tué hier soir. Dites à mon seigneur qu'il me vienne voir. L'émir a droit sur la terre d'Espagne. Je la lui rends en franchise, s'il la veut, mais qu'il la défende contre les Français ! Je lui donnerai, quant à Charlemagne, un bon conseil : de ce jour en un mois il le tiendra prisonnier. Vous lui porterez les clefs de Saragosse. Puis dites-lui qu'il ne s'en ira pas, s'il me croit. » Ils répondent : « Seigneur, vous dites bien. »

CXCVIII

MARSILE dit : « Charles l'empereur m'a tué mes hommes ; il a ravagé ma terre ; mes cités, il les a forcées et violées. Cette nuit il a couché aux rives de l'Èbre : ce n'est qu'à sept lieues d'ici, je les ai comptées. Dites à l'émir qu'il y mène son armée. Je le lui mande par vous : qu'il livre là une bataille ! » Il leur a remis les clefs de Saragosse. Les messagers s'inclinent tous deux ; ils prennent congé, puis s'en retournent.

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