Eugène Zamiatine - Nous Autres
Здесь есть возможность читать онлайн «Eugène Zamiatine - Nous Autres» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Nous Autres
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Nous Autres: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Nous Autres»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Nous Autres — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Nous Autres», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Je m’arrêtai sous un porche pour souffler et me serrai contre la porte. À peine étais-je là qu’un déchet humain se colla contre moi, comme une feuille apportée par le vent…
« Je vous ai suivi tout le temps… Je ne veux pas… vous comprenez ? Je ne veux pas… Je consens… »
Des petites mains roses se posèrent sur ma manche, des yeux bleus et ronds me regardèrent : c’était O. Elle glissa le long du mur et s’écroula par terre, sur les marches froides. Je lui caressai la tête et le visage, mes mains se mouillèrent. Il me sembla que j’étais très grand et qu’elle était une toute petite partie de moi-même. C’était bien différent avec I ! J’éprouvai un sentiment qui devait ressembler à celui que connaissaient les anciens à l’égard de leurs enfants.
« Toutes les nuits… Je ne pourrai pas, si l’on m’opère… Toutes les nuits, seule dans le noir, je pense à lui, à ce qu’il sera, comment je pourrai… Je n’aurai plus de raison de vivre, vous comprenez. Vous devez, vous devez… »
Elle parlait à travers ses mains qui couvraient son visage et j’entendais à peine.
Cela répondait à un sentiment absurde, mais j’en étais convaincu, je devais le faire. C’était absurde parce que ce devoir n’était qu’un crime. C’était encore absurde parce que la couleur blanche ne peut pas être noire : le devoir et le crime ne peuvent s’allier. À moins que, dans la vie, il n’y ait ni noir, ni blanc et que la couleur ne dépende que des prémisses posées ? Si l’une des prémisses réside dans le fait de lui avoir donné illégalement un enfant…
« C’est bien, il ne faut plus pleurer, lui dis-je. Je vais vous conduire à I, comme je vous l’avais proposé, et elle…
– Oui », répondit-elle sans découvrir sa figure.
Je l’aidai à se relever. Nous allâmes silencieusement par la rue sombre, absorbés par nos préoccupations qui, peut-être, étaient les mêmes. Nous marchions entre des maisons couleur de plomb, dans le vent qui nous cinglait…
À travers les sifflements du vent j’entendis des pas bien connus clapoter dans des mares d’eau. Je me retournai à un coin de rue et, au milieu des nuages noirs reflétés par le verre trouble de la chaussée, j’aperçus S. Mes bras cessèrent de se balancer au rythme de mes jambes ; je commençai de raconter à haute voix à O que demain devait avoir lieu le premier vol de l’ Intégral, que ce serait tout à fait extraordinaire, merveilleux, angoissant.
« Pensez un peu, se trouver hors de la ville pour la première fois dans sa vie et voir… qui sait ce qu’il y a derrière le Mur Vert ? »
O me considérait d’un air étonné, elle regardait mes mains qui se balançaient violemment et sans raison. Je ne lui permettais pas de dire un seul mot et parlais, parlais sans arrêt. En dedans de moi, la même idée bourdonnait fiévreusement : « Je ne peux pas, il faut trouver quelque chose, je ne peux emmener ce type-là derrière moi chez I »…
Au lieu de tourner à gauche, je tournai à droite. Le pont nous offrait son dos d’esclave soumis. Des lumières venant des maisons riveraines se répandaient sur l’eau et se divisaient en milliers d’étincelles, sans cesse agitées et éclaboussées d’écume blanche. Le vent gémissait comme la corde d’une contrebasse et, à travers ce bruit, j’entendais tout le temps le pas de S.
Nous arrivâmes à mon logis. O s’arrêta :
« Non, vous m’aviez promis… » commença-t-elle.
Je ne lui donnai pas le temps de finir et la poussai vivement à l’intérieur, dans le vestibule. Les joues bien connues, qui tremblaient d’agitation, pendaient au-dessus de la table du contrôleur. U était entourée d’un groupe compact de numéros qui semblaient se disputer. Des têtes se penchaient du second étage et les gens descendaient un à un. Mais je vous raconterai cela plus tard… J’entraînai O dans le coin opposé, m’assis le dos au mur (je vis dans la rue une ombre à grosse tête aller et venir sur le trottoir) et sortis mon bloc-notes.
O s’assit lentement dans un fauteuil. Son corps parut s’évaporer et fondre sous son unif, il ne resta plus d’elle que ses habits, vides, et ses yeux, également vides, qui m’engloutissaient.
« Pourquoi m’avez-vous amenée ici ? dit-elle d’une voix lasse. Vous m’avez trompée ?
– Non… Plus bas ! Regardez là-bas, dans la rue, voyez-vous ?
– Oui, il y a une ombre.
– Il est tout le temps derrière moi… Je ne puis pas vous y conduire moi-même, vous comprenez. Je sais qu’il restera ici. »
Son corps se remit à vivre imperceptiblement sous son unif et une lueur d’aurore colora ses joues.
Je fourrai le papier dans ses doigts glacés, lui serrai fortement la main et me plongeai une dernière fois dans ses yeux bleus.
« Adieu, il se peut qu’un jour… »
Elle retira sa main des miennes et fit lentement deux pas, le corps courbé, puis se retourna vivement vers moi. Ses lèvres remuèrent ; des yeux, des lèvres, de tout son corps, elle me répétait un mot, toujours le même. Et quel sourire insupportable, quelle douleur…
Puis, ce déchet humain se dirigea vers la porte et j’aperçus une ombre penchée et misérable passer vite sans se retourner.
Je m’approchai de la table de U. Cette dernière était agitée et me dit en gonflant ses ouïes :
« Ils sont tous devenus fous. En voilà un qui affirme avoir vu un homme nu et tout couvert de poils près de la Maison Antique…
– Oui, et je le répète, je l’ai vu, dit une voix.
– Qu’est-ce que vous en pensez, hein ? Il a le délire ! » Ce mot « délire » fut dit avec tant d’inébranlable conviction que je me demandai, en pensant à tout ce que j’avais vu et fait pendant ces derniers jours, si je ne l’avais pas aussi.
Jetant un regard sur mes mains couvertes de poils, je me rappelai ce que I m’avait dit : « Tu as certainement en toi quelques gouttes de sang sylvestre… Peut-être est-ce pour cela que… »
Non, je n’ai certainement pas le délire, heureusement !
NOTE 33 – C’est la dernière, écrite à la hâte, elle n’aura point d’en-tête .
C’est aujourd’hui.
Je me précipite sur le Journal que je parcours des yeux. (Mes yeux sont en ce moment un instrument étranger, comme une plume ou un compteur que l’on tient à la main.)
Le paragraphe suivant s’étale en grosses lettres sur la première page.
Les ennemis du bonheur ne dorment pas. Tenez votre bonheur d’une main ferme. Tout travail cessera demain pour permettre à chaque numéro de subir l’Opération. Ceux qui ne la subiront pas seront envoyés à la Machine du Bienfaiteur.
Demain ! Aujourd’hui aura-t-il seulement un lendemain ?
Suivant mon habitude journalière, je me dispose à ranger le Journal de ce matin avec les autres, dans une chemise dorée.
« Pourquoi, au fait ? Je n’ouvrirai jamais plus cette chemise… »
Le journal échoue par terre. Je jette un regard autour de ma chambre pour emporter le souvenir, entassé dans une malle invisible, de tout ce que j’éprouve de la peine à quitter : ma table, mes livres, mon fauteuil sur lequel I s’est assise et, plus loin, mon lit…
Je laisse une minute s’écouler encore, attendant je ne sais quel miracle. Le téléphone va peut-être sonner, elle va peut-être me dire que…
Le miracle ne vient point.
Je vais sortir dans le noir. Voici mes dernières lignes. Adieu, vous, chers inconnus, avec lesquels j’ai vécu tant de pages, auxquels je me suis montré tout entier, avec mon âme souffrante, jusqu’à la dernière vis tordue, jusqu’au dernier ressort brisé…
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Nous Autres»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Nous Autres» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Nous Autres» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.