Eugène Zamiatine - Nous Autres
Здесь есть возможность читать онлайн «Eugène Zamiatine - Nous Autres» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.
- Название:Nous Autres
- Автор:
- Жанр:
- Год:неизвестен
- ISBN:нет данных
- Рейтинг книги:5 / 5. Голосов: 1
-
Избранное:Добавить в избранное
- Отзывы:
-
Ваша оценка:
- 100
- 1
- 2
- 3
- 4
- 5
Nous Autres: краткое содержание, описание и аннотация
Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Nous Autres»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.
Nous Autres — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком
Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Nous Autres», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.
Интервал:
Закладка:
Qu’importait si, de l’autre côté du mur, la tempête faisait rage et si les nuages étaient de fonte ? Les paroles se trouvaient à l’étroit dans ma tête et débordaient en tumulte. Je volais au loin, avec le soleil ; ou plutôt, non, nous savions maintenant où nous allions. Les planètes me suivaient, les unes pleines de feu et peuplées de fleurs brûlantes, les autres, muettes et bleues, où les pierres étaient réunies en sociétés organisées, d’autres encore ayant atteint, comme notre terre, le sommet du bonheur absolu, à cent pour cent.
« Mais tu ne penses pourtant pas que le sommet consiste justement dans la réunion des pierres en sociétés organisées ? » dit une voix au-dessus de ma tête.
Le triangle devint de plus en plus aigu, de plus en plus sombre, et continua :
« Qu’est-ce que le bonheur ? Tous les désirs sont douloureux et il ne peut y avoir de bonheur que lorsque ceux-ci sont supprimés jusqu’au dernier. Quelle erreur avons-nous commise jusqu’à présent en mettant le signe plus devant le bonheur. C’est le signe moins qui se trouve devant le bonheur absolu, le divin signe moins. »
Je me souviens avoir balbutié distraitement :
« Le zéro absolu c’est – 273°.
– Justement. C’est un peu froid, mais ceci ne montre-t-il pas que nous sommes au sommet ? »
Comme autrefois, elle parlait à ma place, développait mes idées. Cela me parut tellement affreux que je ne pus le supporter, je dis « non » avec effort.
« Tu… tu blagues… »
Elle rit très fort, trop fort, arriva en une seconde au paroxysme du rire, puis cessa et un silence se fit.
Elle se leva, posa les mains sur mes épaules et me regarda longuement, puis m’attira à elle et je ne sentis plus que ses lèvres tranchantes et brûlantes.
« Adieu ! »
Ce mot me parvint lentement, au bout d’une minute, peut-être de deux.
« Comment : “Adieu” ?
– Tu as été malade, à cause de moi tu as commis des crimes. N’en as-tu pas souffert ? L’Opération va te guérir de moi. Adieu !
– Non », criai-je.
Le triangle noir se fit impitoyable :
« Comment, tu refuses le bonheur ? »
Ma tête sautait, deux trains venaient de s’y rencontrer, ils étaient montés l’un sur l’autre ; tout tournoyait et craquait.
« Alors, choisis : l’Opération et cent pour cent de bonheur, ou…
– Je ne puis me passer de toi, je ne puis rien sans toi », lui dis-je, ou plutôt pensai-je, je ne sais plus, mais I me comprit.
« Oui, je sais », répondit-elle.
Puis, me tenant par les épaules et fixant ses yeux dans les miens :
« Alors, à demain. Demain à midi, tu t’en souviendras ?
– Non, le vol a été remis à après-demain… »
… J’allais seul, par la rue obscure. Le vent tourbillonnait autour de moi, me poussait comme un morceau de papier. Les débris du ciel de fonte volaient, couraient, ils avaient encore un jour à voler dans l’infini, peut-être deux… Des unifs me frôlaient, mais je marchais seul. C’était clair : tout le monde était sauvé, mais il n’y avait aucun salut pour moi, car je n’en voulais pas.
NOTE 32 – Je ne crois pas. Les tracteurs. Le déchet humain .
Croyez-vous que vous mourrez ? Oui, je sais bien : « L’homme est mortel, je suis homme, donc… » Je sais que vous connaissez cela, mais je vous demande s’il vous est arrivé d’y croire, d’y croire non par l’esprit, mais par le corps, de sentir que les doigts qui tiennent cette feuille seront un jour jaunes et glacés…
Non, vous n’y croyez pas, c’est pourquoi vous n’avez pas encore sauté d’un dixième étage, c’est pourquoi vous continuez de manger, de tourner vos pages, de vous raser, de sourire, d’écrire.
Vous êtes exactement comme moi aujourd’hui. Je sais que la petite aiguille noire de ma montre va cheminer jusque-là, vers minuit, puis va remonter lentement, passer un dernier trait et la journée de demain va commencer. Je le sais, mais je n’y cr ois pas, ou plutôt, il me semble que ces vingt-quatre heures seront vingt années. C’est pourquoi je puis encore faire quelque chose, aller quelque part, répondre, grimper par une trappe jusqu’au sommet de l’ Intégral .
Je le sens se balancer sur l’eau et suis obligé de m’agripper à un garde-corps dont le verre froid me glace la main. Je vois les grues pencher leur cou, tendre le bec, et nourrir l’ Intégral du terrible aliment explosif destiné aux propulseurs. J’aperçois, en bas sur le fleuve, les veines et les nœuds que forme l’eau soulevée par le vent. Mais tout semble très loin de moi, étranger et plat, comme un dessin sur une feuille de papier. Il me paraît bizarre que le visage du Constructeur en Second se mette à parler :
« Alors, combien emportons-nous de combustible pour les propulseurs ? Si nous volons pendant trois heures, trois heures et demie… »
Ma main est devant moi, tenant la règle à calcul, sur laquelle je lis : 15.
« Quinze tonnes, prenez-en plutôt… prenez-en plutôt cent… »
C’est parce que malgré tout je sais que demain… Je vois, à la dérobée, ma main trembler.
« Cent ? Pourquoi une quantité pareille ? Il y en a pour une semaine, pour plus d’une semaine !
– On ne sait pas… »
Je sais cependant…
… Le vent sifflait, l’air semblait bourré jusqu’en haut d’une substance invisible. J’éprouvai de la difficulté à respirer et à marcher. À l’extrémité du boulevard, en haut de la Tour Accumulatrice, l’aiguille de l’horloge rampait lentement, sans s’arrêter une seconde. La Tour, sa pointe bleue dans les nuages, beuglait sourdement en suçant l’électricité. Les haut-parleurs de l’Usine Médicale hurlaient.
Les gens marchaient comme d’habitude, par quatre. Mais leurs rangs avaient l’air de flotter, ils oscillaient et se courbaient de plus en plus, peut-être à cause du vent. Ils heurtèrent quelque chose, à un coin de rue, reculèrent et se tassèrent, pétrifiés et haletants, le cou allongé, comme un troupeau d’oies.
« Regardez, vite, là-bas !
– Ce sont eux ?
– … Moi, pour rien au monde. J’aimerais mieux avoir la tête sous la Machine.
– Plus bas ! Il est fou… »
La porte de l’auditorium était grande ouverte et un groupe lourd d’une quinzaine d’hommes en sortait lentement. Au reste, « hommes » n’est pas le terme : ils n’avaient pas de jambes, mais je ne sais quelle espèce de mécanisme mû par une machine invisible. Ils étaient devenus des tracteurs à forme humaine. Une bannière blanche portant un soleil d’or claquait au vent, au-dessus de leurs têtes. Les mots suivants étaient écrits autour du soleil : « Nous sommes les premiers. Nous avons subi l’Opération. Faites-en autant. »
Ils se frayaient un chemin à travers la foule et, s’ils s’étaient trouvés devant un mur, un arbre ou une maison, ils ne se seraient pas arrêtés et auraient marché à travers ces obstacles. Arrivés au milieu de l’avenue, ils se donnèrent le bras, se développèrent en chaîne, le visage tourné vers nous. Nous attendions crispés et le cou tendu. Le vent sifflait sous les nuages noirs.
Brusquement, les extrémités de la chaîne s’incurvèrent, se refermèrent sur nous et, aussi vite qu’une machine pesante descendant une côte, ils nous poussèrent vers la porte grande ouverte…
« Ils nous cernent, sauve-qui-peut ! » cria une voix perçante.
Tout le monde fuyait. Il y avait encore un passage le long du mur. On s’y précipita. Les têtes s’enfonçaient dans le tas comme des coins, de même que les coudes, les épaules, les hanches. On aurait dit de l’eau, qui, après avoir été compressée dans une pompe, s’étale en éventail. J’aperçus l’espace d’une seconde l’homme en S. Il disparut aussitôt et je restai seul, à courir parmi des bras et des jambes.
Читать дальшеИнтервал:
Закладка:
Похожие книги на «Nous Autres»
Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Nous Autres» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.
Обсуждение, отзывы о книге «Nous Autres» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.