Paulo Coelho - La sorcière de Portobello

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Et le lendemain matin, à mon réveil, j’ai vu que ses vêtements n’étaient plus là ; la clef de la maison était sur la table, sans aucun billet d’adieu.

Deidre O’Neill, connue sous le nom d’Edda

On lit beaucoup d’histoires de sorcières, de fées, de phénomènes paranormaux, d’enfants possédés par des esprits malins. On voit beaucoup de films contenant des rituels avec des pentagrammes, des épées, et des invocations. Très bien, il faut laisser l’imagination fonctionner, permettre que ces étapes soient vécues ; et celui qui les dépasse sans se laisser abuser finit par entrer en contact avec la Tradition.

Voici la vraie Tradition : le maître ne dit jamais au disciple ce qu’il doit faire. Ils sont seulement des compagnons de voyage, partageant la même et difficile sensation d’« étrangeté » en présence des perceptions qui changent sans arrêt, des horizons qui s’ouvrent, des portes qui se ferment, des fleuves qui semblent parfois compliquer le chemin – et qui en réalité ne doivent pas être traversés, mais parcourus.

Il n’y a qu’une seule différence entre le maître et le disciple : le premier a un peu moins peur que le second. Alors, quand ils s’assoient autour d’une table ou d’un feu pour converser, le plus expérimenté suggère : « Pourquoi ne fais-tu pas cela ? » Il ne dit jamais : « Prends cette voie, et tu arriveras où je suis arrivé », car chaque chemin est unique, et chaque destin personnel.

Le vrai maître provoque chez le disciple le courage de déséquilibrer son monde, même s’il redoute lui aussi ce qu’il a trouvé, et plus encore ce que lui réserve le prochain virage.

J’étais un jeune médecin plein d’enthousiasme, je me suis rendue dans la campagne roumaine pour un programme d’échanges du gouvernement britannique, voulant aider mon prochain. Je suis partie avec des médicaments dans mes bagages, et des concepts dans la tête : j’avais les idées claires sur la façon dont les gens doivent se comporter, ce qui est nécessaire pour être heureux, les rêves que nous devons garder vivants en nous, la façon dont les relations humaines doivent se développer. J’ai débarqué à Bucarest pendant cette dictature sanglante et délirante, je suis allée en Transylvanie dans le cadre d’un programme de vaccination massive des habitants de la région.

Je ne comprenais pas que je n’étais qu’une pièce de plus dans une partie d’échecs compliquée, dans laquelle des mains invisibles manipulaient mon idéal, et tout ce que je pensais faire pour l’humanité recouvrait des intentions secondaires : stabiliser le gouvernement du fils du dictateur, permettre à l’Angleterre de vendre des armes sur un marché qui était dominé par les Soviétiques.

J’ai vite déchanté quand j’ai constaté qu’il n’y avait pas assez de vaccins, que d’autres maladies sévissaient dans la région, que j’écrivais sans arrêt pour demander des ressources et ne les obtenais pas – on me disait de ne pas m’occuper d’autre chose que ce que l’on m’avait demandé.

Je me suis sentie impuissante, révoltée. J’ai connu la misère de près, j’aurais pu faire quelque chose si au moins on m’avait tendu quelques livres, mais on ne s’intéressait pas aux résultats. Notre gouvernement voulait seulement des informations dans les journaux, pour pouvoir dire à ses partis politiques et à ses électeurs qu’il avait envoyé des groupes dans divers endroits du monde en mission humanitaire. Ils avaient de bonnes intentions – en plus de vendre des armes, bien sûr.

J’étais désespérée ; ce monde était-il diabolique ? Un soir, je suis partie pour la forêt gelée, blasphémant contre Dieu, qui était injuste envers tout et tous. J’étais assise au pied d’un chêne quand mon protecteur s’est approché. Il m’a dit que je pourrais mourir de froid – j’ai répondu que j’étais médecin, que je connaissais les limites du corps, et qu’au moment où j’approcherais ces limites, je reviendrais au campement. Je lui ai demandé ce qu’il faisait là.

« Je converse avec une femme qui m’entend, puisque les hommes sont devenus sourds. »

J’ai pensé qu’il parlait de moi – mais non, la femme, c’était la forêt. Après avoir vu cet homme marcher dans le bois, faisant des gestes et tenant des propos que j’étais incapable de comprendre, une certaine paix s’est installée dans mon cœur ; en fin de compte, je n’étais pas la seule au monde à parler toute seule. Alors que je me préparais à rentrer, il est revenu vers moi.

« Je sais qui vous êtes, a-t-il dit. Au village, vous avez la réputation d’être une bonne personne, toujours de bonne humeur et prête à aider les autres, mais je vois autre chose : colère et frustration. »

Ne sachant pas si je me trouvais en présence d’un espion du gouvernement, j’ai décidé de dire tout ce que je ressentais – j’avais besoin de m’épancher, même si je courais le risque d’aller en prison. Nous avons marché ensemble vers l’hôpital de campagne où je travaillais ; je l’ai mené au dortoir, qui à ce moment-là était vide (mes compagnons s’amusaient dans une fête annuelle qui avait lieu en ville), et je l’ai invité à boire quelque chose. Il a sorti une bouteille de sa poche :

« Palinka, a-t-il dit, se référant à la boisson traditionnelle du pays, dont la teneur en alcool est très élevée. C’est moi qui invite. »

Nous avons bu ensemble, je n’ai pas senti que je m’enivrais de plus en plus ; je me suis rendu compte de mon état quand, voulant aller aux toilettes, je me suis cognée dans quelque chose et je suis tombée.

« Ne bougez pas, a dit l’homme. Regardez bien ce qui se trouve devant vos yeux. »

Un rang de fourmis.

« Tout le monde croit qu’elles sont très savantes. Elles possèdent mémoire, intelligence, capacité d’organisation, esprit de sacrifice. Elles cherchent leur nourriture en été, la gardent pour l’hiver, et maintenant elles ressortent, en ce printemps glacé, pour travailler. Si demain le monde était détruit par une guerre atomique, les fourmis survivraient.

— Comment savez-vous tout cela ?

— J’ai étudié la biologie.

— Et pourquoi diable ne travaillez-vous pas pour améliorer l’état de votre peuple ? Que faites-vous tout seul au milieu de la forêt, à soliloquer avec les arbres ?

— Tout d’abord, je ne suis pas tout seul ; en plus des arbres, vous m’écoutiez. Mais pour répondre à votre question : j’ai laissé tomber la biologie pour me consacrer au travail de forgeron. »

Je me suis levée à grand-peine. La tête continuait à me tourner, mais j’étais assez consciente pour comprendre la situation de ce pauvre malheureux. Malgré l’université, il n’avait pas réussi à trouver un emploi. Je lui ai dit qu’il arrivait la même chose dans mon pays.

« Il ne s’agit pas de cela ; j’ai laissé tomber la biologie parce que je voulais devenir forgeron. Enfant déjà, j’étais fasciné par ces hommes qui martèlent le fer, composent une musique étrange, jettent des étincelles autour d’eux, mettent le fer rouge dans l’eau, produisant des nuages de vapeur. J’étais un biologiste malheureux, car mon rêve était de faire prendre au métal rigide des formes douces. Jusqu’au jour où est venu un protecteur.

— Un protecteur ?

— Disons que, voyant ces fourmis faire exactement ce pour quoi elles sont programmées, vous vous exclamez : C’est fantastique ! Les gardiennes sont génétiquement préparées pour se sacrifier pour la reine, les ouvrières transportent des feuilles deux fois plus lourdes qu’elles, les ingénieurs préparent des tunnels qui résistent aux tempêtes et aux inondations. Elles livrent des batailles mortelles à leurs ennemis, souffrent pour la communauté, et ne se demandent jamais : que faisons-nous là ?

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