Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir

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L’infirmière ouvrit la porte, et Veronika sortit.

« Elle n’aurait pas dû m’interroger comme cela. Que veut-elle, comprendre pourquoi j’ai pleuré ? Ne sait-elle pas que je suis une personne absolument normale, qui partage les désirs et les peurs de tous, et que ce genre de question, à

présent qu’il est trop tard, me panique ? »

Tandis qu’elle marchait dans les couloirs, éclairés par la même lumière blafarde que celle de l’infirmerie, Veronika se rendait compte qu’il était trop tard : elle ne parvenait plus à contrôler sa peur.

« Je dois me contrôler. Je suis une personne qui va jusqu’au bout de tout de ce qu’elle décide. »

Au cours de sa vie, c’était vrai, elle avait mené

beaucoup de choses jusqu’à leurs ultimes consé97

quences, mais seulement des choses sans importance. Il lui était arrivé de prolonger des querelles que des excuses auraient résolues, ou de ne plus appeler un homme dont elle était amoureuse parce qu’elle trouvait cette relation stérile. Elle avait été intransigeante justement concernant ce qui était le plus facile : se prouver qu’elle était forte et indifférente alors qu’en réalité elle était fragile, n’avait jamais réussi à briller dans les études ou dans les compétitions scolaires sportives et n’avait pas su maintenir l’harmonie dans son foyer.

Elle avait surmonté ses petits défauts pour mieux se laisser vaincre dans les domaines fondamentaux. Elle se donnait des allures de femme indépendante alors qu’elle avait désespérément besoin de compagnie. Lorsqu’elle arrivait quelque part, tous les yeux se tournaient vers elle mais, en général, elle finissait la nuit seule, au couvent, devant un poste de télévision qui ne captait même pas les chaînes correctement. Elle avait donné à tous ses amis l’impression d’être un modèle enviable, et elle avait dépensé le meilleur de son énergie à s’efforcer d’être à la hauteur de l’image qu’elle s’était fabriquée. C’est pour cette raison qu’elle n’avait plus assez de forces pour être elle-même – une personne qui, comme tout le monde, avait besoin 98

des autres pour être heureuse. Mais les autres étaient tellement difficiles à comprendre ! Ils avaient des réactions imprévisibles, ils s’entouraient de défenses, comme elle ils manifestaient de l’indifférence à tout. Lorsqu’ils rencontraient quelqu’un de plus ouvert à la vie, ou bien ils le rejetaient instantanément, ou bien ils le faisaient souffrir, le jugeant inférieur et « ingénu ». Très bien : elle avait peut-être impressionné

beaucoup de gens par sa force et sa détermination, mais à quel stade était-elle arrivée ? Le vide. La solitude complète. Villete. L’antichambre de la mort. Le remords d’avoir tenté de se suicider resurgit, et Veronika le repoussa de nouveau fermement, car à présent elle éprouvait un sentiment qu’elle ne s’était jamais autorisée à éprouver : la haine.

La haine. Elle aurait pu toucher l’énergie destructrice qui émanait de son corps – presque aussi concrète que des murs, des pianos, ou des infirmières. Elle laissa sourdre le sentiment, sans se préoccuper de savoir s’il était bon ou pas –

elle en avait assez du contrôle de soi, des masques, des attitudes convenables. Pour les deux ou trois jours qu’il lui restait à vivre, Veronika voulait être totalement inconvenante. Elle avait commencé par gifler un homme plus âgé qu’elle, elle avait perdu son calme avec 99

l’infirmier, elle avait refusé de se montrer sympathique et de bavarder avec les autres quand elle voulait rester seule, et maintenant elle était suffisamment libre pour ressentir la haine – et assez intelligente, toutefois, pour ne pas se mettre à tout casser autour d’elle, et devoir passer la fin de sa vie dans un lit, abrutie par des sédatifs.

A cet instant elle détesta tout ce qu’elle pouvait : elle-même, le monde, la chaise qui se trouvait devant elle, le radiateur cassé dans un des couloirs, les gens irréprochables, les criminels. Elle était internée dans un hôpital psychiatrique, et elle pouvait sentir des choses que les êtres humains se cachent à eux-mêmes – parce que notre éducation nous apprend uniquement à

aimer, à accepter, à chercher des issues, à éviter le conflit. Veronika haïssait tout, mais surtout la façon dont elle avait mené sa vie sans jamais découvrir les centaines de Veronika qui habitaient en elle, et qui étaient intéressantes, folles, curieuses, courageuses, prêtes à prendre des risques.

A un moment donné, elle éprouva aussi de la haine pour la personne qu’elle aimait le plus au monde : sa mère. La parfaite épouse qui travaillait le jour et faisait la vaisselle le soir, sacrifiant sa vie pour que sa fille reçoive une bonne éduca100

tion, apprenne à jouer du piano et du violon, s’habille comme une princesse, achète des tennis et des chaussures de marque, pendant qu’ellemême raccommodait la vieille robe qu’elle portait depuis des lustres.

« Comment puis-je haïr quelqu’un qui ne m’a donné que de l’amour ? » pensa Veronika, troublée, et désireuse de corriger ses sentiments. Mais il était trop tard, la haine était libérée, elle avait ouvert les portes de son enfer personnel. Elle haïssait l’amour qui lui avait été donné

– parce qu’il ne demandait rien en échange –, ce qui est absurde, irréaliste, contraire aux lois de la nature.

Cet amour avait réussi à l’emplir de culpabilité et lui avait donné envie de correspondre à ses attentes, même si cela impliquait de renoncer à

tout ce qu’elle avait rêvé de devenir. Cet amour avait tenté de lui cacher, pendant des années, les défis de l’existence et la pourriture du monde, ignorant qu’un jour elle les découvrirait et n’aurait aucune défense pour les affronter. Et son père ? Elle haïssait aussi son père. Contrairement à sa mère qui travaillait sans répit, il savait vivre, il l’emmenait dans les bars et au théâtre, ils s’amusaient ensemble et, quand il était encore jeune, elle l’avait aimé en secret, comme on aime non pas un père, mais un

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homme. Elle le haïssait d’avoir toujours été aussi charmant et aussi chaleureux avec tout le monde, sauf avec sa mère, la seule qui le méritait réellement.

Elle haïssait tout. La bibliothèque avec son amoncellement de livres pleins d’explications sur la vie, le collège où elle avait été obligée de gaspiller des nuits entières à apprendre l’algèbre, bien qu’elle ne connût personne – à l’exception des professeurs et des mathématiciens – qui eût besoin de l’algèbre pour être plus heureux. Pourquoi lui avait-on fait étudier autant d’algèbre et de géométrie, et cette montagne de disciplines absolument inutiles ?

Veronika poussa la porte du salon et, arrivée devant le piano, souleva le couvercle. Elle frappa de toutes ses forces sur le clavier. Un accord fou, décousu, irritant, fit écho dans la pièce vide, se cogna contre les murs et revint à ses oreilles sous la forme d’un son aigu qui semblait lui écorcher l’âme. Mais c’était alors la plus fidèle image de son âme.

Elle se remit à frapper les touches et, de nouveau, les notes dissonantes se réfléchirent de toute part.

« Je suis folle. Je peux faire cela. Je peux haïr, et je peux frapper sur le piano. Depuis quand 102

les malades mentaux savent-ils ordonner les notes ? »

Elle tapa ainsi une, deux, dix, vingt fois et, chaque fois, sa haine semblait diminuer, jusqu’au moment où elle disparut complètement. Alors, une paix profonde inonda Veronika, et elle retourna regarder le ciel étoilé par la fenêtre, la lune dans son premier quartier – sa préférée –

qui emplissait la pièce d’une douce lumière. Il lui vint de nouveau l’impression que l’Infini et l’Eternité marchaient main dans la main et qu’il suffisait de contempler l’un, l’Univers sans limites, pour sentir la présence de l’autre, le Temps infini, immobile, ancré dans le Présent qui contient tous les secrets de la vie. Entre l’infirmerie et le salon, elle avait pu haïr si violemment et si intensément qu’elle n’avait plus de rancune dans le cœur. Elle avait laissé les sentiments négatifs, réprimés durant des années, remonter enfin à la surface. Et maintenant qu’elle les avait éprouvés , ils n’étaient plus nécessaires, ils pouvaient disparaître.

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