Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir

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« Faites appeler la petite du suicide, ordonnat-il. Celle qui a écrit aux journaux en expliquant qu’elle se tuait pour montrer où se trouvait la Slovénie. »

« Je ne veux pas la voir. J’ai coupé tous les liens qui me rattachaient au monde. »

Veronika avait eu du mal à prononcer ces mots au beau milieu du salon, en présence de tous les malades. Mais l’infirmier non plus n’avait pas été très discret, il l’avait prévenue à

voix haute que sa mère l’attendait, comme si ce sujet intéressait tout le monde.

Elle ne voulait pas voir sa mère, cette rencontre ne servirait qu’à les faire souffrir toutes les deux. Il valait mieux que sa mère la considérât comme morte ; Veronika avait toujours détesté les adieux.

L’homme repartit par où il était venu, et elle se replongea dans la contemplation des montagnes. Le soleil était enfin de retour – elle le savait depuis la nuit précédente, car la lune le lui avait confié pendant qu’elle jouait du piano. 118

« Non, je suis folle, je perds le contrôle de moi. Les astres ne parlent pas, sauf à ceux qui se disent astrologues. Si la lune s’est entretenue avec quelqu’un, c’est avec ce schizophrène. »

Elle sentit soudain un point dans la poitrine, et son bras s’engourdit. Veronika vit le plafond tourner : une crise cardiaque !

Elle éprouva une sorte d’euphorie, comme si la mort la libérait de la peur de mourir. Dans un instant, tout serait fini ! Peut-être ressentiraitelle une certaine douleur, mais que représentaient cinq minutes d’agonie en échange d’une éternité de silence ? Sa seule réaction fut de fermer les yeux : ce qui lui faisait le plus horreur, c’était de voir, dans les films, les morts les yeux grands ouverts.

Mais la crise cardiaque était bien différente de ce que Veronika avait imaginé ; sa respiration devint difficile et, horrifiée, elle découvrit qu’elle était sur le point de connaître l’expérience qu’elle redoutait le plus : l’asphyxie. Elle allait mourir comme si elle était enterrée vivante, ou attirée brutalement vers le fond de la mer. Elle chancela, tomba, sentit un coup violent contre son visage, fit un effort colossal pour respirer – mais l’air ne pénétrait pas dans ses poumons. Pis que tout, la mort ne venait pas. Veronika était totalement consciente de ce qui se 119

passait autour d’elle, elle percevait encore les couleurs et les formes. Elle avait seulement du mal à entendre ce que disaient les autres – leurs cris et leurs exclamations semblaient lointains, comme s’ils venaient d’un autre monde. Hormis cela, tout était réel : son souffle était bloqué, il avait simplement cessé d’obéir à ses poumons et à ses muscles, mais elle ne perdait toujours pas conscience.

Elle sentit que quelqu’un la soulevait et la retournait sur le dos. Désormais, elle ne contrôlait plus le mouvement de ses yeux, et ils tournoyaient dans leurs orbites, envoyant à son cerveau des centaines d’images, la sensation de suffocation se mêlant à la plus complète confusion visuelle. Peu à peu les images elles aussi devinrent lointaines, et quand l’agonie atteignit son point culminant, l’air s’engouffra enfin dans sa cage thoracique avec un bruit terrible qui paralysa d’effroi tous les occupants de la salle. Veronika se mit à vomir de façon convulsive. Après que l’on eut frôlé la tragédie, quelques fous se mirent à rire de la scène, et elle se sentit humiliée, perdue, incapable de réagir.

Un infirmier se précipita et lui fit une piqûre au bras.

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« Calmez-vous. C’est fini.

– Je ne suis pas morte ! hurla-t-elle tout en se traînant vers les autres pensionnaires et en souillant le sol de ses vomissures. Je suis toujours dans ce sale hospice, obligée de vivre parmi vous ! Je meurs de mille morts chaque jour, chaque nuit, sans que personne ait pitié de moi ! »

Elle se tourna vers l’infirmier, lui arracha la seringue et la jeta en direction du jardin.

« Qu’est-ce que vous voulez ? Pourquoi ne m’injectez-vous pas du poison puisque vous savez que je suis déjà condamnée ? Où sont vos sentiments ? »

Incapable de se contrôler plus longtemps, elle s’assit de nouveau par terre et pleura de façon compulsive, criant, sanglotant bruyamment, tandis que certains malades riaient et critiquaient ses vêtements tachés.

« Donnez-lui un calmant, lança un médecin en se précipitant dans la salle. Contrôlez la situation ! »

Mais l’infirmier était paralysé. Le praticien ressortit et revint avec deux infirmiers et une nouvelle seringue. Les hommes s’emparèrent de la créature hystérique qui se débattait au milieu de la pièce, tandis que le médecin injectait le calmant jusqu’à la dernière goutte dans la veine d’un bras barbouillé de vomissures.

Elle se trouvait dans le cabinet de consultation du Dr Igor, couchée sur un lit recouvert d’un drap frais d’un blanc immaculé.

Il écoutait les battements de son cœur. Elle fit semblant d’être encore endormie, mais quelque chose en elle avait dû changer car le médecin parla avec la certitude d’être entendu :

« Sois tranquille. Avec la santé que tu as, tu peux vivre centenaire. »

Veronika ouvrit les yeux. Quelqu’un lui avait mis des vêtements propres. Etait-ce le Dr Igor ?

L’avait-il vue nue ? Son esprit fonctionnait avec difficulté.

« Qu’avez-vous dit ?

– Je t’ai dit de ne pas t’inquiéter.

– Non. Vous avez dit que j’allais vivre cent ans. »

Le médecin se dirigea vers son bureau.

122

« Vous avez dit que j’allais vivre cent ans, insista Veronika.

– En médecine, rien n’est jamais sûr, se déroba le Dr Igor. Tout est possible.

– Comment va mon cœur ?

– Rien de nouveau. »

Alors, il ne lui en fallait pas plus. Devant un cas grave, les médecins disent « Vous vivrez cent ans », ou « Ce n’est rien de sérieux », ou « Vous avez un cœur et une tension de jeune homme », ou encore « Nous devons refaire les examens ». On dirait qu’ils ont peur que le patient ne démolisse tout dans leur cabinet. Elle tenta de se lever mais n’y parvint pas ; la pièce s’était mise à tourner.

« Reste allongée encore un peu, jusqu’à ce que tu te sentes mieux. Tu ne me déranges pas. »

« Tant mieux, pensa Veronika. Mais dans le cas contraire ? »

En médecin expérimenté qu’il était, le Dr Igor demeura silencieux quelque temps, feignant de s’intéresser aux papiers éparpillés sur son bureau. Quand nous nous trouvons devant une personne qui garde le silence, la situation devient exaspérante, tendue, insupportable. Le Dr Igor avait l’espoir que la jeune fille se mettrait à parler, et 123

qu’il pourrait ainsi recueillir de nouvelles données pour sa thèse sur la folie et la méthode de soins qu’il développait.

Mais Veronika ne dit pas un mot.

« Peut-être est-elle déjà à un stade très avancé

d’empoisonnement par le Vitriol », songea le Dr Igor, cependant qu’il décidait de rompre le silence.

« Il paraît que tu aimes jouer du piano, commença-t-il, d’un air qui se voulait désinvolte.

– Et les fous aiment m’entendre jouer. Hier, il y en a un qui est resté collé près du piano.

– Oui, Eduard. Il a raconté à quelqu’un qu’il avait adoré cela. Peut-être va-t-il de nouveau s’alimenter normalement ?

– Un schizophrène qui aime la musique ? Et qui le raconte aux autres ?

– Oui. Et je parie que tu n’as pas la moindre idée de ce que cela signifie. »

Ce médecin, qui, avec ses cheveux teints en noir, ressemblait plutôt à un patient, avait raison. Veronika avait entendu ce mot très souvent, mais elle n’avait pas la moindre idée de ce qu’il voulait dire.

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