Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir
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« Cela se soigne ? demanda-t-elle dans l’espoir d’en apprendre davantage sur les schizophrènes.
– Cela se contrôle. On ne sait pas encore très bien ce qui se passe dans l’univers de la folie : 124
tout est récent, et les traitements changent tous les dix ans. Un schizophrène est un être qui a déjà une tendance naturelle à se détacher de ce monde, jusqu’au jour où, après un événement
– grave ou superficiel, selon l’histoire de chacun –, il se crée une réalité pour lui seul. Le cas peut évoluer jusqu’à une absence totale – que nous appelons catatonie –, ou connaître des améliorations, ce qui permet au patient de travailler, de mener une vie pratiquement normale. Cela dépend d’une seule chose : le milieu.
– Se crée une réalité pour lui seul, répéta Veronika. Mais qu’est-ce que la réalité ?
– C’est ce que la majorité considère qu’elle est. Ce n’est pas nécessairement le meilleur, ni le plus logique, mais ce qui s’est adapté au désir collectif. Tu vois ce que je porte autour du cou ?
– Une cravate.
– C’est cela. Ta réponse est la réponse logique, cohérente, d’une personne normale : une cravate ! Mais un fou dirait que c’est un morceau d’étoffe de couleur, ridicule, inutile, accroché
d’une manière compliquée, qui finit par rendre difficile la respiration et par gêner les mouvements de la tête. Si je suis distrait en passant près d’un ventilateur, je peux mourir étranglé
par ce bout de tissu.
« Si un fou me demandait à quoi sert une cravate, je devrais répondre : absolument à rien. 125
Pas même d’ornement, parce que de nos jours elle est devenue un symbole d’aliénation, de pouvoir, ou le signe d’une attitude réservée. La seule utilité réelle de la cravate, c’est qu’on la retire, sitôt rentré chez soi, pour se donner l’impression d’être libéré de quelque chose, mais on ne sait même pas de quoi.
« Cette sensation de soulagement justifie-t-elle l’existence de la cravate ? Non. Néanmoins, si je demandais ce que je porte autour du cou à un fou et à une personne normale, celui qui répondrait : “ Une cravate ” serait considéré comme sain. Ce qui importe, ce n’est pas celui qui donne une bonne réponse, mais celui qui a raison.
– D’où vous avez conclu que je n’étais pas folle, car j’ai donné le nom approprié à l’étoffe de couleur. »
« Non, tu n’es pas folle », pensa le Dr Igor, une autorité en la matière, dont tous les diplômes étaient encadrés et accrochés au mur de son cabinet. Attenter à sa vie était le propre de l’être humain. Il connaissait beaucoup de gens qui le faisaient, et pourtant ils étaient toujours en liberté, sous l’apparence de l’innocence et de la normalité, pour la bonne raison qu’ils n’avaient pas choisi la scandaleuse méthode du suicide. Ils 126
se tuaient à petit feu, s’empoisonnant au moyen de ce que le Dr Igor appelait le Vitriol. Le Vitriol était un produit toxique dont il avait identifié les effets au cours de ses conversations avec les hommes et les femmes qu’il avait rencontrés. Il rédigeait maintenant une thèse sur le sujet, thèse qu’il soumettrait pour étude à
l’Académie des sciences de Slovénie. C’était le pas le plus important dans le domaine de la connaissance de la démence, depuis que le Dr Pinel avait fait supprimer les chaînes qui entravaient les malades, épouvantant le monde de la médecine en affirmant que certains d’entre eux avaient la possibilité de guérir.
De même que la libido – une réaction chimique responsable du désir sexuel que le Dr Freud avait reconnue, mais qu’aucun laboratoire n’avait jamais été capable d’isoler –, le Vitriol était distillé dans l’organisme des êtres humains confrontés à des situations suscitant la peur. Même s’il passait encore inaperçu lors des examens modernes de spectrographie, on le reconnaissait facilement à sa saveur, qui n’était ni sucrée ni salée, mais amère. Découvreur encore méconnu de ce poison mortel, le Dr Igor l’avait baptisé du nom d’un poison fort utilisé autrefois par les empereurs, les rois et les amants de toute sorte, lorsqu’ils avaient besoin d’éloigner définitive127
ment un gêneur. Merveilleuse époque que cellelà ! En ce temps-là, on vivait et l’on mourait avec romantisme. L’assassin conviait sa victime à un superbe dîner, le serviteur entrait, tenant deux belles coupes, dont l’une contenait le vitriol mélangé à la boisson. Les gestes de la victime faisaient naître une immense émotion – elle prenait la coupe, prononçait quelques mots, doux ou agressifs, buvait comme s’il s’agissait d’un délicieux breuvage, lançait un regard étonné à
l’amphitryon et s’écroulait, foudroyée !
Mais on avait remplacé ce poison, aujourd’hui coûteux et difficile à dénicher, par des méthodes de suppression plus sûres – les revolvers, les bactéries, etc. Le Dr Igor, d’un naturel romantique, en avait repris le nom quasi oublié pour baptiser la maladie de l’âme qu’il était parvenu à diagnostiquer, et dont la découverte allait bientôt stupéfier le monde.
Curieusement, personne n’avait jamais fait allusion au Vitriol comme à un toxique mortel, alors que la plupart des individus atteints identifiaient son goût et nommaient ce mode d’empoisonnement l’Amertume. Tous les organismes contenaient de l’Amertume en quantité plus ou moins grande, de même que nous sommes tous porteurs du bacille de la tuberculose. Mais ces deux maladies ne frappent que lorsque le patient 128
se trouve affaibli ; quant à l’Amertume, le contexte favorisant l’apparition de la maladie est le moment où naît la peur de ce qu’on appelle
« réalité ».
Certaines personnes, désireuses de se construire un univers dans lequel aucune menace externe ne puisse pénétrer, développent exagérément leurs défenses contre l’extérieur – les étrangers, les lieux nouveaux, les expériences inconnues – et laissent leur monde intérieur démuni. C’est alors que l’Amertume commence à causer des dégâts irréversibles.
La cible principale de l’Amertume (ou du Vitriol, ainsi que préférait l’appeler le Dr Igor) était la volonté. Les personnes atteintes de ce mal perdaient peu à peu tout désir et, au bout de quelques années, elles ne parvenaient plus à sortir de leur univers, car elles avaient dépensé
d’énormes réserves d’énergie à bâtir de hautes murailles pour que la réalité fût conforme à leurs désirs.
A force de se protéger des attaques extérieures, elles avaient aussi limité leur développement intérieur. Elles continuaient à se rendre à
leur travail, à regarder la télévision, à se plaindre de la circulation et à avoir des enfants, mais tout cela se produisait de façon automatique et sans la moindre émotion intérieure, car tout était enfin sous contrôle.
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L’ennui, avec l’empoisonnement par l’Amertume, c’était que les passions – la haine, l’amour, le désespoir, l’enthousiasme, la curiosité – cessaient également de se manifester. Au bout d’un certain temps, il ne restait plus à
l’Amer le moindre désir. Il n’avait plus envie ni de vivre ni de mourir, et c’était là le problème. Ainsi, pour les Amers, les héros et les fous étaient toujours fascinants : indifférents au danger, ils n’avaient pas peur de vivre ou de mourir, et, même si tout le monde les avertissait de ne pas aller plus loin, ils n’en tenaient pas compte. Le fou se suicidait, le héros s’offrait au martyre au nom d’une cause, tous deux mouraient, et les Amers passaient des nuits et des jours à commenter l’absurdité et la gloire de ces destinées. C’était le seul moment où l’Amer avait la force de franchir sa muraille de défense et de jeter un coup d’œil à l’extérieur ; mais bien vite il se fatiguait et reprenait sa vie quotidienne. L’Amer chronique n’avait conscience d’être malade qu’une fois par semaine : le dimanche après-midi. Comme le travail ou la routine lui faisaient défaut pour alléger ses symptômes, il devinait alors que quelque chose ne tournait pas rond – puisque la paix de ces après-midi-là était 130
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