Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir

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Son mari, exaspérant de générosité, changeait les draps, lui caressait la tête, lui disait que tout irait bien. Les enfants n’entraient plus dans la chambre depuis qu’elle avait giflé l’un d’eux sans aucun motif ; après l’incident, elle s’était mise à genoux et lui avait baisé les pieds en implorant son pardon, arrachant sa chemise pour manifester son désespoir et son repentir. Au bout d’une autre semaine – pendant

laquelle elle avait recraché la nourriture qui lui était offerte, avait retrouvé la réalité mais l’avait quittée à plusieurs reprises, avait passé des nuits blanches et dormi des journées entières –, deux hommes entrèrent dans sa chambre sans frapper. L’un d’eux la maintint, l’autre lui fit une piqûre, et elle se réveilla à Villete.

« Dépression, entendit-elle le médecin dire à

son mari. Parfois due à un motif très banal. Il manque un élément chimique, la sérotonine, dans son organisme. »

Du plafond de l’infirmerie, Zedka vit l’infirmier arriver, une seringue à la main. La petite était toujours là, immobile, et tentait de parler à son corps, désespérée par son regard vide. Pendant quelques instants, Zedka envisagea de lui raconter tout ce qui se passait, puis elle changea d’avis ; ce que l’on raconte aux gens ne leur apprend jamais rien, ils doivent le découvrir par eux-mêmes.

L’infirmier planta l’aiguille dans son bras et lui injecta du glucose. Comme s’il était tiré en bas par un bras puissant, son esprit quitta le plafond de l’infirmerie, traversa à toute vitesse un tunnel noir et réintégra son corps.

« Hé ! Veronika ! »

La jeune fille avait l’air épouvanté.

« Tu vas bien ?

– Ça va. J’ai heureusement réussi à réchapper de ce dangereux traitement, mais cela ne se répétera plus.

91

– Comment le sais-tu ? On ne respecte personne ici. »

Zedka le savait parce que, grâce à son corps astral, elle s’était rendue dans le bureau du Dr Igor.

« Je le sais, mais je n’ai pas d’explication. Te rappelles-tu la première question que je t’ai posée ?

– “ Qu’est-ce qu’un fou ? ”

– Exactement. Cette fois, je vais te répondre sans tricher : la folie, c’est l’incapacité de communiquer ses idées. Comme si tu te trouvais dans un pays étranger : tu vois tout, tu perçois ce qui se passe autour de toi, mais tu es incapable de t’expliquer et d’obtenir de l’aide parce que tu ne comprends pas la langue du pays.

– Nous avons tous ressenti cela un jour.

– Nous sommes tous fous, d’une façon ou

d’une autre. »

De l’autre côté des barreaux, le ciel était parsemé

d’étoiles et la lune, dans son premier quartier, se levait derrière les montagnes. Les poètes affectionnaient la pleine lune, ils lui avaient consacré

des milliers de vers, mais Veronika préférait cette demi-lune, car elle avait encore de l’espace pour grandir, s’étendre et emplir de lumière toute sa surface, avant l’inévitable décadence.

Elle eut envie d’aller jusqu’au piano du salon et de célébrer cette nuit en jouant une sonate apprise au collège. En regardant le ciel par la fenêtre, elle éprouvait une indescriptible sensation de bien-être, comme si l’infini de l’univers manifestait aussi son éternité. Mais elle était séparée de son désir par une porte d’acier, et une femme qui n’en finissait pas de lire. En outre, personne ne jouait du piano à cette heure de la nuit et elle réveillerait tout le voisinage. 93

Veronika rit. Le « voisinage », c’étaient les dortoirs bourrés de fous, bourrés, quant à eux, de somnifères et de calmants.

Pourtant, la sensation de bien-être persistait. Elle se leva et marcha jusqu’au lit de Zedka, mais celle-ci dormait profondément, peut-être pour se remettre de l’horrible expérience qu’elle venait de subir.

« Retourne te coucher, lui ordonna l’infirmière. Les bonnes petites filles rêvent des anges ou de leurs amoureux.

– Ne me traitez pas comme une enfant. Je ne suis pas une gentille folle qui a peur de tout. Je suis furieuse, j’ai des crises d’hystérie, je ne respecte ni ma vie, ni celle des autres. Alors, aujourd’hui, la folie me prend. J’ai regardé la lune, et je veux parler à quelqu’un. »

L’infirmière l’observa, surprise de sa réaction.

« Vous avez peur de moi ? insista Veronika. Dans un jour ou deux, je serai morte. Qu’ai-je à

perdre ?

– Pourquoi ne vas-tu pas faire un tour, ma petite, pour me laisser terminer mon livre ?

– Parce qu’il y a une prison, et une geôlière qui fait semblant de lire uniquement pour laisser croire aux autres qu’elle est une femme intelligente. Mais en réalité, elle est attentive à tout ce qui bouge dans l’infirmerie, et elle garde les clefs 94

de la porte comme si c’était un trésor. C’est sans doute le règlement, et elle obéit, parce qu’elle peut ainsi faire preuve d’une autorité qu’elle n’a pas dans sa vie quotidienne sur son mari et ses enfants. »

Veronika tremblait, sans bien comprendre pourquoi.

« Les clefs ? demanda l’infirmière. La porte est toujours ouverte. Imagine, si je restais enfermée là-dedans avec une bande de malades mentaux !

– Comment ça, la porte est toujours ouverte ?

Il y a quelques jours, j’ai voulu sortir de cette pièce, et cette femme est venue me surveiller jusqu’aux toilettes. Qu’est-ce que vous racontez ?

– Ne me prends pas trop au sérieux, poursuivit l’infirmière. C’est un fait, nous n’avons pas besoin d’exercer un contrôle draconien à cause des somnifères. Tu trembles de froid ?

– Je ne sais pas. Je pense que ce doit être mon cœur.

– Va faire un tour, si tu veux.

– A vrai dire, j’aurais bien aimé jouer du piano.

– Le salon est isolé, et ton piano ne dérangera personne. Joue si tu en as envie. »

Le tremblement de Veronika se transforma en sanglots faibles, timides et contenus. Elle se 95

laissa glisser par terre et posa la tête sur les genoux de la femme sans cesser de pleurer. L’infirmière posa son livre, caressa les cheveux de la jeune fille, laissant la vague de tristesse qui la submergeait disparaître d’elle-même. Elles restèrent toutes les deux ainsi une demiheure ou presque : l’une pleurait sans dire pourquoi, l’autre la consolait sans connaître la raison de son chagrin.

Enfin les sanglots s’apaisèrent. L’infirmière se leva, prit Veronika par le bras et la conduisit jusqu’à la porte.

« J’ai une fille de ton âge. Quand tu es arrivée ici, avec ta perfusion et tous tes tuyaux, j’ai essayé d’imaginer pourquoi une fille jeune et jolie, qui a la vie devant elle, décide de se tuer.

« Bientôt, des histoires ont commencé à circuler : la lettre que tu as laissée – dont je n’ai jamais cru que c’était le motif réel – et les jours qui te sont comptés à cause d’un problème cardiaque incurable. L’image de ma fille m’obsédait : et si elle décidait de faire une chose pareille ? Pourquoi certaines personnes tententelles d’aller à l’encontre de l’ordre naturel des choses, qui est de lutter pour survivre par tous les moyens ?

– C’est pour cela que je pleurais, dit Veronika. Quand j’ai avalé les comprimés, je voulais 96

tuer quelqu’un que je détestais. Je ne savais pas qu’existaient en moi d’autres Veronika que je pourrais aimer.

– Qu’est-ce qui pousse une personne à se détester ?

– Peut-être la lâcheté. Ou l’éternelle peur de se tromper, de ne pas faire ce que les autres attendent. Il y a quelques minutes, j’étais insouciante, j’avais oublié ma condamnation à mort ; quand j’ai de nouveau compris dans quelle situation je me trouvais, j’ai pris peur. »

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