Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir

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– Mais il est moins onéreux et plus rapide ! avait rétorqué un des actionnaires. D’ailleurs, qui s’intéresse aux droits du fou ? Personne ne portera plainte ! »

Et pourtant, certains médecins considéraient encore cette méthode comme un moyen rapide de traiter la dépression. Zedka avait cherché, et demandé à emprunter, toutes sortes de textes traitant du choc insulinique, surtout des récits de patients qui l’avaient subi. L’histoire était toujours la même : des horreurs et encore des horreurs, mais aucun d’eux n’avait connu une expérience ressemblant de près ou de loin à ce qu’elle vivait alors.

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Elle en avait conclu – avec raison – qu’il n’y avait aucune relation entre l’insuline et la sensation que sa conscience sortait de son corps. Bien au contraire, ce genre de traitement avait tendance à diminuer les facultés mentales du patient.

Elle entreprit donc des recherches sur l’existence de l’âme, parcourut quelques ouvrages d’occultisme, puis, un jour, elle découvrit une abondante littérature qui décrivait exactement ce qu’elle était en train de vivre : cela s’appelait le « voyage astral », et beaucoup de gens en avaient fait l’expérience. Certains avaient décidé

de décrire leurs sensations, d’autres étaient même parvenus à développer des techniques permettant de provoquer cet état particulier. Zedka connaissait maintenant ces techniques par cœur, et elle les utilisait toutes les nuits pour se rendre où elle voulait.

Les récits de ces expériences et de ces visions variaient, mais tous évoquaient le bruit étrange et irritant qui précède la séparation du corps et de l’esprit, suivi d’un choc et d’une rapide perte de conscience, et bientôt la paix et la joie de flotter dans l’air, retenu à son corps par un cordon argenté. Un cordon qui pouvait s’étendre à

l’infini, même s’il courait des légendes (dans les livres, bien entendu) selon lesquelles la personne 79

mourrait si elle laissait ce fil d’argent se rompre. Mais son expérience avait montré à Zedka qu’elle pouvait aller aussi loin qu’elle le désirait, et que le cordon ne cassait jamais. D’une manière générale, les livres lui avaient été très utiles pour profiter au maximum du voyage astral. Elle avait appris, par exemple, que lorsqu’elle voulait se déplacer d’un endroit à

l’autre, elle n’avait qu’à désirer se projeter dans l’espace en se représentant l’endroit où elle voulait se rendre. Contrairement au déplacement d’un avion – qui parcourt une certaine distance entre son point de départ et son point d’arrivée –, le voyage astral passait par de mystérieux tunnels. On imaginait donc un endroit, on entrait dans ce tunnel à une vitesse extraordinaire, et le lieu désiré apparaissait.

C’est aussi grâce à ses lectures que Zedka avait cessé de craindre les créatures de l’espace. Aujourd’hui il n’y avait personne dans l’infirmerie, mais à son premier voyage, elle avait rencontré des êtres qui la regardaient et s’amusaient de son air étonné.

Sa première réaction avait été de penser que c’étaient des morts, des fantômes qui habitaient l’endroit. Plus tard, elle se rendit compte que, même si certains esprits désincarnés erraient dans les lieux, il y avait parmi eux beaucoup de 80

gens aussi vivants qu’elle, qui avaient développé

la technique du voyage astral ou n’avaient pas conscience de ce qui se passait, parce que, quelque part ici-bas, ils dormaient profondément tandis que leur esprit errait librement de par le monde.

Aujourd’hui, Zedka avait décidé de se promener dans Villete. C’était son dernier voyage astral provoqué par l’insuline, car elle venait de visiter le bureau du Dr Igor et elle avait appris qu’il était sur le point de lui délivrer son bulletin de sortie. Dès l’instant où elle franchirait la porte, jamais plus elle ne reviendrait ici, même en esprit, et elle voulait faire ses adieux maintenant.

Faire ses adieux. C’était le plus difficile : une fois dans un asile, on s’accoutume à la liberté

que procure l’univers de la folie, et on finit par prendre de mauvaises habitudes. On n’a plus de responsabilités à assumer, plus à lutter pour son pain quotidien ni à se consacrer à des activités répétitives et ennuyeuses ; on peut rester des heures à contempler un tableau ou à faire des dessins totalement absurdes. Tout est tolérable, parce qu’en fin de compte on est un malade mental. Comme elle en avait fait elle-même l’expérience, l’état de la plupart des malades présente une grande amélioration dès qu’ils entrent à l’hôpital : il n’ont plus besoin de dissi81

muler leurs symptômes, et l’ambiance « familiale » qui y règne les aide à accepter leur névrose ou leur psychose.

Au début, Zedka avait été fascinée par Villete, elle avait même songé à rejoindre la Fraternité

lorsqu’elle serait guérie. Mais elle comprit que, si elle faisait preuve d’une certaine sagesse, elle pourrait continuer à faire dehors tout ce qui lui plaisait, tant qu’elle parviendrait à affronter les défis de la vie quotidienne. Il suffisait, comme le lui avait dit quelqu’un, de maintenir sa « folie sous contrôle ». Elle pouvait pleurer, s’inquiéter, être irritée comme n’importe quel être humain normal, à condition de ne jamais oublier que, làhaut, son esprit se riait de toutes les difficultés. Bientôt, elle serait de retour chez elle, auprès de ses enfants et de son mari ; et cet aspect de la vie avait aussi son charme. Elle aurait certainement du mal à trouver du travail – finalement, dans une ville comme Ljubljana, les nouvelles vont vite, et bien des gens étaient au courant de son internement à Villete. Mais son mari gagnait suffisamment d’argent pour subvenir aux besoins de la famille, et elle pourrait profiter de son temps libre pour continuer ses voyages astraux sans la dangereuse influence de l’insuline.

La seule chose qu’elle ne voulait plus jamais revivre, et qui avait causé sa venue à Villete, était la dépression.

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Selon certains médecins, la sérotonine, une substance découverte récemment, était en partie responsable de l’état d’esprit de l’être humain. Le manque de sérotonine influait sur la capacité à se concentrer, dormir, manger et jouir des bons moments de l’existence. L’absence totale de cette substance engendrait désespoir, pessimisme, sentiment d’inutilité, fatigue excessive, anxiété, difficulté à prendre des décisions, et l’on finissait par plonger dans une tristesse permanente conduisant à l’apathie totale, voire au suicide. D’autres médecins, moins novateurs, affirmaient que la dépression était provoquée par des changements radicaux dans la vie d’un individu

– par exemple l’exil, la perte d’un être cher, un divorce, des contraintes professionnelles ou familiales accrues. Certaines études modernes, se fondant sur la comparaison du nombre d’internements en hiver et en été, indiquaient qu’un ensoleillement plus faible pouvait constituer l’un des facteurs de la dépression.

Mais, dans le cas de Zedka, la raison était plus simple que tous ne le supposaient : un homme caché dans son passé. Ou plutôt, le fantasme qu’elle avait créé autour d’un homme qu’elle avait connu voilà fort longtemps.

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Quelle stupidité ! La dépression, la folie, à

cause d’un homme dont elle ne connaissait même plus l’adresse, qu’elle avait aimé éperdument dans sa jeunesse – car, comme toutes les filles de son âge, Zedka avait vécu l’expérience de l’Amour impossible.

Mais, contrairement à ses amies qui se contentaient d’en rêver, elle avait décidé d’aller plus loin : elle avait voulu faire sa conquête. Il vivait de l’autre côté de l’océan, elle avait tout vendu pour aller le retrouver. Il était marié, elle avait accepté le rôle de maîtresse, projetant en secret d’en faire un jour son époux. Il n’avait pas de temps à lui consacrer, mais elle s’était résignée à

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