Paulo Coelho - Veronika Décide De Mourir

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– Eh bien, j’en ai bu, et c’est justement cela mon problème. Je n’ai jamais eu de dépression, ni de grandes joies, ou de tristesses qui aient duré longtemps. Mes problèmes ressemblent à

ceux de tout le monde. »

Zedka demeura quelque temps silencieuse.

« Tu vas mourir, ils nous l’ont dit. »

Veronika hésita un instant : pouvait-elle faire confiance à cette étrangère ? Mais elle devait prendre le risque.

« Seulement dans cinq ou six jours. Je me demande s’il existe un moyen de mourir avant. 56

Si tu pouvais, toi ou quelqu’un d’autre ici, me procurer de nouveaux comprimés, je suis certaine que cette fois mon cœur ne le supporterait pas. Comprends combien je souffre de devoir attendre la mort, et aide-moi. »

Avant que Zedka ait pu répondre, l’infirmière se présenta avec une piqûre : « Je peux la faire toute seule. Mais, si vous préférez, je peux aussi appeler les gardiens là dehors, pour qu’ils viennent m’aider.

– Ne gaspille pas ton énergie inutilement, conseilla Zedka à Veronika. Epargne tes forces si tu veux obtenir ce que tu me demandes. »

Veronika se leva, regagna son lit et s’abandonna docilement aux mains de l’infirmière. Ce fut sa première journée normale dans un asile de fous. Elle sortit de l’infirmerie et prit son petit déjeuner dans le vaste réfectoire où hommes et femmes mangeaient ensemble. Elle constata que, contrairement à ce que l’on montrait dans les films – du tapage, des criailleries, des gens animés de gestes démentiels –, tout semblait baigner dans un silence oppressant ; on aurait dit que personne ne désirait partager son univers intérieur avec des étrangers.

Après le petit déjeuner (acceptable, on ne pouvait imputer à la nourriture la mauvaise réputation de Villete), ils sortirent tous pour un « bain de soleil ». En réalité, il n’y avait pas de soleil, la température était inférieure à zéro, et le parc tapissé de neige.

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« Je ne suis pas ici pour me garder en vie, mais pour perdre la vie, dit Veronika à l’un des infirmiers.

– Tout de même, il faut sortir pour le “ bain de soleil ”.

– C’est vous qui êtes fous : il n’y a pas de soleil !

– Mais il y a de la lumière, et elle contribue à

calmer les malades. Malheureusement, notre hiver dure longtemps. Autrement, nous aurions moins de travail. »

Il était inutile de discuter : elle sortit, fit quelques pas tout en regardant autour d’elle et en cherchant de façon déguisée un moyen de fuir. Le mur était haut, ainsi que l’exigeaient autrefois les règles de construction des casernes, mais les guérites destinées aux sentinelles étaient désertes. Le parc était entouré de bâtiments d’apparence militaire, qui abritaient à présent l’infirmerie des hommes et celle des femmes, les bureaux de l’administration et les dépendances du personnel. Au terme d’une première et rapide inspection, Veronika nota que le seul endroit réellement surveillé était la porte principale, où

deux gardiens contrôlaient l’identité des visiteurs. Tout semblait se remettre en place dans sa tête. Pour faire un exercice de mémoire, elle 59

essaya de se souvenir de menus détails, par exemple l’endroit où elle laissait la clef de sa chambre, le disque qu’elle venait d’acheter, le dernier ouvrage qu’on lui avait réclamé à la bibliothèque.

« Je suis Zedka », dit une femme en s’approchant d’elle. La nuit précédente, Veronika était restée accroupie près du lit tout le temps de leur conversation et n’avait pas pu voir son visage. La femme devait avoir approximativement trente-cinq ans et paraissait absolument normale.

« J’espère que l’injection ne t’a pas trop perturbée. Avec le temps, l’organisme s’habitue, et les calmants perdent de leur effet.

– Je me sens bien.

– Cette conversation que nous avons eue la nuit dernière... ce que tu m’as demandé, tu te rappelles ?

– Parfaitement. »

Zedka la prit par le bras, et elles marchèrent du même pas au milieu des arbres dénudés de la cour. Au-delà des murs, on apercevait la cime des montagnes qui disparaissait dans les nuages.

« Il fait froid, mais c’est une belle matinée, reprit Zedka. C’est curieux, mais je n’ai jamais été déprimée les jours comme celui-ci, nuageux, 60

gris et froids. Quand il faisait ce temps, je sentais la nature en accord avec moi, avec mon âme. Au contraire, quand le soleil apparaissait, que les enfants se mettaient à jouer dans les rues, que tout le monde était heureux parce qu’il faisait beau, je me sentais très mal. Comme s’il était injuste que toute cette exubérance se manifeste sans que je puisse y participer. »

Délicatement, Veronika se libéra de l’étreinte de la femme. Elle n’aimait pas les contacts physiques.

« Tu as interrompu ta phrase. Tu parlais de ma demande.

– Il y a un groupe à l’intérieur de l’établissement. Ce sont des hommes et des femmes qui pourraient tout à fait recevoir leur bulletin de sortie et rentrer chez eux, mais ils refusent de partir. Leurs raisons sont nombreuses : Villete n’est pas aussi terrible qu’on le prétend, même si c’est loin d’être un hôtel cinq étoiles. Ici, tous peuvent dire ce qu’ils pensent, faire ce qu’ils désirent, sans subir aucune sorte de critique : après tout, ils sont dans un hospice. Mais lorsque le gouvernement envoie des inspecteurs, ces hommes et ces femmes se comportent comme de graves déments, puisque certains d’entre eux sont hébergés ici aux frais de l’Etat. Les médecins le savent. Pourtant, il paraît que les patrons 61

ont donné l’ordre de ne rien changer à la situation, étant donné qu’il y a plus de places que de malades.

– Peuvent-ils me trouver des comprimés ?

– Tâche d’entrer en contact avec eux ; ils appellent leur groupe “ la Fraternité ”. »

Zedka indiqua d’un signe une femme aux cheveux blancs qui tenait une conversation animée avec d’autres femmes plus jeunes.

« Elle s’appelle Maria et fait partie de la Fraternité. Adresse-toi à elle. »

Veronika voulut se diriger vers Maria, mais Zedka l’arrêta : « Pas maintenant : elle s’amuse. Elle ne va pas interrompre un agréable moment uniquement pour se montrer sympathique avec une inconnue. Si elle réagit mal, tu n’auras plus aucune chance de l’approcher. Les fous croient toujours que leur première impression est la bonne. »

Veronika rit de l’intonation que Zedka avait donnée au mot « fous ». Mais elle était inquiète : tout cela semblait si normal, si facile. Après tant d’années passées à se rendre de son travail au bar, du bar au lit d’un petit ami, du lit à sa chambre, de sa chambre à la maison de sa mère, elle vivait maintenant une expérience qu’elle n’avait même jamais rêvée : l’hôpital psychiatrique, la folie, l’asile d’aliénés. Où les 62

gens n’avaient pas honte de s’avouer fous. Où

personne n’interrompait une activité plaisante simplement pour être sympathique avec les autres.

Elle se demanda si Zedka parlait sérieusement, ou si c’était une attitude qu’adoptaient les malades mentaux pour laisser croire qu’ils vivaient dans un monde meilleur. Mais quelle importance cela avait-il ? La situation était intéressante et tout à fait inattendue : peut-on imaginer un endroit où les gens font semblant d’être fous pour être libres de réaliser leurs désirs ?

A ce moment précis, le cœur de Veronika se mit à cogner. La conversation avec le médecin lui revint immédiatement à l’esprit, et elle prit peur.

« Je voudrais marcher seule un moment », ditelle à Zedka. Finalement, elle aussi était folle, et elle n’avait à faire plaisir à personne. La femme s’éloigna, et Veronika resta à

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