Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda

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— Et comment va le capitaine Alatriste ? demanda le peintre.

— Bien. Il vous envoie ses salutations… Il est allé rue de Francos avec Don Francisco de Quevedo et le capitaine Contreras pour rendre visite à Lope de Vega.

— Et comment se porte le Phénix des beaux esprits ?

— Mal. La fugue de sa fille Antoñita avec Cristóbal Tenorio a été un coup très dur pour lui… Il ne s’en remet pas.

— Il faut que je trouve le temps de lui rendre visite… Son état aurait-il empiré ?

— On craint qu’il ne passe pas l’hiver.

— Quelle tristesse !

Je bus encore une ou deux gorgées de ce bouillon brûlant qui me réchauffait les intérieurs.

— Apparemment, nous allons entrer en guerre avec Richelieu, dit Velázquez.

— C’est ce qu’on raconte sur le parvis de San Felipe.

J’allai déposer mon bol sur la table et, chemin faisant, je m’arrêtai devant un tableau achevé posé sur un chevalet. Il ne restait plus qu’à lui mettre une couche de vernis. Angélica d’Alquézar était très belle sur la toile, vêtue de satin blanc aux passements de fil d’or et de perles minuscules, avec une mantille en dentelle de Bruxelles. Je savais qu’elle était de Bruxelles car c’était moi qui lui en avais fait présent. Le regard fixe de ses yeux bleus avait quelque chose d’ironique et semblait suivre tous mes mouvements dans l’atelier du peintre, comme ils le faisaient dans ma vie. La retrouver chez Velázquez me fit sourire en moi-même. Quelques heures plus tôt à peine, je l’avais quittée quand j’étais sorti dans la rue drapé dans ma cape, au point du jour – la main sur le pommeau de mon épée au cas où les sicaires de son oncle m’attendraient dehors –, et j’avais encore sur les doigts, dans la bouche et sur la peau son parfum délicieux. J’avais aussi sur le corps la cicatrice laissée par sa dague et dans la tête ses paroles d’amour et de haine, aussi sincères et mortelles les unes que les autres.

— Je vous ai trouvé, dis-je à Velázquez, le dessin de l’épée du marquis des Balbases… Un vieux camarade qui l’a vue bien des fois s’en souvient assez bien.

Je tournai le dos au portrait d’Angélica, je sortis la feuille de papier pliée en quatre que j’avais glissée sous ma journade, puis je la tendis au peintre.

— Le pommeau était en bronze et en or battu. Vous verrez comment les gardes étaient faites.

Velázquez, qui avait posé chiffon et pinceaux, contemplait le croquis d’un air satisfait.

— Quant aux plumes de son chapeau, ajoutai-je, elles étaient certainement blanches.

— Excellent, dit le peintre.

Il laissa la feuille de papier sur la table et regarda le tableau. Destiné à la salle des royaumes, tendu sur un grand châssis accroché au mur, il était énorme, au point qu’il fallait se servir d’un escabeau pour atteindre son sommet.

— Finalement, j’ai tenu compte de votre avis, ajouta-t-il, pensif. Des lances au lieu de drapeaux.

Je lui avais décrit les détails de la scène lors de longues conversations que nous avions eues ces derniers mois, après que Don Francisco de Quevedo lui eut conseillé de s’adresser à moi. Diego Velázquez avait décidé de ne pas donner dans la fureur des combats, le choc des armes et les autres sujets de rigueur dans les scènes guerrières, leur préférant la sérénité et la grandeur. Comme il me l’avait dit plusieurs fois, il voulait représenter une scène à la fois d’arrogance et de magnanimité, peinte à sa manière, c’est-à-dire en montrant la réalité comme lui la voyait, l’évoquant plus que la décrivant, laissant au spectateur le soin d’en imaginer le contexte et l’esprit.

— Qu’en dites-vous ? me demanda-t-il avec douceur.

Je savais bien que mon jugement artistique, pas très sûr chez un soldat de vingt-quatre ans, lui importait peu. Il me demandait autre chose, ainsi que je le compris à la manière dont il me regarda, presque avec méfiance, comme en cachette, tandis que mes yeux parcouraient le tableau.

— C’était comme cela, et c’était différent, répondis-je.

Je me repentis aussitôt de ma réponse, craignant de l’avoir fâché. Mais il se contenta de sourire légèrement.

— Je sais bien, dit-il, qu’il n’y a aucune colline de cette hauteur près de Breda et que la perspective du fond est un peu forcée – il fit quelques pas et se planta devant le tableau, les poings sur les hanches. Mais la scène fait son effet et c’est ce qui importe.

— Je ne parlais pas de cela.

— Je sais ce que vous vouliez dire, fit le peintre.

Il posa le doigt sur la main avec laquelle le Hollandais Justin de Nassau remet la clé de la ville au général Spinola – la clé n’était encore qu’ébauchée, une tache de couleur – et il frotta un peu avec le pouce. Puis il recula d’un pas sans cesser de regarder la toile. Il observait un point situé entre deux têtes, sous le canon horizontal de l’arquebuse que le soldat sans barbe ni moustache porte à l’épaule, là où se devine, à moitié caché derrière les officiers, le profil aquilin du capitaine Alatriste.

— De toute façon, dit-il enfin, c’est ainsi qu’on s’en souviendra… Plus tard, quand vous et moi serons morts.

Je regardai les visages des mestres et des capitaines au premier plan, certains pas encore tout à fait achevés. Pour commencer, à l’exception de Justin de Nassau, du prince de Neubourg, de Don Carlos Coloma et des marquis d’Espinar et de Leganés, sans parler du général Spinola, les têtes de la scène principale ne correspondaient pas à celles des personnages en chair et en os. Velázquez avait donné les traits de son ami le peintre Alonso Cano à l’arquebusier hollandais qu’on aperçoit à gauche et les siens propres à l’officier chaussé de hautes bottes qui regarde le spectateur, à droite. Quant au geste chevaleresque du pauvre Don Ambrosio Spinola – il était mort de peine et de honte quatre ans plus tôt, en Italie –, sans doute avait-il été ainsi ; mais l’artiste avait aussi représenté le général hollandais dans une attitude plus humble et plus soumise que celle qu’avait eue Justin de Nassau quand il avait rendu la ville au quartier de Balanzón… Ce que je voulais dire, c’était que dans cette composition sereine, où il ne manquerait plus, Justin de Nassau, que vous vous incliniez, l’attitude réservée des officiers cachait quelque chose que j’avais vu de près, entre les lances : l’orgueil insolent des vainqueurs, le dépit et la haine des vaincus ; la rage aveugle avec laquelle nous nous étions entretués et qui allait continuer encore, sans que suffisent les tombes dont était rempli le paysage du fond, dans la fumée grise des incendies. Quant à ceux qui figuraient au premier plan et à ceux qui n’y figuraient pas, la vérité était que nous autres, la loyale et résistante infanterie, les vieux tercios qui avaient fait le vilain travail des mines et des caponnières, sortant en chemise des tranchées, en pleine nuit, démolissant par le feu et la hache la digue de Sevenberge, combattant au moulin Ruyter et devant le fort de Terheyden, avec nos vêtements rapiécés et nos armes ébréchées, nos pustules, nos maladies et notre misère, nous n’étions que de la chair à canon, éternel décor sur lequel l’autre Espagne, celle des dentelles et des révérences, prenait possession des clés de Breda – finalement, comme nous l’avions craint, on ne nous permit même pas de mettre la ville à sac – et posait pour la postérité avec toute cette comédie : le luxe de montrer un esprit magnanime. Oh, de grâce, ne vous inclinez point, Don Justin de Nassau. Nous sommes entre gentilshommes et le soleil espagnol ne s’est pas encore couché sur les Flandres.

— Ce sera un tableau magnifique, dis-je.

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