Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda

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Je lus la lettre trois fois, passant de la stupeur à la félicité, puis à la mélancolie – et je restai longtemps à contempler cette feuille de papier dépliée sur ma culotte rapiécée aux genoux. J’étais en Flandres, à la guerre, et elle pensait à moi. J’aurai l’occasion, si j’en ai le goût et suis toujours en vie, de vous en dire davantage sur les aventures du capitaine Alatriste et sur les miennes, et notamment sur ces projets qu’Angélica d’Alquézar avait pour moi en cette vingt-cinquième année du siècle, alors qu’elle avait douze ou treize ans et que j’allais sur mes quinze ans – projets qui, si j’avais pu m’en faire une idée, m’auraient fait trembler de peur et de joie. Pour le moment, je dirai seulement que cette bellissime et méchante tête aux boucles blondes et aux yeux bleus, pour quelque obscure raison qui ne s’explique que dans le secret que certaines femmes singulières renferment au plus profond de leur âme depuis qu’elles sont petites, allait encore maintes fois mettre mon cou et mon salut éternel en péril. Et elle allait toujours le faire de la même manière contradictoire, froide, délibérée, dont elle m’aima, je le crois, tout en travaillant à ma perte. Il allait en être ainsi jusqu’à ce que sa mort précoce et tragique l’arrache à moi, ou peut-être – mais comment échapper à cette contradiction – me libère d’elle.

— Tu as peut-être quelque chose à me raconter, dit le capitaine Alatriste.

Il avait parlé doucement, d’une voix égale. Je me retournai. Assis à côté de moi, sur la pierre qui se trouvait au pied de l’arbre étêté, il était resté là, sans m’interrompre dans ma lecture. Son chapeau à la main, il regardait au loin d’un air absent, dans la direction des murs de Breda.

— Il n’y a pas grand-chose à dire, lui répondis-je.

Il acquiesça lentement, comme s’il pesait mes paroles, puis il se caressa légèrement la moustache entre deux doigts, sans rien dire. Son profil immobile me faisait penser à celui d’un aigle noir, tranquille, se reposant sur un rocher escarpé. Je regardai les deux cicatrices de son visage – l’une à un sourcil, l’autre sur le front – et celle qui barrait le dos de sa main gauche, souvenir de Gualterio Malatesta et de la Porte des Ames. Il y en avait d’autres sous ses vêtements, ce qui faisait huit au total. Puis je me mis à examiner la poignée brunie de son épée, ses bottes rapiécées et lacées avec des mèches d’arquebuse, laissant voir des chiffons par les trous des semelles, les reprises de sa capote élimée de drap brun. Peut-être, me dis-je, a-t-il aimé un jour lui aussi. Peut-être continuait-il à aimer à sa manière Caridad la Lebrijana et la Flamande blonde et tranquille d’Oudkerk.

Je l’entendis pousser tout bas un soupir, comme s’il vidait ses poumons, puis il fit le geste de se lever. Je lui tendis alors la lettre. Il la prit sans rien dire et m’observa un moment avant de se mettre à la lire. Cette fois, ce fut moi qui contemplai les murs de Breda dans le lointain, sans aucune expression, comme lui un moment plus tôt. Du coin de l’œil, je remarquai qu’il levait de nouveau sa main à la cicatrice pour caresser sa moustache entre deux doigts. Finalement, j’entendis la lettre se froisser quand il la replia et la remit entre mes mains.

— Il y a des choses… dit-il au bout d’un moment.

Puis il se tut, et je crus qu’il n’allait pas en dire plus, ce qui n’aurait rien eu d’étonnant chez un homme qui préférait le silence aux paroles.

— Des choses, reprit-il enfin, qu’elles savent depuis leur naissance… Même à leur insu…

Il s’interrompit encore. Je sentis qu’il était mal à l’aise et qu’il cherchait le moyen de mettre fin à cette conversation.

— Des choses que les hommes mettent toute une vie à apprendre.

Puis il se tut, pour de bon cette fois. Aucun des conseils que l’on aurait pu attendre dans les circonstances : « Fais attention, méfie-toi de la nièce de notre ennemi. » Comme il le savait certainement, j’aurais fait la sourde oreille avec l’insolente arrogance de mon âge. Il resta encore un moment, regardant la ville dans le lointain. Ensuite, il enfonça son chapeau sur sa tête, se releva et remonta sa capote sur ses épaules. Je le vis reprendre le chemin des tranchées tandis que je me demandais combien de femmes, combien de coups d’épée, combien de chemins et combien de morts, les siennes comme celles des autres, doit connaître un homme pour prononcer de telles paroles.

Vers la mi-mai, Henri de Nassau, successeur de Maurice, voulut tenter la chance une dernière fois et venir au secours de Breda, croyant pouvoir sauver la mise. Le mauvais sort voulut que, la veille du jour prévu par les Hollandais pour attaquer, notre mestre de camp et quelques officiers de son état-major eussent passé en revue les digues du Nord-Ouest. L’escouade du capitaine Alatriste avait été détachée depuis une semaine pour servir d’escorte. Entouré d’une demi-douzaine d’hommes à cheval, Don Pedro de la Daga faisait montre de son ostentation habituelle, avec son drapeau de mestre de camp, ses six Allemands armés de hallebardes et une douzaine de soldats, parmi lesquels Alatriste, Copons et leurs camarades, à pied, arquebuses et mousquets à l’épaule, qui ouvraient et fermaient le cortège. J’étais parmi les derniers, mon sac chargé de provisions, de poudre et de balles, regardant se refléter dans l’eau paisible des canaux cette file d’hommes et de chevaux, alors que le soleil rougissant commençait à se coucher. C’était un après-midi tranquille. Le ciel était dégagé et la température agréable. Rien n’annonçait les événements qui étaient sur le point de se déchaîner.

Il y avait des mouvements de soldats hollandais dans les parages. Le général Spinola avait donné l’ordre à Don Pedro de la Daga de jeter un coup d’œil aux positions des Italiens à côté de la Merck, sur l’étroit chemin des digues de Sevenberge et de Strudenberge, afin de voir s’il fallait les renforcer par une compagnie d’Espagnols. Chie-des-Cordes comptait passer la nuit au quartier de Terheyden avec le sergent-major du Tercio de Campo Látaro, Don Carlos Roma, et prendre le lendemain les dispositions nécessaires. Nous arrivâmes aux digues et au fort de Terheyden avant le coucher du soleil. Tout se déroula comme prévu. Notre mestre et les officiers s’installèrent dans des tentes dressées pour eux et l’on nous assigna un petit réduit entouré de palissades et de gabions, à ciel ouvert, où nous nous installâmes en nous emmitouflant dans nos capotes, après avoir soupe d’une maigre bouchée que les Italiens, enjoués et bons camarades, nous offrirent à notre arrivée. Le capitaine Alatriste se présenta à la tente du mestre de camp pour lui demander s’il avait besoin de quelque chose. Avec sa grossièreté et sa morgue habituelles, Don Pedro de la Daga lui répondit qu’il n’avait besoin de rien et qu’il pouvait disposer. À son tour, comme nous nous trouvions en terrain inconnu et que dans le Tercio de Campo Látaro il y avait autant d’hommes sur lesquels on pouvait compter que de soldats auxquels on ne pouvait se fier, le capitaine décida que, avec ou sans les Italiens, nous monterions nous-mêmes la garde. Il désigna Mendieta pour le premier quart et l’un des Olivares pour le deuxième, se réservant le troisième. Mendieta resta donc devant le feu, son arquebuse chargée, sa mèche allumée, tandis que les autres s’installaient de leur mieux pour dormir.

Le soleil se levait quand je fus réveillé par des bruits étranges et des cris qui nous appelaient aux armes. J’ouvris les yeux dans la lumière sale et maussade du jour naissant et je vis autour de moi Alatriste et les autres, tous armés jusqu’aux dents, mèches d’arquebuses allumées, bassinet amorcé et bourrant à toute vitesse des balles dans les canons de leurs armes. Tout près, on entendait le bruit assourdissant d’une mousqueterie et, dans la plus totale confusion, des cris poussés dans les langues de toutes les nations. Nous sûmes plus tard qu’Henri de Nassau avait envoyé par l’étroite digue ses mousquets anglais, triés sur le volet, et deux cents corselets, tous équipés d’armes lourdes, guidés par Ver, le colonel anglais. Ils étaient soutenus par des Français et des Allemands, au nombre de six mille, qui précédaient une arrière-garde hollandaise de grosse artillerie, de voitures et de chevaux. À l’aube, les Anglais s’étaient précipités sur le premier réduit italien, défendu par un enseigne et quelques soldats. Ils les avaient tous tués ou délogés avec des grenades. Puis, grâce aux arquebuses récupérées dans le réduit, ils avaient emporté avec le même bonheur et la même audace la demi-lune qui défendait la porte du fort, et escaladé le mur. Voyant l’ennemi si près, alors qu’ils étaient à découvert de ce côté, les Italiens qui défendaient les tranchées avaient jeté le manche après la cognée et battu en retraite. Les Anglais combattaient fort honorablement, sans ménager leurs efforts, au point que la compagnie italienne du capitaine Camilo Fenice, venue secourir le fort, avait honteusement fait volte-face, peut-être pour fournir la preuve de ce que Tirso de Molina a dit de certains soldats :

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