Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda
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Nous attendîmes, le temps de dire un ou deux rosaires. Mon camarade et moi étions transis de froid. Nous nous serrions l’un contre l’autre pour nous tenir chaud. Nous n’entendions rien, à part le clapotis du courant sur le côté de la digue qui donnait sur la rivière.
— Ils prennent leur temps, murmura Jaime.
Je ne répondis pas. Je m’imaginais le capitaine Alatriste, de l’eau froide jusqu’à la poitrine, tenant son pistolet en l’air pour ne pas mouiller la poudre, sa dague ou son épée dans l’autre main, en train de s’approcher des sentinelles hollandaises qui gardaient les écluses. Puis je pensai à Caridad la Lebrijana et plus tard à Angélica d’Alquézar. Les femmes ignorent souvent ce qu’il y a de résolu et de redoutable dans le cœur de certains hommes.
Nous entendîmes un coup d’arquebuse, un seul, en plein milieu de la nuit et du brouillard. Je calculai qu’il devait avoir été tiré à plus de trois cents pas devant nous, qui nous fîmes encore plus petits. Puis ce fut le silence. Soudain, un furieux feu roulant de détonations, de coups de pistolet et de mousquet se fit entendre. Excités et enhardis, Jaime et moi essayâmes de percer les ténèbres, en vain. Les coups de feu se succédaient maintenant des deux côtés, de plus en plus nourris, assourdissant ciel et terre comme si un orage grondait derrière le sombre rideau de la nuit. Au même moment, nous vîmes la brume se dissiper un peu, faible clarté laiteuse puis rougeâtre qui se multipliait, suspendue aux minuscules gouttelettes qui remplissaient l’air en se reflétant dans l’eau noire, en bas du talus où nous étions toujours à plat ventre. La digue de Sevenberge était en flammes.
Je ne sus jamais combien de temps passa ainsi. Ce que je sais, c’est que dans le lointain la nuit résonnait comme l’enfer doit le faire. Nous nous redressâmes un peu, fascinés, et au même instant nous entendîmes des bruits de pas qui venaient à la course sur la digue. Puis des taches blanches, soldats en chemise qui s’élançaient dans l’obscurité, commencèrent à se dessiner dans la brume, passant à côté de nous en direction des lignes espagnoles. Les détonations et les coups d’arquebuse continuaient devant nous, tandis que les silhouettes qui venaient de là-bas couraient rapidement, pataugeant dans la boue, lançant des imprécations, haletantes. Un blessé mal en point gémissait, soutenu par ses camarades. Le crépitement des mousquets se rapprochait et les chemises blanches, qui au début arrivaient nombreuses, commencèrent à s’espacer.
— On fout le camp ! me dit Jaime en se mettant à courir.
Je me relevai à mon tour, poussé par une vague de panique. Je ne voulais pas rester seul en arrière. Des soldats attardés arrivaient encore et dans chaque tache blanche j’essayais de reconnaître le capitaine Alatriste. Une ombre indécise s’avança sur la digue, courant avec difficulté, gémissant de douleur à chaque pas. Avant d’arriver jusqu’à moi, elle roula en bas du talus et j’entendis l’eau clapoter. Sans réfléchir, je sautai du talus et me retrouvai avec de l’eau jusqu’aux genoux, tâtonnant dans l’épais brouillard jusqu’à tomber sur un corps immobile. Je sentis un corselet sous la chemise et un visage barbu, glacé comme la mort. Ce n’était pas le capitaine.
Les coups de feu se rapprochaient de plus en plus et semblaient venir de toutes les directions. J’escaladai le talus pour remonter sur la digue, désorienté, et c’est alors que je commençai à me demander où étaient ceux de mon camp. On ne voyait plus de lueurs dans le lointain et personne ne passait plus en courant devant nous. J’avais oublié de quel côté était tombé cet homme et je ne savais plus par où prendre la fuite. Ma tête refusait de fonctionner dans un silencieux cri de panique. Pense, me disais-je. Garde la tête claire, Íñigo Balboa, ou tu ne verras pas le lever du soleil. Je me mis à genoux, les tempes battantes, luttant pour que ma raison l’emporte sur ma peur. Je me souvenais que l’eau était calme du côté où le soldat était tombé. Je compris alors que j’entendais le doux murmure de la Merck qui coulait en bas du talus de droite. La rivière descend en direction de Sevenberge, me dis-je. Nous sommes arrivés par la rive droite, pour passer ensuite sur la digue qui se trouvait à gauche en empruntant l’estacade. J’allais donc dans la mauvaise direction. Je fis demi-tour et me mis à courir, fendant la nuit noire comme si, au lieu des Hollandais, j’avais le diable aux trousses.
Je n’ai que rarement couru ainsi dans ma vie. N’oubliez pas que j’étais trempé et couvert de boue. Je fonçais tête baissée dans la nuit noire, au risque de rouler en bas d’un talus et de m’en aller tout droit dans la Merck. L’air humide et froid me faisait suffoquer, comme si des aiguilles chauffées au rouge avaient pénétré dans mes poumons. Tout à coup, juste au moment où je me demandais si je n’avais pas dépassé l’estacade, je tombai dessus. Je me cramponnai aux planches et commençai à traverser d’un pas hésitant sur le bois mouillé. À peine arrivais-je en face, sur la terre ferme, qu’un coup de feu troua l’obscurité et que j’entendis une balle d’arquebuse siffler à quelques pouces de ma tête.
— Anvers ! Criai-je en me jetant à terre.
— Merde ! fit une voix.
Deux silhouettes se détachèrent dans le brouillard, courbant le dos.
— Tu l’as échappé belle, camarade, dit une seconde voix.
Je me relevai et m’approchai des soldats. Je ne distinguais pas leurs visages, mais je voyais les taches blanches de leurs chemises et l’ombre sinistre des arquebuses qui avaient bien failli m’expédier dans l’au-delà.
— Vous n’avez pas vu ma chemise ? demandai-je, haletant, encore sous le coup de la surprise.
— Quelle chemise ? dit l’un des deux hommes.
Je palpai ma poitrine, surpris, et si je ne jurai pas, ce fut que je n’avais ni l’âge ni l’habitude de le faire. Parce que, d’être resté si longtemps à plat ventre sur la digue durant l’assaut, ma chemise était couverte de boue.
IX
LE MESTRE DE CAMP ET LE DRAPEAU
C’est à cette époque que mourut Maurice de Nassau, pour la plus grande douleur des hérétiques et la plus grande joie des bons chrétiens, non sans nous avoir arraché, en guise d’au revoir, la ville de Goch, incendié nos magasins de vivres à Ginneken et tenté de nous prendre Anvers lors d’un coup de main qui se retourna contre lui. Mais l’hérétique, paladin de l’abominable secte de Calvin, s’en fut en enfer avant de voir se réaliser son obsession : lever le siège de Breda. En guise de condoléances, nos canons employèrent la journée à battre fort joliment avec des boulets de soixante livres les murs de la cité. Au point du jour, nous fîmes sauter un bastion où se trouvaient trente des leurs, les réveillant de bien vilaine façon. Comme quoi l’avenir n’appartient pas toujours à ceux qui se lèvent tôt.
Breda ne présentait plus d’intérêt militaire pour les Espagnols, mais il y allait de notre réputation. Le monde était en suspens, guettant le triomphe ou l’échec des armes du roi catholique. Jusqu’au sultan des Turcs – que le Christ lui donne des sueurs froides – qui attendait le dénouement pour voir si le roi Philippe IV allait sortir grandi ou diminué de cette aventure. Et de l’Europe entière convergeaient les yeux de tous les rois et princes, en particulier ceux de France et d’Angleterre, toujours prêts à tirer profit de nos disgrâces et à pleurer les succès espagnols, comme c’était aussi le cas en Méditerranée avec les Vénitiens et même avec le pape de Rome. Bien que vicaire de Dieu sur terre et tout ce qu’on voudra, malgré le fait que les Espagnols accomplissaient en Europe le plus dur de la besogne, se ruinant pour la défense de Dieu et de la Très Sainte Marie, Sa Sainteté essayait de nous nuire tant qu’elle pouvait et même plus, jalouse de notre influence en Italie. Rien ne vaut d’être grand et craint pendant deux siècles pour que vos ennemis, animés des pires intentions, qu’ils portent ou non la tiare, se multiplient de tous côtés et, sous couleur de bonnes paroles, de sourires et de diplomatie, réussissent à vous faire consciencieusement la branlette. Quoique, dans le cas du souverain pontife, son fiel était d’une certaine façon compréhensible. Après tout, juste un siècle avant le siège de Breda, son prédécesseur Clément VII avait dû prendre ses jambes à son cou, relevant sa soutane pour courir plus vite et se réfugier dans le château Saint-Ange, quand les Espagnols et les lansquenets de l’empereur Charles Quint – qui n’avaient pas touché leur solde depuis le temps où le Cid Campeador était caporal – assaillirent ses murailles et mirent Rome à sac sans respecter les palais des cardinaux, ni les femmes, ni les couvents. Tant il est vrai que les papes ont eux aussi une bonne mémoire et un amour-propre quelque peu mal placé.
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