Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda
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Jurer tous ses grands dieux, pester au dépourvu, cueillir filles perdues, tirer profit au jeu ; mais sonne l’olifant, si l’on me cherche ennui, montrer à l’ennemi mes semelles de vent.
Foin de poésie. Les Anglais étaient arrivés jusqu’aux tentes où notre mestre de camp et ses officiers avaient passé la nuit. Les nôtres sortirent précipitamment en chemise, saisirent les armes qu’ils avaient sous la main, distribuant coups d’épée et de pistolet entre les Italiens qui prenaient la fuite et les Anglais qui arrivaient. De l’endroit où nous étions, distant d’une centaine de pas, nous vîmes la débandade italienne et le troupeau des Anglais à la lumière des coups de feu qui perçaient partout l’aube grisâtre. Diego Alatriste pensa d’abord voler à la rescousse avec son escouade, mais à peine eut-il mis le pied sur le parapet qu’il se rendit compte que ses efforts seraient vains : les fugitifs passaient en courant sur la digue et personne ne fuyait vers nos lignes – une petite élévation de terre, bordée au fond par les eaux d’un marécage –, car il n’y avait pas d’issue derrière elles. Seuls Don Pedro de la Daga, ses officiers et l’escorte allemande reculaient vers le réduit, se battant sans perdre la face contre l’ennemi qui leur coupait la retraite par où couraient les autres, tandis que l’enseigne Miguel Chacón tentait de mettre le drapeau en lieu sûr. Pour protéger leur retraite, Alatriste aligna ses hommes derrière les gabions et fit donner un feu continu, calant sa propre arquebuse pour mitrailler l’ennemi. J’étais accroupi derrière le parapet et je courais de l’un à l’autre pour distribuer poudre et balles à ceux qui en manquaient. Sous le feu de l’ennemi, l’enseigne Chacón remontait la petite côte lorsqu’un coup d’arquebuse le toucha dans le dos. Il tomba par terre et nous vîmes son visage barbu, avec ses cheveux poivre et sel de vieux soldat, crispé par la douleur quand il tenta de se relever, cherchant maladroitement la hampe du drapeau qui lui avait glissé des mains. Il réussit à s’en emparer, se redressa un peu, mais un autre coup de feu le fit tomber à la renverse. Le drapeau resta sur le terre-plein, à côté du cadavre de l’enseigne qui s’était si honorablement acquitté de son devoir. Puis Rivas grimpa sur les gabions pour aller le ramasser. Je vous ai déjà dit que Rivas était du cap Finisterre, autant dire le bout du monde. C’était le dernier, morbleu, que l’on aurait imaginé quittant le parapet pour s’emparer d’un drapeau qui ne lui faisait ni chaud ni froid. Mais on ne sait jamais, avec les Galiciens, et certains hommes vous ménagent des surprises semblables. Toujours est-il que le bon Rivas s’en fut chercher le drapeau. Il fit six ou sept pas en descendant la côte avant de tomber sous le feu ennemi, criblé de balles, et de rouler en bas du terre-plein, presque aux pieds de Don Pedro de la Daga et de ses officiers, qui, débordés par les assaillants, se voyaient attaqués sans merci à l’arme blanche. Les six Allemands, comme des gens qui font leur travail sans imagination et ne se compliquent pas la vie lorsqu’ils sont bien payés, se firent tuer comme Dieu le veut, vendant cher leur peau autour de leur mestre de camp, qui avait eu le temps de mettre sa cuirasse, ce qui lui permit de rester debout, malgré les deux ou trois vilaines blessures qu’il avait reçues. Des Anglais continuaient d’arriver, vociférants, sûrs du succès de leur entreprise, aiguillonnés par ce drapeau jeté au beau milieu du terre-plein : un drapeau arraché à l’ennemi faisait de vous un brave, alors que la perte d’un étendard était source de honte pour ses défenseurs. Le nôtre, blanc et bleu en damier, avec une bande rouge, incarnait – ainsi le voulaient les usages de l’époque – l’honneur de l’Espagne et du roi.
— No quarter !… No quarter ! hurlaient ces fils à putains.
Notre mousqueterie en faucha plusieurs, mais on ne pouvait déjà plus rien pour Don Pedro de la Daga et ses officiers. L’un d’eux, méconnaissable à cause des blessures qui déchiraient son visage, tenta d’éloigner les Anglais pour que le mestre de camp puisse s’échapper. En bonne justice, il faut dire que Chie-des-Cordes fut fidèle à lui-même jusqu’à la fin. Se débarrassant d’une bourrade de l’officier qui le tirait par le coude et le poussait à escalader le talus, il perdit son épée, qui resta plantée dans le corps d’un Anglais, fit voler d’un coup de pistolet la tête d’un autre, puis, sans se baisser ni s’éloigner, aussi arrogant en route vers l’enfer qu’il l’avait été sa vie durant, il se laissa transpercer à mort par une meute d’Anglais qui l’avaient reconnu et se disputaient ses dépouilles.
— No quarter !… No quarter !
Il ne restait plus que deux officiers parmi les survivants. Ils se mirent à remonter le terre-plein en courant, profitant de ce que les assaillants en avaient surtout après le mestre de camp. Au bout de quelques pas, l’un d’eux reçut un coup de pique qui le perça de part en part. L’autre, celui qui s’était fait taillader la figure, trébucha jusqu’au drapeau, se baissa pour s’en emparer, se redressa et put encore faire trois ou quatre pas avant de tomber, criblé de balles de pistolet et de mousquet. Le drapeau se retrouva encore une fois à terre, mais personne ne s’en occupa car tous faisaient pleuvoir les coups d’arquebuse sur les Anglais qui commençaient à s’aventurer sur la côte, prêts à ajouter le corps du mestre de camp au trophée du drapeau. Quant à moi, je continuais à distribuer poudre et balles, dont la provision baissait dangereusement, profitant des temps morts pour charger l’arquebuse qu’avait laissée Rivas et tirer entre les gabions. Je chargeais maladroitement mon arme, car elle était énorme pour moi et ses ruades de mule me meurtrissaient l’épaule. Pourtant, je parvins à tirer cinq ou six fois. Je bourrais l’once de plomb dans la gueule du canon, je remplissais soigneusement le bassinet de poudre, puis je calais la mèche dans le serpentin en essayant de fermer le bassinet quand je soufflais sur la mèche, comme je l’avais vu tant de fois faire au capitaine et aux autres. Je n’avais d’yeux que pour le combat et d’oreilles que pour l’explosion de la poudre dont la fumée noire et acre me piquait les yeux, les narines et la bouche. Oubliée, la lettre d’Angélica d’Alquézar se trouvait contre ma poitrine, sous mon pourpoint. Si j’en réchappe, marmonnait Garrote en rechargeant à la hâte son arquebuse, je ne remets plus jamais les pieds en Flandres.
Pendant ce temps, le combat se poursuivait sur la digue et les murs du fort. Voyant fuir les gens du capitaine Fenice, qui mourut devant la porte alors qu’il faisait vaillamment son devoir, le sergent-major Don Carlos Roma, un de ces hommes qui savent porter la culotte, avait pris une rondache et une épée. Face aux fuyards, il tentait de les refouler vers leurs positions, sachant que s’il pouvait freiner les assaillants, la digue par laquelle ils arrivaient étant étroite, il serait possible de les repousser, car dans la bousculade seuls les soldats qui se trouvaient en première ligne pourraient se battre. Peu à peu, la partie devenait plus égale. Les Italiens s’étaient refaits et se battaient maintenant avec un courage renouvelé autour de leur sergent-major, comme de bons soldats – ce que les hommes de cette nation, quand ils en ont envie et sont de bonne composition, savent fort bien faire –, jetant les Anglais à bas du mur et bousculant l’avant-garde ennemie.
De notre côté, les choses allaient de mal en pis : une centaine d’Anglais, en rangs serrés, étaient sur le point d’arriver sur le terre-plein où gisait le corps de l’enseigne, parmi les gabions du réduit, gênés seulement par le feu roulant de nos arquebuses qui décimaient leurs rangs, crachant des balles à moins de vingt pas.
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