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Pérez-Reverte, Arturo: Le soleil de Breda

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— Il y a une lettre pour toi, Íñigo.

Surpris, je levai les yeux pour regarder le capitaine Alatriste. Il était debout devant la cahute de couvertures, de fascines et de terre où je tuais le temps avec quelques camarades. Il était coiffé de son chapeau et portait sur ses épaules sa capote élimée dont les basques étaient légèrement soulevées par le fourreau de son épée. Le large bord de son chapeau, sa moustache fournie et son nez aquilin amincissaient son visage, qui paraissait pâle, bien que tanné par les intempéries. En vérité, il était plus maigre que d’habitude. Il avait été malade pendant quelques jours après avoir bu de l’eau corrompue – le pain était moisi et la viande, quand il y en avait, grouillait d’asticots –, le corps brûlant de fièvre tierce. Mais le capitaine n’aimait ni les saignées ni les purgatifs – selon lui, le remède était pire que le mal. Il revenait donc du champ des vivandiers, où un homme de sa connaissance, tantôt barbier, tantôt apothicaire, lui avait préparé certaine décoction d’herbes pour faire tomber la fièvre.

— Une lettre pour moi ?

— A ce qu’il paraît.

Je laissai Jaime Correas et les autres, secouant ma culotte pour en faire tomber la poussière. Nous étions hors de portée des murailles, à côté d’abris proches de l’enclos où l’on gardait les chariots à bagages et les bêtes de somme, non loin de certaines baraques qui faisaient fonction de tavernes, quand il y avait du vin, et de bordels pour la troupe, avec leurs Allemandes, Italiennes, Flamandes et Espagnoles. Nous autres les valets avions pour habitude de traîner dans les parages, avec toute l’astuce et la malice que notre fonction et nos jeunes années nous donnaient, cherchant à mener joyeuse vie. Nous rentrions presque toujours de nos expéditions avec deux ou trois œufs, quelques pommes, des chandelles de suif et tout ce qui pouvait se vendre ou s’échanger. Je faisais profiter de mon industrie le capitaine Alatriste et ses camarades. Et quand j’avais un coup de chance, je m’occupais de mes propres affaires, qui consistaient notamment à visiter avec Jaime Correas la baraque de la Mendoza, dont personne ne s’était avisé de me disputer l’entrée depuis cette conversation que Diego Alatriste et le Valencien Candau avaient eue quelque temps plus tôt, sur la berge de la digue. Le capitaine, qui était au courant, m’avait discrètement grondé, m’expliquant que les femmes qui suivent les soldats amènent avec elles bubons, pestilences et estocades. J’ignore ce que furent ses relations avec ces putains en d’autres occasions. Mais je peux dire qu’en Flandres je ne le vis jamais entrer dans une maison ou dans une tente portant l’enseigne du cygne. En revanche, je sus qu’une ou deux fois, avec la permission du capitaine Bragado, il s’était rendu à Oudkerk, où était alors cantonnée une compagnie de Bourguignons, pour rendre visite à la Flamande dont j’ai parlé plus haut. On disait que, la fois précédente, Alatriste avait eu des mots avec le mari et qu’il l’avait jeté dans le canal à coups de pied au derrière. Il avait même dû sortir son épée quand deux Bourguignons voulurent chanter matines alors que personne ne les y conviait. Depuis ce jour, il n’était pas retourné là-bas.

Quant à moi, mes sentiments à l’égard du capitaine étaient partagés, même si je n’en étais qu’à peine conscient. D’une part, je lui obéissais au doigt et à l’œil, avec la dévotion que vous me connaissez.

D’autre part, comme tout garçon qui voit grandir sa vigueur, je commençais à sentir le poids de son ombre. Les Flandres avaient opéré en moi les transformations qui apparaissent souvent chez un garnement qui vit parmi les soldats et qui, de plus, se voit offrir la possibilité de se battre pour sa vie, sa réputation et son roi. Depuis quelque temps, je me posais beaucoup de questions qui ne trouvaient pas leur réponse dans les silences de mon maître. Je jouais avec l’idée de me faire une place dans l’armée. Il est vrai que je n’avais pas encore l’âge – il était rare à cette époque de trouver un soldat de dix-sept ou dix-huit ans, et ceux-là avaient dû mentir sur leur âge véritable –, mais j’espérais qu’un coup de chance me faciliterait les choses. Au bout du compte, le capitaine Alatriste lui-même s’était enrôlé alors qu’il avait à peine quinze ans, lors du siège de Hulst. Durant cette fameuse journée, pour tromper l’ennemi sur nos intentions – qui étaient de donner l’assaut au fort de l’Étoile –, pages, valets et jeunes recrues étaient sortis armés de piques, avec tambours et drapeaux, puis on les avait fait marcher sur une digue afin que l’ennemi les prenne pour des renforts. L’assaut fut sanglant. Se voyant armées, les recrues, excitées par la bataille, coururent prêter main-forte à leurs maîtres avec beaucoup de courage. Diego Alatriste, qui était alors tambour de la compagnie du capitaine Ferez de Espila, s’avança avec les autres. Certains se battirent si bien que le prince-cardinal Albert, qui était déjà gouverneur des Flandres et commandait en personne les assiégeants, leur procura des places de soldats. Alatriste fut du nombre.

— Elle est arrivée ce matin, par le courrier d’Espagne.

Je pris la lettre que le capitaine me tendait. Adressé à mon nom, le pli de beau papier était cacheté :

Don Diego Alatriste

À l’attention d’Íñigo Balboa

Compagnie du capitaine Don Carmelo Bragodo

Du Tercio de Carthagène

Poste militaire des Flandres

Mes mains tremblaient quand je retournai le pli. Le cachet portait les initiales A. d’A. Sans dire un mot, sentant sur moi les yeux d’Alatriste, je m’écartai un peu, là où les femmes des Allemands lavaient leur linge dans un bras de la rivière. Les Allemands, comme certains Espagnols, avaient coutume de prendre femme parmi les putains à la retraite. En plus de les soulager à bon compte, celles-ci lavaient aussi leurs vêtements ou vendaient de l’eau-de-vie, du bois de chauffage, du tabac et des pipes à qui en voulait. Je vous ai déjà dit que, à Breda, j’ai même vu des Allemandes travailler aux tranchées pour aider leurs maris. Bref, près du lavoir se dressait un arbre que l’on avait étêté pour faire des bûches. Il y avait une grande pierre dessous. Je m’y assis sans quitter des yeux ces initiales, incrédule, la lettre entre mes mains. Je savais que le capitaine me regardait. J’attendis donc que s’apaisent les battements de mon cœur. Puis je brisai le cachet et dépliai la missive en m’efforçant de dissimuler mon impatience.

Don Íñigo,

J’ai entendu parler de vos aventures et je me réjouis de vous savoir dans les Flandres. Croyez bien que je vous envie.

J’espère que vous ne m’en voulez pas trop pour les ennuis que vous avez eus depuis notre dernière rencontre. Après tout, je vous ai entendu dire un jour que vous seriez prêt à mourir pour moi. Prenez-les donc comme une de ces choses de la vie qui tantôt vous font passer de mauvais moments, tantôt vous donnent la satisfaction de servir Sa Majesté le roi ou, peut-être, de recevoir cette lettre.

Je dois avouer que je ne peux m’empêcher de me souvenir de vous chaque fois que je me promène à la fontaine de l’Alcéro. Je crois savoir que vous avez perdu la jolie amulette dont je vous avais fait présent, ce qui est impardonnable chez un galant aussi accompli que vous.

J’espère vous revoir un jour à la Cour, avec épée et éperons. En attendant ce jour, comptez sur mon souvenir et mon sourire.

Angélica d’Alquézar.

PS : Je me félicite de ce que vous soyez encore vivant. J’ai des projets pour vous.

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