Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda

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— Ils nous ont lancé un défi, dit-il avec la brusquerie dont il était coutumier. Demain matin. Cinq contre cinq, à la porte de Bolduc.

En ce temps-là, ces combats singuliers étaient monnaie courante. Lassés du flux et du reflux de la guerre, les combattants s’affrontaient parfois sur le terrain personnel, avec les rodomontades et fanfaronnades dont dépendait l’honneur des nations et des drapeaux. Au temps du grand empereur Charles Quint, et pour la plus grande joie de l’Europe entière, notre souverain avait défié son ennemi François I eren combat singulier. Après mûre réflexion, le Français avait décliné l’offre de l’empereur. De toute façon, l’Histoire finit par présenter une belle facture au roi de France lorsque, à Pavie, il vit ses troupes défaites, la fleur de sa noblesse anéantie, et lui-même fait prisonnier quand l’épée de Juan de Urbieta, originaire de Hernani, se posa sur son royal gosier.

Il y eut un court moment de silence. Alatriste restait impassible, attendant qu’on lui en dise davantage, ce que fit l’un des aspirants.

— Deux Hollandais sont sortis hier de Breda, fort imbus d’eux-mêmes, pour lancer le défi… Apparemment, un de nos arquebusiers a tué un haut personnage dans les tranchées de la place. Ils réclamaient une heure de combat en rase campagne, cinq contre cinq, avec deux pistolets et une épée pour chacun. Naturellement, notre camp a relevé le gant.

— Évidemment, renchérit le second aspirant.

— Les hommes du tercio italien de Campo Látaro veulent être de la partie. Mais il a été décidé que les nôtres seraient tous espagnols.

— Naturellement, fit l’autre aspirant.

Alatriste les regarda attentivement. Celui qui avait parlé le premier devait friser la trentaine. Ses vêtements montraient qu’il s’agissait d’un homme de qualité et le baudrier de son épée était de bon maroquin, rehaussé au fil d’or. En dépit de la guerre, il s’arrangeait toujours pour que sa moustache reste bien frisée. C’était un homme désagréable et hautain. L’autre, plus enveloppé et plus petit, était jeune lui aussi. Il s’habillait un peu à la mode italienne : pourpoint court de velours avec des crevés de satin et une riche wallonne de Bruxelles. Tous deux portaient une écharpe à glands dorés et des bottes de bon cuir avec des éperons, bien différentes de celles que le capitaine chaussait, les pieds enveloppés dans des chiffons pour que ses orteils ne passent pas à travers les trous. Il s’imagina les deux aspirants jouissant de l’intimité du mestre de camp, qui à son tour consolidait avec eux ses influences à Bruxelles et à Madrid, multipliant les « mercis » et les « Votre Grâce » comme des chiens attachés à la même laisse.

Pour le reste, il ne connaissait du premier aspirant que son nom : Don Carlos del Arco, fils d’un marquis de Burgos, à ce qu’on racontait. Il l’avait vu se battre deux ou trois fois et il avait la réputation d’être courageux.

— Don Luis de Bobadilla et moi, cela fait deux, continua l’aspirant. Il nous faut encore trois hommes intrépides pour se battre avec nous.

— En fait, il n’en manque qu’un, corrigea le sergent-major Idiáquez. Pour accompagner ces gentilshommes, j’ai déjà pensé à Pedro Martin, un brave de la compagnie du capitaine Gómez Coloma. Et le quatrième sera probablement Eguiluz, qui fait partie des gens de Don Hernán Torralba.

— De quoi faire avaler de travers le Nassau, conclut l’aspirant.

Alatriste digérait silencieusement ce qu’il entendait. Il connaissait Martin et Eguiluz, tous deux de vieux soldats parfaitement dignes de confiance lorsqu’il s’agissait d’en découdre avec les Hollandais ou ceux que le hasard mettait devant eux. L’un comme l’autre feraient bonne figure face aux hommes de l’autre camp.

— Vous serez le cinquième, dit Don Carlos del Arco.

Toujours immobile, le chapeau dans une main, l’autre posée sur la poignée de son épée, Alatriste fronça les sourcils. Il n’aimait pas le ton qu’employait le petit-maître pour lui faire savoir que les cartes étaient déjà tirées, d’autant plus qu’il s’agissait d’un aspirant, non véritablement d’un officier. Il n’aimait pas non plus les glands dorés de son écharpe, ni son air prétentieux de qui a une bonne provision de pièces d’or dans la poche et un père marquis à Burgos. Il n’appréciait pas davantage que son chef naturel, le capitaine Bragado, ne dise pas un mot, lui qui devait sa carrière au fait qu’il était aussi bon soldat que fin diplomate. Aussi intrépides qu’ils fussent en actes ou en paroles, buvant dans des verres de cristal le vin de leur mestre de camp, obéir aux ordres de ces gommeux arrogants faisait regimber Diego Alatriste y Tenorio. Pour cette raison, la réponse affirmative que le capitaine s’apprêtait à donner ne franchit pas ses lèvres. Son hésitation fut mal interprétée par Don Carlos del Arco.

— Naturellement, dit celui-ci avec une pointe de dédain, si vous trouvez cette mission trop dangereuse…

Il ne termina pas sa phrase et regarda autour de lui, tandis que son compagnon ébauchait un sourire. Faisant fi des regards d’avertissement que lui lançait le capitaine Bragado, demeuré un peu à l’écart, Alatriste retira sa main du pommeau de son épée pour lisser sa moustache avec un parfait sang-froid. Une façon comme une autre de contenir la colère qu’il sentait grandir en lui et qui faisait battre ses tempes.

Il fixa un très long moment ses yeux glacés sur un aspirant, puis sur l’autre, au point que le mestre de camp, qui était resté tout ce temps le dos tourné, comme si l’affaire ne le concernait pas, fît volte-face pour l’observer. Mais Alatriste s’adressait déjà à Carmélo Bragado :

— Je suppose qu’il s’agit d’un ordre de votre part, mon capitaine.

Bragado posa lentement la main sur sa nuque et la caressa sans répondre, puis il se tourna vers le sergent-major Idiáquez, qui fusillait du regard les deux aspirants. Don Pedro de la Daga prit la parole :

— Dans les affaires d’honneur, il n’y a pas d’ordre qui tienne, dit-il avec un profond mépris. Chacun y va de sa réputation et de son nom.

Alatriste pâlit en entendant ces mots et sa main revint lentement se poser sur le pommeau de sa tolédane. Le regard que lui adressait Bragado était presque suppliant : s’il sortait ne serait-ce qu’un pouce de la lame de son épée, Alatriste serait envoyé au gibet. Mais les réflexions du capitaine ne s’arrêtaient pas là. Il était en train de calculer avec un calme imperturbable le temps dont il disposerait s’il donnait un coup d’épée au mestre de camp et se retournait contre les deux aspirants. Peut-être aurait-il le temps d’en envoyer un en enfer, de préférence Carlos del Arco, avant qu’Idiáquez et Bragado ne l’abattent, lui, le capitaine, comme un chien.

Visiblement mal à l’aise, le sergent-major s’éclaircit la voix. De par son grade et ses privilèges dans le tercio, il était le seul à pouvoir contredire Chie-des-Cordes. Il connaissait Diego Alatriste depuis qu’une vingtaine d’années plus tôt, à Amiens, alors que l’un était encore un jeune garçon et que la moustache de l’autre poussait à peine, ils étaient sortis ensemble de la demi-lune de Montrecurt avec la compagnie du capitaine Don Diego de Villalobos. Durant quatre heures, ils avaient fait taire l’artillerie ennemie tout en passant au fil de l’épée jusqu’au dernier des huit cents Français qui défendaient les tranchées, en échange de la vie de soixante-dix camarades. Pardieu, le compte était bon s’il fallait en croire l’arithmétique : onze soldats par tête et trente de surcroît.

— Avec tout le respect que je dois à Votre Seigneurie, fit observer Idiáquez, il faut dire que Diego Alatriste est un vieux et bon soldat. Nous savons tous que sa réputation est sans tache. Je suis sûr que…

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