Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda

Здесь есть возможность читать онлайн «Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le soleil de Breda: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le soleil de Breda»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le soleil de Breda — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le soleil de Breda», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Il ne pensait pas. Il rampait, la mâchoire serrée, les yeux fermés pour qu’ils ne se remplissent pas de terre, haletant sous le linge qui lui couvrait le visage. Il ne sentait rien. Ses muscles tendus ne cherchaient qu’à le maintenir en vie dans ce voyage au royaume des morts et à lui permettre de revoir la lumière du jour. Sa conscience n’abritait rien d’autre que la répétition consciencieuse des gestes mécaniques, professionnels, de son métier. Résigné à l’inévitable, il avançait, coincé entre le soldat qui le précédait et celui qui le suivait. Tel était le lieu que le destin lui assignait sur terre – ou, plus exactement, sous terre –, et rien de ce qu’il aurait pu penser ou sentir n’y aurait changé quoi que ce soit. Il eût été absurde de perdre son temps à penser à autre chose qui ne fût pas se traîner avec son pistolet dans une main et sa dague dans l’autre, sans autre but que de reproduire le rituel macabre que d’autres hommes avaient répété au cours des siècles : tuer pour rester en vie. À part cette certitude bien simple, rien n’avait de sens. Son roi et sa patrie – quelle que fût la vraie patrie du capitaine Alatriste – se trouvaient trop loin de ce souterrain, de cette noirceur au bout de laquelle continuaient à s’élever, chaque fois plus proches, les lamentations des sapeurs hollandais surpris par l’explosion. Mendieta devait être arrivé jusqu’à eux car Alatriste entendait à présent des coups sourds, des craquements d’os qui se brisaient sous la pelle que le Biscayen maniait apparemment de bon cœur. Derrière les décombres, les ossements et la poussière, la caponnière s’élargissait et rejoignait la galerie des Hollandais, devenue un pandémonium plongé dans le noir. Dans un coin brûlait encore la mèche de la chandelle de suif d’une lanterne sur le point de s’éteindre : une petite lumière ténue, rougeâtre, qui suffisait à peine à donner un profil incertain aux ombres qui gémissaient autour d’elle. Alatriste déboula dans le réduit, se mit à genoux, puis glissa son pistolet sous son ceinturon et tâtonna autour de lui de sa main libre. La pelle de Mendieta faisait froidement son ouvrage. Tout à coup, on entendit de grands cris en hollandais. Quelqu’un tomba de la sortie de la caponnière, heurtant le capitaine dans le dos. Alatriste sentit ses camarades se rassembler un par un dans l’abri. Soudain, un coup de pistolet éclaira un instant le réduit, laissant voir des corps qui se traînaient par terre ou gisaient immobiles et, dans un éclair fugace, la pelle rougie de sang que tenait Mendieta.

Un courant d’air emportait la poudre et la fumée de la galerie hollandaise vers la caponnière. Alatriste s’y dirigea à tâtons. Il tomba nez à nez avec un survivant, le temps qu’un juron hollandais précède l’éclair d’un coup de feu qui aveugla le capitaine, manquant de peu lui brûler le visage. Alatriste se rapprocha de son agresseur et lui donna deux coups de dague en croix qui se perdirent dans le vide, puis encore deux, de plus près. Le dernier fit mouche. On entendit un hurlement, puis le bruit d’un corps qui prend la fuite à quatre pattes. Alatriste se lança à la poursuite de l’ennemi, donnant des coups de lame et se laissant guider par les cris d’angoisse du fugitif. Il finit par le rattraper par un pied, puis enfonça sa dague pour l’étriper, plusieurs fois, jusqu’à ce que l’autre cesse de crier et de se débattre.

— Ik geef mij over ! Hurla quelqu’un dans les ténèbres.

Une exclamation bien inutile, car chacun savait qu’on ne faisait pas de prisonniers dans les caponnières. Lorsque la donne leur était contraire, les Espagnols n’espéraient pas, eux non plus, qu’on leur fasse de quartier. La voix se cassa dans un râle d’agonie quand l’un des assaillants, se guidant sur elle, arriva jusqu’à l’hérétique et le cribla de coups de poignard. L’oreille tendue, immobile et attentif, Alatriste entendit que d’autres soldats se battaient. On tira encore deux coups de feu et il put voir Copons aux prises avec un Hollandais. Les deux hommes luttaient par terre. Puis il entendit les frères Olivares s’appeler à voix basse. Copons et le Hollandais ne faisaient plus de bruit et, l’espace d’un instant, on ne sut qui était mort et qui était vivant.

— Sebastián, murmura le capitaine.

Copons répondit par un grognement qui dissipa ses doutes. On ne percevait plus qu’un faible gémissement, une respiration toute proche, un corps qui se traînait à terre. Alatriste recommença à s’avancer à genoux, une main devant lui, l’autre tenant sa dague, prêt à frapper. Dans un dernier grésillement, la flamme de la lanterne s’éteignit après avoir faiblement éclairé l’ouverture de la galerie qui menait aux tranchées ennemies, remplie de décombres et d’étais effondrés. Un corps se trouvait en travers de l’entrée et, après lui avoir donné deux coups de dague, pour plus de précautions, le capitaine l’enjamba à quatre pattes et s’approcha de la galerie, où il s’arrêta quelques instants. Tout était silencieux de l’autre côté, mais Alatriste sentit l’odeur.

— Du soufre ! cria-t-il.

Le nuage avançait lentement, sans doute épaissi par les soufflets que les Hollandais actionnaient à l’autre extrémité de la galerie pour la noyer de fumée de paille, de goudron et de sulfure. Apparemment, ils se moquaient de leurs compatriotes qui pouvaient encore être en vie de ce côté-ci du boyau – ou peut-être pensaient-ils que leurs compagnons étaient tous morts. Le courant d’air facilitait l’opération. Le temps de dire un Pater, et la fumée délétère allait envahir la galerie. Pris d’une angoisse subite, Alatriste recula parmi les décombres et les cadavres, tomba sur ses camarades massés à l’entrée de la caponnière et, après quelques instants qui lui parurent des années, il se traîna à nouveau dans le tunnel, avançant aussi vite que possible sur ses coudes et ses genoux, entre les éboulements de terre et les restes du cimetière. Il entendait derrière lui le bruit de quelqu’un qui jurait – sans doute Garrote – en poussant ses bottes. Il passa sous le trou percé dans le plafond de la caponnière, respira à grandes goulées l’air du dehors, puis s’enfonça de nouveau dans l’étroit boyau, les dents serrées, retenant son souffle, jusqu’à voir s’éclaircir la bouche du passage par-dessus les épaules et distinguer la tête du camarade qui le précédait. Il sortit finalement dans la grande galerie qu’avaient abandonnée les sapeurs allemands, puis déboucha dans la tranchée espagnole, reprenant enfin son souffle, frottant son visage couvert de sueur et de terre. Autour de lui, tels des cadavres qui auraient retrouvé la vie, les visages sales et pâles, ses camarades épuisés et éblouis par la lumière se rassemblaient. Quand ses yeux se furent habitués à la clarté du jour, il vit le capitaine Bragado qui attendait avec les sapeurs allemands et le reste de la troupe.

— Tout le monde est là ? demanda Bragado.

Rivas et l’un des frères Olivares manquaient à l’appel. Pablo, le plus jeune, dont les cheveux et la barbe noirs étaient devenus gris à cause de la poudre et de la terre, fit le geste de revenir sur ses pas pour aller chercher son frère, mais Garrote et Mendieta parvinrent à le retenir. En face, furieux de ce qui venait de se passer, les Hollandais faisaient pleuvoir les balles d’arquebuse, qui sifflaient et claquaient en ricochant sur les gabions de la tranchée.

— Nous les avons bien eus, dit Mendieta.

Mais il n’y avait pas trace du moindre triomphe dans sa voix, qui était celle d’un homme épuisé. Il tenait encore sa pelle, souillée de terre et de sang. Prostré, Copons respirait avec difficulté, la sueur lui faisant un masque luisant de boue.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le soleil de Breda»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le soleil de Breda» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Arturo Pérez-Reverte - El Sol De Breda
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - La Carta Esférica
Arturo Pérez-Reverte
libcat.ru: книга без обложки
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - Purity of Blood
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - The Sun Over Breda
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - Der Club Dumas
Arturo Pérez-Reverte
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte,Arturo
Arturo Pérez-Reverte - Corsarios De Levante
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - El Capitán Alatriste
Arturo Pérez-Reverte
Отзывы о книге «Le soleil de Breda»

Обсуждение, отзывы о книге «Le soleil de Breda» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x