Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda

Здесь есть возможность читать онлайн «Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda» весь текст электронной книги совершенно бесплатно (целиком полную версию без сокращений). В некоторых случаях можно слушать аудио, скачать через торрент в формате fb2 и присутствует краткое содержание. Жанр: Старинная литература, fra. Описание произведения, (предисловие) а так же отзывы посетителей доступны на портале библиотеки ЛибКат.

Le soleil de Breda: краткое содержание, описание и аннотация

Предлагаем к чтению аннотацию, описание, краткое содержание или предисловие (зависит от того, что написал сам автор книги «Le soleil de Breda»). Если вы не нашли необходимую информацию о книге — напишите в комментариях, мы постараемся отыскать её.

Le soleil de Breda — читать онлайн бесплатно полную книгу (весь текст) целиком

Ниже представлен текст книги, разбитый по страницам. Система сохранения места последней прочитанной страницы, позволяет с удобством читать онлайн бесплатно книгу «Le soleil de Breda», без необходимости каждый раз заново искать на чём Вы остановились. Поставьте закладку, и сможете в любой момент перейти на страницу, на которой закончили чтение.

Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Sebastián Copons ouvrit un œil, puis le referma. Le coup de mousquet de Garrote l’avait dérangé dans sa sieste, qu’il faisait au pied du parapet, la tête appuyée sur une couverture crasseuse. Curieux, les frères Olivares dressèrent eux aussi leurs têtes hirsutes de Turcs dans un coude de la tranchée. Alatriste s’était accroupi jusqu’à se retrouver assis, le dos contre le terre-plein. Il glissa sa main dans sa poche pour en sortir un morceau de pain de munition, noir et dur, qu’il y gardait depuis la veille. Il en prit une bouchée qu’il humecta de salive avant de commencer à la mastiquer. Avec l’odeur de la mule morte et l’air vicié de la tranchée, cette collation n’avait rien d’exquis. Mais, n’ayant rien d’autre à se mettre sous la dent, ce pauvre croûton lui faisait l’effet d’un véritable festin. Personne n’allait ravitailler les nôtres avant la nuit, à la faveur de l’obscurité. De jour, nous étions trop exposés aux tirs de l’ennemi.

Mendieta laissait courir le nouveau pou sur le dos de sa main. Puis, fatigué de ce jeu, il finit par l’écraser d’une bonne tape. Garrote nettoyait avec sa baguette le canon de son arquebuse, encore chaud, en chantonnant un air italien.

— Si seulement on était à Naples, dit-il au bout d’un moment, en souriant de toutes ses dents blanches au milieu de son visage basané de Maure.

Tous savaient que Curro Garrote avait servi deux ans dans le Tercio de Sicile et quatre dans celui de Naples, contraint de changer d’air après diverses aventures fumeuses où il était question de femmes, de coups d’épée et de larcins nocturnes non sans effractions et quelques morts, ce qui lui avait valu un séjour forcé dans la prison de Vicaria et un autre, volontaire cette fois, comme réfugié dans l’église de la Capela, afin que ces vers s’accomplissent :

À qui m’a laissé sa cape et fuyant de moi s’échappe,

que peut Justice vouloir,

si son infâme pouvoir s’est mis en terre du pape ?

Le fait est que, bon an, mal an, Garrote avait eu le temps de parcourir sur les galères du roi la côte de Barbarie et les îles d’Orient, dévastant les terres des infidèles, pillant leurs caramousals et leurs navires de guerre. En ce temps-là, disait-il, il avait amassé suffisamment de butin pour jouir d’une retraite paisible. Et il en aurait été ainsi s’il n’avait pas rencontré trop de femelles sur son chemin et s’il n’avait adoré taper le carton. Devant un jeu de cartes, il était de ceux qui taillent fort et sont capables de jouer le soleil avant qu’il ne se lève.

— L’Italie… fit-il à voix basse, les yeux dans le vague, le sourire aux lèvres.

Il avait dit ce mot comme on prononce un nom de femme, et le capitaine Alatriste comprenait bien pourquoi. Lui aussi avait vu du pays, quoique moins que Garrote, et il avait lui aussi ses souvenirs d’Italie, qui, du fond d’une tranchée dans les Flandres, lui paraissaient encore plus agréables, si la chose est possible. Comme tous les vétérans d’Italie, il avait la nostalgie de ce pays ; ou peut-être regrettait-il sa jeunesse passée sous le ciel bleu et généreux de la Méditerranée. À vingt-sept ans, licencié de son tercio après la répression des Morisques rebelles de Valence, il s’était engagé dans celui de Naples et s’était battu contre les Turcs, les Barbaresques et les Vénitiens. Ses yeux avaient vu brûler l’escadre infidèle devant La Goulette avec les galères de Santa Cruz, les îles de l’Adriatique avec le capitaine Alonso de Contreras, et les eaux rougies de sang espagnol du gué fatidique des Querquenes, où, avec l’aide d’un compagnon appelé Diego duque de Estrada, il avait traîné un homme grièvement blessé, le jeune Álvaro de la Marca, futur comte de Guadalmedina. Durant ces années de jeunesse, les coups de chance et les délices de l’Italie lui avaient fait oublier les peines et les périls de la vie de soldat. Mais personne n’avait pu aigrir le doux souvenir qu’il avait gardé des vignes des coteaux du Vésuve, des camarades, de la musique, du vin de la Taverne del Chorillo et des belles femmes. L’année mille six cent treize avait été assombrie par la capture de sa galère dans l’embouchure du canal de Constantinople. Criblés de flèches turques jusqu’à la hune, la moitié de ses gens s’étaient fait tuer. Lui-même, blessé à la jambe, fut libéré quand le navire où il était captif fut pris à son tour. Deux ans plus tard, en mille six cent quinze, alors qu’il venait d’avoir l’âge du Christ, Alatriste avait été l’un des mille six cents Espagnols et Italiens qui, avec une flotte de cinq navires, saccagèrent durant quatre mois les côtes du Levant, pour débarquer ensuite à Naples avec un riche butin. C’est là que la roue de la fortune l’avait mis une fois de plus cul par-dessus tête. Une femme très brune, moitié espagnole et moitié italienne, cheveux noirs et grands yeux, de ces femelles qui prétendent s’effrayer quand elles voient une souris mais qui ne craignent pas de s’amuser avec une demi-compagnie d’arquebusiers, avait commencé par demander au capitaine Alatriste qu’il lui fasse cadeau de prunes de Gênes, puis d’un collier en or, et enfin de vêtements en soie. Un beau jour, l’aventure prit l’allure d’une comédie de Lope de Vega, quand le capitaine surgit à l’improviste alors qu’un pauvre diable en chemise se trouvait là où il n’aurait pas dû être. L’histoire du paroissien en chemise ôta tout crédit aux protestations de la mignonne, qui eut le front de prétendre qu’il s’agissait de son cousin à la mode de je ne sais trop quoi. Diego Alatriste n’avait plus l’âge de prendre ces balivernes pour argent comptant. De sorte que, après avoir marqué la joue de la fille avec une belle estafilade et mis dix pouces de fer entre la poitrine et le dos du pseudo cousin – qui dut se battre sans culotte, tenue sans grand panache à l’heure de se prouver au maniement des armes –, Diego Alatriste fut contraint de prendre la poudre d’escampette avant qu’on ne le jette en prison. Précaution qui consista à embarquer sans tarder pour l’Espagne, grâce à la faveur d’un ami de longue date dont j’ai déjà parlé, Alonso de Contreras – âgés tous deux de treize ans, ils étaient partis pour les Flandres, sous les drapeaux du prince Alberto.

— Voilà Bragado, dit Garrote.

Le capitaine Carmelo Bragado arrivait par la tranchée, tête baissée et chapeau à la main pour ne pas offrir à l’ennemi une trop bonne cible, cherchant des yeux les enfilades d’arquebusiers ennemis postés dans la demi-lune. Mais l’homme était un grand gaillard de Leonais et il ne lui était pas facile de soustraire ses six pieds aux yeux des Hollandais. Deux coups de mousquet sifflèrent au-dessus du parapet pour saluer son arrivée.

— Que le diable les emporte, grogna Bragado en se laissant choir entre Copons et Alatriste.

En sueur, il s’éventait avec son chapeau, qu’il tenait de la main droite. Sa main gauche, mutilée lors de l’échauffourée du moulin Ruyter, reposait sur la poignée de son épée. Il y manquait deux doigts, l’annulaire et l’auriculaire. Comme l’avait fait Diego Alatriste avant lui, il colla l’oreille contre l’un des madriers plantés en terre et fronça les sourcils.

— Les taupes hérétiques ont l’air pressées, dit-il.

Puis il se redressa en caressant sa moustache, où venaient se perdre les gouttes de sueur tombant de son nez.

— J’ai deux mauvaises nouvelles… reprit-il au bout d’un moment.

Il regarda autour de lui la misère des tranchées, la crasse qui recouvrait tout, la mine désastreuse des soldats. La puanteur de la mule morte le fit grimacer.

— … Même si entre Espagnols, continua-t-il, recevoir seulement deux mauvaises nouvelles est toujours une bonne nouvelle.

Читать дальше
Тёмная тема
Сбросить

Интервал:

Закладка:

Сделать

Похожие книги на «Le soleil de Breda»

Представляем Вашему вниманию похожие книги на «Le soleil de Breda» списком для выбора. Мы отобрали схожую по названию и смыслу литературу в надежде предоставить читателям больше вариантов отыскать новые, интересные, ещё непрочитанные произведения.


Arturo Pérez-Reverte - El Sol De Breda
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - La Carta Esférica
Arturo Pérez-Reverte
libcat.ru: книга без обложки
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - Purity of Blood
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - The Sun Over Breda
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - Der Club Dumas
Arturo Pérez-Reverte
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte, Arturo
libcat.ru: книга без обложки
Pérez-Reverte,Arturo
Arturo Pérez-Reverte - Corsarios De Levante
Arturo Pérez-Reverte
Arturo Pérez-Reverte - El Capitán Alatriste
Arturo Pérez-Reverte
Отзывы о книге «Le soleil de Breda»

Обсуждение, отзывы о книге «Le soleil de Breda» и просто собственные мнения читателей. Оставьте ваши комментарии, напишите, что Вы думаете о произведении, его смысле или главных героях. Укажите что конкретно понравилось, а что нет, и почему Вы так считаете.

x