Pérez-Reverte, Arturo - Le soleil de Breda
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Il se tut un instant et se passa le doigt sur le nez.
— Ulloa s’est fait tuer hier.
Quelqu’un lâcha un juron. Ulloa était caporal. Soldat d’expérience, il avait servi avec eux en bon camarade puis était monté en grade. En quelques mots, Bragado nous apprit qu’il était sorti pour reconnaître les tranchées hollandaises avec un sergent italien. Seul l’Italien était revenu.
— Il avait fait un testament ?
— Oui, en ma faveur, répondit Bragado. Avec un tiers en messes.
Ils restèrent silencieux un moment, et ce fut toute l’épitaphe d’Ulloa. Copons continua à faire la sieste et Mendieta était toujours occupé à s’épouiller. Garrote, qui avait fini de nettoyer son mousquet, se rongeait les ongles et recrachait des rognures aussi noires que son âme.
— Comment va notre mine ? demanda Alatriste. Bragado fit un geste de découragement.
— Lentement. Les sapeurs sont tombés sur de la terre trop molle et l’eau de la rivière s’infiltre. Il faut constamment étayer, ce qui nous fait perdre du temps… Les hérétiques risquent de nous tomber dessus d’un instant à l’autre pour nous faire sauter les roupettes.
Des tirs se firent entendre au bout de la tranchée, hors de notre vue, une mitraille nourrie qui ne dura qu’un instant. Puis tout redevint tranquille. Alatriste regardait son capitaine, attendant qu’il se décide à leur faire part de l’autre mauvaise nouvelle. Bragado ne visitait jamais ses soldats pour le simple plaisir de se dégourdir les jambes.
— C’est votre tour, annonça le capitaine, d’occuper la caponnière.
— Putain de Dieu, blasphéma Garrote.
Les caponnières étaient des galeries étroites, creusées par les sapeurs sous les tranchées. Recouvertes de bâches, de planches et de sacs de terre, on les utilisait autant pour faire échouer les travaux de l’ennemi que pour déboucher dans les fossés, les tranchées et les abris où l’on faisait sauter des pétards et où l’on enfumait le camp opposé en brûlant du soufre et de la paille humide. C’était une vilaine manière de combattre sous terre, dans l’obscurité, dans des passages si étroits que les hommes ne pouvaient souvent s’y traîner qu’un à la fois, suffoquant dans la chaleur, la fumée de la poudre et les relents de soufre, se battant avec leurs poignards et leurs pistolets, comme des taupes aveugles. Les caponnières voisines de la demi-lune du Cimetière serpentaient autour de la galerie principale des Espagnols et de celle des Hollandais, si proche de la nôtre que les soldats des deux camps se trouvaient parfois face à face, après avoir démoli un mur à coups de pioche ou avec un pétard, dans un tourbillon de coups de poignard et de coups de feu tirés à bout portant – sans parler des pelles courtes dont on aiguisait le tranchant avec une pierre pour qu’il coupe aussi bien qu’une lame de couteau.
— C’est l’heure, dit Diego Alatriste.
Il était blotti avec ses hommes devant l’entrée de la galerie principale. Le capitaine Bragado les regardait d’un peu plus loin, agenouillé dans la tranchée avec le reste de l’escouade et une douzaine d’hommes de sa compagnie, prêts à donner un coup de main si le besoin s’en faisait sentir. Quant à Alatriste, il était accompagné de Mendieta, Copons, Garrote, Rivas le Galicien et des deux frères Olivares. Manuel Rivas était un bel homme, blond aux yeux bleus, digne de confiance et très courageux, qui parlait un espagnol affreux avec un fort accent du cap Finisterre. Quant aux Olivares, ils se ressemblaient tant avec leurs traits gitans qu’on aurait pu les prendre pour des jumeaux. Leurs cheveux et leurs barbes noires et drues sous de grands nez sémites trahissaient à une lieue des bisaïeuls encore réticents à manger du cochon. Leurs camarades s’en moquaient éperdument, car les tercios ne s’étaient jamais souciés de la pureté du sang de leurs soldats. Pour eux, le sang versé au combat était bien assez pur. Les deux frères étaient toujours ensemble, dormaient dos à dos, partageaient le moindre morceau de pain et se protégeaient l’un l’autre quand ils se battaient.
— Qui va entrer le premier ? demanda Alatriste.
Garrote resta derrière, apparemment très occupé à essayer le fil de sa dague. Rivas fit mine de s’avancer, mais Copons, toujours avare de gestes et de paroles, ramassa par terre des brins de paille qu’il distribua à ses camarades. Le sort tomba sur Mendieta, qui regarda longuement le brin qui lui était échu. Puis, sans rien dire, il remonta sa dague, laissa par terre son chapeau et son épée, prit le petit pistolet chargé que lui tendait Alatriste et entra dans la galerie en tenant de l’autre main une pelle courte au tranchant affilé. Alatriste et Copons lui emboîtèrent le pas après s’être eux aussi débarrassés de leur épée et de leur chapeau. Ils ajustèrent leur casaque de buffle et s’avancèrent à la queue leu leu avec le reste des hommes, sous les yeux de Bragado et de ceux qui allaient rester dehors.
L’entrée de la galerie principale était éclairée par une torche de goudron dont la lumière grasse faisait reluire la sueur sur les torses nus des sapeurs allemands qui s’étaient arrêtés un moment dans leur travail pour les voir passer, accroupis derrière leurs pioches et leurs pelles. Les Allemands étaient aussi bons à creuser qu’à se battre, surtout quand ils étaient bien payés et qu’ils n’avaient pas bu. Même leurs femmes, qui allaient et venaient chargées comme des mules avec des vivres venant du campement, se rendaient utiles en portant outils et gabions. Leur chef, un homme à barbe rousse et aux bras comme des jambons des Alpujarras, guida le groupe à travers le dédale de galeries étayées avec des planches, recouvertes de bâches, protégées par des fascines et des gabions, qui diminuaient de hauteur et se faisaient plus étroites à mesure qu’elles s’avançaient plus profondément dans les lignes hollandaises. Finalement, le sapeur s’arrêta devant l’entrée d’une caponnière qui n’avait pas plus de trois pieds de haut. Une lanterne éclairait une mèche qui se perdait dans l’obscurité, sinistre comme un serpent noir.
— Eine aune, dit l’Allemand en montrant avec ses mains l’épaisseur du mur de terre qui séparait la fin de la caponnière de la galerie hollandaise.
Alatriste acquiesça et tous s’écartèrent de l’entrée de l’étroit passage en se collant contre le mur pendant qu’ils se protégeaient le nez et la bouche avec des chiffons. L’Allemand leur fit un sourire.
— Zum Teufel ! dit-il.
Puis il prit la lanterne et alluma la mèche.
Des os. La galerie serpentait sous le cimetière. Des os et de la terre tombaient de partout. Os longs et courts, crânes, tibias, vertèbres. Squelettes entiers enveloppés dans des linceuls sales et déchirés, habits en lambeaux, usés par le temps. Et partout de la fumée et des décombres, des éclats de bois pourri provenant des cercueils, des fragments de pierres tombales, et une puanteur qui envahit la caponnière quand, après l’explosion, Diego Alatriste se mit à quatre pattes avec les autres pour avancer vers la brèche, croisant des rats épouvantés qui poussaient des cris perçants. Il y avait un trou à ciel ouvert par où filtrait un peu de lumière et d’air. Ils passèrent sous cette lumière incertaine, voilée par la fumée de la poudre brûlée, avant de pénétrer dans le noir qui régnait de l’autre côté, d’où provenaient des gémissements et des cris poussés par d’étranges voix. La bouche sèche et terreuse sous le linge qui la protégeait de la poussière, Alatriste sentait la sueur couler sur son torse, sous sa casaque de cuir. Il avançait en se traînant sur les coudes. Un objet rond roula jusqu’à lui, délogé par les pieds de l’homme qui le précédait. C’était un crâne humain. Le reste du squelette, défait dans son cercueil par l’explosion et l’éboulement qu’elle avait provoqué, se prit entre ses bras quand il voulut passer par-dessus, tandis que des fragments d’os lui égratignaient les cuisses.
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