Jean-Dominique Bauby - Le Scaphandre et le papillon
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Un instant, j’ai envie de tout envoyer promener : d’annuler le théâtre, de reporter la visite de Théophile, d’aller me terrer sous ma couette avec un pot de fromage blanc et des mots croisés. Je décide de résister à cette sensation d’abattement qui me prend à la gorge.
« Il n’y a qu’à pas prendre l’autoroute.
— Comme vous voulez… »
Toute puissante qu’elle soit, la BMW s’englue dans la cohue du pont de Suresnes. Nous longeons le champ de courses de Saint-Cloud puis l’hôpital Raymond-Poincaré à Garches. Je ne peux passer par là sans me remémorer un assez sinistre souvenir d’enfance. Lycéen à Condorcet, un prof de gym nous emmenait au stade de la Marche à Vaucresson pour des séances de plein air que j’abhorrais par-dessus tout. Un jour, le car qui nous transportait a heurté de plein fouet un homme qui sortait en courant de l’hôpital sans rien regarder. Il y a eu un drôle de bruit, un grand coup de frein, et le type est mort sur le coup en laissant une traînée sanglante sur la vitre du car. C’était un après-midi d’hiver comme celui-ci. Le temps de faire tous les constats, le soir était venu. C’est un autre chauffeur qui nous a reconduits à Paris. Au fond du car, on chantait « Penny Lane » avec des voix tremblantes. Toujours les Beatles. De quelles chansons se souviendra Théophile quand il aura quarante-quatre ans ?
Après une heure et demie de route nous arrivons à destination devant la maison où j’ai vécu pendant dix ans. Le brouillard tombe sur le grand jardin qui a retenti de tant de cris et de fous rires au temps du bonheur. Théophile nous attend dans l’entrée, assis sur son sac à dos, prêt pour le week-end. J’aimerais téléphoner pour entendre la voix de Florence, ma nouvelle compagne, mais elle doit être partie chez ses parents pour la prière du vendredi soir. J’essaierai de la joindre après le théâtre. Une seule fois j’ai assisté à ce rituel dans une famille juive. C’était ici à Montainville, dans la maison du vieux médecin tunisien qui a mis mes enfants au monde. À partir de là, tout devient incohérent. Ma vue se trouble et mes idées s’embrouillent. Je me mets tout de même au volant de la BMW en me concentrant sur les lueurs orangées du tableau de bord. Je manœuvre au ralenti, et dans le faisceau des phares je reconnais à peine les virages que j’ai pourtant pris plusieurs milliers de fois. Je sens la sueur perler sur mon front et, quand nous croisons une voiture, je la vois en double. Au premier carrefour je me range sur le côté. Je sors en titubant de la BMW. Je tiens à peine debout. Je m’affale sur le siège arrière. J’ai une idée fixe : remonter jusqu’au village où demeure aussi ma belle-sœur Diane qui est infirmière. À demi inconscient, je demande à Théophile de courir la chercher dès que nous arrivons devant chez elle. Quelques secondes plus tard, Diane est là. Elle m’examine en moins d’une minute. Son verdict tombe : « Il faut aller à la clinique. Le plus vite possible. » Cela fait quinze kilomètres. Cette fois le chauffeur démarre sur les chapeaux de roues façon grand sport. Je me sens extrêmement bizarre, comme si j’avais avalé une pastille de LSD, et je me dis que ces fantaisies ne sont plus de mon âge. Pas un instant l’idée ne m’effleure que je suis peut-être en train de mourir. Sur la route de Mantes, la BMW ronronne dans les aigus et nous dépassons toute une file en nous taillant un passage à grands coups d’avertisseur. Je veux dire quelque chose du genre : « Attendez. Ça va aller mieux. Ce n’est pas la peine de risquer un accident », mais aucun son ne sort de ma bouche et ma tête dodeline, devenue incontrôlable. Les Beatles me reviennent en mémoire avec leur chanson de ce matin. And as the news were rather sad, I saw the photograph . Très vite c’est la clinique. Il y a des gens qui courent dans tous les sens. On me transvase bras ballants dans une chaise roulante. Les portières de la BMW claquent doucement. Quelqu’un m’a dit un jour que les bonnes voitures se reconnaissent à la qualité de ce claquement. Je suis ébloui par le néon des couloirs. Dans l’ascenseur, des inconnus me prodiguent des encouragements et les Beatles attaquent le final de « A day in the life ». Le piano qui tombe du soixantième étage. Avant qu’il ne s’écrase, j’ai le temps d’avoir une ultime pensée. Il faut décommander le théâtre. De toute façon, on serait arrivés en retard. Nous irons demain soir. À propos, où est donc passé Théophile ? Et je sombre dans le coma.
La rentrée
L’été tire à sa fin. Les nuits fraîchissent et je recommence à me blottir sous les épaisses couvertures bleues estampillées « Hôpitaux de Paris ». Chaque jour ramène son lot de visages connus mis entre parenthèses le temps des vacances : la lingère, le dentiste, le vaguemestre, une infirmière qui est devenue grand-mère d’un petit Thomas et l’homme qui en juin s’était brisé le doigt avec une barrière de lit. On retrouve ses marques, ses habitudes, et cette première rentrée à l’hôpital me confirme dans une certitude : j’ai bel et bien débuté une nouvelle vie, et c’est là, entre ce lit, ce fauteuil, ces couloirs, qu’elle se passe et nulle part ailleurs.
J’arrive à grogner la petite chanson du Kangourou, hymne étalon de mes progrès en orthophonie :
« Le Kangourou a sauté le mur,
Le mur du zoo,
Mon Dieu qu’il était haut,
Mon Dieu qu’il était beau. »
De la rentrée des autres je n’ai que des échos assourdis. Rentrée littéraire, rentrée des classes, rentrée parisienne, j’en saurai bientôt davantage quand les voyageurs auront repris le chemin de Berck avec dans leurs besace tout un assortiment de nouvelles mirobolantes. Il paraît que Théophile circule avec des baskets dont les talons clignotent quand il les fait claquer sur le sol. On peut le suivre dans le noir. En attendant, je savoure la dernière semaine d’août d’un cœur presque léger car, pour la première fois depuis longtemps, je n’ai pas cette horrible impression d’un compte à rebours qui, déclenché au début des vacances, en gâche inexorablement la plus grande partie.
Accoudée à la petite table roulante en Formica qui lui tient lieu de bureau, Claude relit ces textes que nous tirons patiemment du vide tous les après-midi depuis deux mois. J’ai plaisir à retrouver certaines pages. D’autres nous déçoivent. Tout cela fait-il un livre ? Tout en l’écoutant, j’observe ses mèches brunes, ses joues très pâles que le soleil et le vent ont à peine rosies, ses mains serties de longues veines bleuâtres et la mise en scène qui va devenir l’image-souvenir d’un été studieux. Le grand cahier bleu dont elle remplit chaque recto d’une écriture bâtonnée et consciencieuse, la trousse d’écolière pleine de stylos de rechange, la pile de serviettes en papier prêtes aux pires expectorations et la bourse de raphia rouge d’où elle extrait de temps à autre la monnaie pour aller chercher un café. Par le zip entrouvert du petit pochon, j’aperçois une clé de chambre d’hôtel, un ticket de métro et un billet de cent francs plié en quatre, comme des objets rapportés par une sonde spatiale envoyée sur Terre pour étudier les modes d’habitat, de transports et d’échanges commerciaux en vigueur entre Terriens. Ce spectacle me laisse désemparé et pensif. Y a-t-il dans ce cosmos des clefs pour déverrouiller mon scaphandre ? Une ligne de métro sans terminus ? Une monnaie assez forte pour racheter ma liberté ? Il faut chercher autre part. J’y vais.
Berck-Plage, juillet-août 1996.
{1}L.I.S. : Locked-in syndrome
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