Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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Je souris tous les jours et je partage son lit. Quand il me demande si je l'aime, je lui réponds oui, et quand je vois la vérité se refléter dans ses yeux, je voudrais mourir. Il ne me fait jamais de reproches. Il parle beaucoup de toi. Tu lui manques. Il m'arrive même de penser que la personne qu'il aime le plus au monde, c'est toi. Je le vois vieillir, tout seul, dans la pire des compagnies, la mienne. Je n'ai pas la prétention de croire que tu me pardonneras, mais si je désire quelque chose sur cette Terre, c'est que tu lui pardonnes. Je ne vaux pas assez cher pour que tu lui refuses ton amitié et ta société.

Hier, j'ai terminé un de tes livres. Pedro les a tous et je les lis parce que c'est la seule façon de me sentir près de toi. C'était une histoire triste et étrange, deux marionnettes cassées et abandonnées dans un cirque ambulant qui, le temps d'une nuit, devenaient vivantes en sachant qu'elles mourraient au lever du jour. En la lisant, j'ai eu l'impression qu'il s'agissait de nous.

Il y a quelques semaines, j'ai rêvé que je te revoyais, que nous nous croisions dans la rue et tu ne te souvenais pas de moi. Tu me souriais et me demandais comment je m'appelais. Tu ne savais rien de moi. Tu ne me haïssais pas. Toutes les nuits, quand Pedro s'endort à mon côté, je ferme les yeux et je prie le ciel ou l'enfer de me permettre de refaire ce rêve demain, ou peut-être après-demain, je t'écrirai encore pour te dire que je t'aime, même si cela ne signifie rien pour toi.

CRISTINA

Je laissai tomber la lettre, incapable de poursuivre ma lecture. Demain sera un autre jour, songeai-je. Difficilement pire que celui-ci. Je ne pouvais guère imaginer que les délices de cette journée n'étaient rien encore, à côté de ce qui allait suivre. J'avais dû réussir à dormir deux heures au plus quand, aux petites heures du matin, je fus réveillé en sursaut. On frappait violemment à la porte de l'étage. Je demeurai quelques secondes désorienté dans l'obscurité, cherchant le cordon de l'interrupteur. Les coups redoublèrent. J'allumai, je sortis du lit et allai dans l'entrée. Je regardai par l'œilleton. Trois têtes dans la pénombre du palier. L'inspecteur Grandes et, derrière lui, Marcos et Castelo. Tous trois l'œil rivé sur l'œilleton. Je respirai plusieurs fois profondément avant d'ouvrir.

— Bonsoir, Martín. Excusez l'heure.

— Et quelle heure est-il supposé être ?

— L'heure de te magner le cul, connard, grogna Marcos, ce qui arracha à Castelo un sourire qui aurait pu me servir de lame de rasoir.

Grandes leur adressa un geste réprobateur et soupira.

— Un peu plus de trois heures du matin, rétorqua-t-il. Je peux entrer ?

Je soupirai à mon tour, dégoûté, mais je lui cédai le passage. L'inspecteur fit signe à ses hommes d'attendre sur le palier. Marcos et Castelo obéirent à contrecœur et me gratifièrent d'un regard reptilien. Je leur claquai la porte au nez.

— Vous devriez y aller plus doucement avec ces deux-là, me conseilla Grandes, très à l'aise, en entrant dans le couloir.

— Je vous en prie, faites comme chez vous…

Je retournai dans ma chambre et m'habillai avec la première chose qui me tomba sous la main, à savoir les vêtements sales de la veille en vrac sur une chaise. Quand je revins dans le couloir, je ne vis pas trace de Grandes.

Je gagnai la galerie et l'y trouvai, en train de contempler par les fenêtres les nuages qui rampaient sur les terrasses.

— Et le bouton de rose ? demanda-t-il.

— Elle est chez elle.

Grandes se retourna en souriant.

— Vous êtes un sage : vous ne leur offrez pas la pension compète déclara-t-il en me désignant un fauteuil. Asseyez-vous.

Je me laissai choir dans le fauteuil. Grandes resta debout, en me détaillant fixement.

— Alors ? demandai-je au bout d'un moment.

— Vous avez une sale tête, Martín. Vous vous êtes battu ?

— Je suis tombé.

— Ah oui. Je crois savoir que vous vous êtes rendu aujourd'hui dans un magasin d'articles de magie, propriété de M. Damián Roures, rue Princesa.

— Vous m'en avez vu sortir à midi. À quoi rime votre question ?

Grandes m'observait, impassible.

— Prenez un manteau et une écharpe, ou ce que vous voudrez. Il fait froid. Nous allons au commissariat.

— Pourquoi ?

— Faites ce que je vous dis.

Une voiture de la préfecture nous attendait dans le Paseo del Born. Marcos et Castelo me firent monter sans délicatesse superflue et s'assirent de part et d'autre, me prenant en sandwich.

— Monsieur est bien installé ? s'enquit Castelo en m'enfonçant son coude dans les côtes.

L'inspecteur s'installa devant, à côté du chauffeur. Personne ne desserra les dents au cours des cinq minutes que nous mîmes pour parcourir la rue Layetana déserte et noyée dans une brume ocre. Arrivés au commissariat central, Grandes se dirigea vers l'intérieur sans attendre. Marcos et Castelo me saisirent chacun par un bras comme s'ils voulaient me broyer les os et me traînèrent dans un labyrinthe d'escaliers, de couloirs, de cellules, jusqu'à une pièce sans fenêtre qui sentait la sueur et l'urine. Au milieu, il y avait une table vermoulue et deux chaises déglinguées. Une ampoule nue pendait du plafond, et le sol formait comme une cuvette au centre de laquelle s'ouvrait une grille d'écoulement. Le froid était atroce. Avant que j'aie eu le temps de m'en rendre compte, la porte se ferma brutalement derrière moi. J'entendis des pas qui s'éloignaient. Je fis une douzaine de fois le tour de ce cachot, puis m'affalai sur une des chaises branlantes. Au cours de l'heure qui suivit, à part ma respiration, le grincement de la chaise et l'écho d'un ruissellement que je ne pus situer, je n'entendis plus un son.

Une éternité plus tard, je perçus un bruit de pas qui approchaient, et peu après la porte s'ouvrit. Marcos entra dans la cellule, sourire aux lèvres. Il tint la porte à Grandes qui le suivit sans poser les yeux sur moi et prit place sur la chaise vacante. Il fit un signe à Marcos qui ressortit en fermant la porte, non sans m'avoir adressé un baiser silencieux et un clin d'œil. L'inspecteur attendit trente bonnes secondes avant de daigner me regarder en face.

— Si vous vouliez m'impressionner, vous avez réussi, inspecteur.

Grandes ne tint pas compte de mon ironie et me fixa comme s'il ne m'avait encore jamais vu.

— Que savez-vous de Damián Roures ? questionna-t-il.

— Pas grand-chose. Qu'il est le patron d'un magasin d'articles de magie. En réalité, j'ignorais tout de lui jusqu'à ces derniers jours. C'est Ricardo Salvador qui m'en a parlé. Aujourd'hui, ou hier, parce que je ne sais même plus l'heure qu'il est, je suis allé le voir en quête d'informations sur le précédent habitant de la maison où je vis. Salvador m'a indiqué que Roures et l'ancien propriétaire…

— Marlasca.

— Oui, Diego Marlasca. Donc, Salvador m'a raconté que Roures et Marlasca avaient été en relation, il y a des années de ça. Je lui ai posé quelques questions et il a répondu ce qu'il pouvait ou ce qu'il savait. Et c'est à peu près tout.

Grandes acquiesça plusieurs fois.

— C'est ça, votre version ?

— Je ne sais pas. Quelle est la vôtre ? Comparons, et peut-être finirai-je par comprendre pourquoi je me retrouve à geler en pleine nuit dans une saloperie de cave qui pue la merde.

— Ne haussez pas le ton, Martín.

— Excusez-moi, inspecteur, mais je crois que vous pourriez au moins daigner m'expliquer ce que je fabrique ici.

— Il y a environ trois heures, un habitant de l'immeuble où se trouve l'établissement de M. Roures rentrait chez lui, quand il a vu la porte du magasin ouverte et la lumière allumée. Surpris, il est entré : n'apercevant pas le propriétaire et celui-ci ne répondant pas à ses appels, il est allé dans l'arrière-boutique où il l'a trouvé les pieds et les mains attachés sur une chaise au milieu d'une mare de sang.

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