Carlos Zafón - Le jeu de l'ange

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Valera eut un sourire patient, comme s'il grondait affectueusement un enfant dissipé.

— Monsieur Martín, croyez-moi quand je vous assure que plus vous vous tiendrez loin de cette maison et de cette affaire, mieux ce sera pour vous. Acceptez ma présence, ne serait-ce que pour ce conseil.

Le chauffeur tourna dans le Paseo de Colón et alla chercher l'entrée du Paseo del Born par la rue Comercio. Les chariots de viande et de poisson, de glace et de denrées diverses commençaient à se presser devant la grande enceinte du marché. Sur notre passage, quatre garçons bouchers déchargeaient la carcasse d'un veau écartelé qui laissait une traînée de sang et de vapeur dont on pouvait sentir l'odeur.

— Vous habitez un quartier plein de charme et de scènes pittoresques, monsieur Martín.

Le chauffeur s'arrêta au bas de la rue Flassaders et quitta son siège pour nous ouvrir la portière. L'avocat descendit avec moi.

— Je vous accompagne jusqu'au portail.

— On va nous prendre pour des fiancés.

Nous pénétrâmes dans l'étroite ruelle obscure menant à ma maison. En arrivant devant, l'avocat me tendit la main, toujours avec la même politesse professionnelle.

— Merci de m'avoir tiré de là.

— Ce n'est pas moi qu'il faut remercier, répondit Valera, en sortant une enveloppe de la poche intérieure de son manteau.

En dépit de la demi-clarté diffusée par le lampadaire accroché au mur au-dessus de nos têtes, je reconnus le sceau et l'ange sur la cire. Valera me tendit l'enveloppe et, sur un dernier hochement de tête, il repartit vers sa voiture. J'ouvris le portail et montai l'escalier jusqu'au palier de l'appartement. En entrant, j'allai directement dans mon bureau et posai l'enveloppe sur la table. J'en retirai la feuille pliée portant l'écriture du patron.

Cher Martín,

J'espère et je souhaite que ce mot vous trouve en bonne forme, physiquement et moralement. Les circonstances voulant que je sois de passage à Barcelone, j'aimerais beaucoup goûter le plaisir de votre société ce jeudi à sept heures du soir dans la salle de billard du Cercle hippique pour que nous puissions commenter les progrès de notre projet.

En attendant, je vous salue affectueusement.

Votre ami,

ANDREAS CORELLI

Je repliai la feuille et la glissai soigneusement dans son enveloppe. Je grattai une allumette et, tenant l'enveloppe par un coin, je l'approchai de la flamme. Je la regardai brûler jusqu'à ce que la cire fonde en larmes écarlates qui coulèrent sur la table, et que mes doigts restent couverts de suie.

— Allez en enfer, murmurai-je, tandis que la nuit s'abattait plus noire que jamais, derrière les vitres.

36.

J'attendis une aube qui n'arrivait pas assis dans le fauteuil du bureau jusqu'à ce que ma rage retombe, puis je sortis dans la rue, bien disposé à ne pas tenir compte de l'avertissement de Me Valera. Il y soufflait ce froid coupant qui précède les matins d'hiver. En traversant le Paseo del Born, il me sembla entendre des pas derrière moi. Je me retournai un instant mais ne vis personne d'autre que les employés du marché qui déchargeaient les chariots, et je poursuivis ma route. En arrivant sur la place Palacio, j'aperçus les lanternes du premier tramway de la journée attendant dans le brouillard qui rampait depuis les eaux du port. Des serpents de lumière bleue grésillaient sur la caténaire. Je montai dans le tramway et m'assis à l'avant. Le contrôleur qui me vendit mon billet était le même que la fois précédente. Un à un, une douzaine de passagers vinrent s'installer, tous solitaires. Au bout de quelques minutes, le véhicule s'ébranla et nous commençâmes notre trajet pendant que, dans le ciel, un réseau capillaire rougeâtre se répandait entre des nuages noirs. Pas besoin d'être un poète ou un savant pour comprendre que la journée serait mauvaise.

Lorsque nous arrivâmes à Sarrià, le jour s'était levé dans une lumière grise et mourante qui empêchait de distinguer les couleurs. Je montai par les ruelles solitaires du quartier vers le versant de la colline. À plusieurs reprises, je crus de nouveau entendre des pas dans mon dos, mais chaque fois que je m'arrêtai pour vérifier, il n'y avait personne. Je parvins finalement à l'entrée du passage conduisant à la Casa Marlasca et me frayai un chemin dans la couche épaisse de feuilles mortes qui crissaient sous mes pieds. Je traversai lentement la cour et gravis les marches jusqu'à la porte principale en scrutant les fenêtres de la façade. J'actionnai trois fois le heurtoir et reculai de quelques pas. J'attendis une minute sans obtenir de réponse et frappai de nouveau. J'entendis l'écho des coups se perdre à l'intérieur.

— Il y a quelqu'un ?

Le bosquet qui entourait la propriété absorba l'écho de ma voix. Je contournai la maison jusqu'au pavillon qui abritait la piscine et m'approchai de la galerie vitrée. Les fenêtres étaient obscurcies par des volets de bois à demi fermés qui empêchaient de voir l'intérieur. L'une d'elles, toute proche de la porte vitrée de la galerie, était entrouverte. La targette qui verrouillait la porte était visible à travers la vitre. Je glissai un bras par l'entrebâillement de la fenêtre et libérai la serrure. La porte céda avec un bruit métallique. Je jetai un coup d'œil derrière moi pour m'assurer qu'on ne m'observait pas et entrai.

À mesure que ma vue s'ajustait à la pénombre, je commençai à deviner les contours de la pièce. J'allai aux fenêtres et poussai les contrevents pour gagner un peu de clarté. Un éventail de rais de lumière traversa les ténèbres et dessina les alentours. J'appelai de nouveau.

Le son de ma voix se perdit dans les entrailles de la maison comme une pièce de monnaie tombant dans un puits sans fond. Je me dirigeai vers l'extrémité de la salle où un arc en bois sculpté servait de passage vers un couloir obscur flanqué de tableaux à peine visibles sur les murs tapissés de velours. À l'autre bout s'ouvrait un grand salon circulaire avec un sol en mosaïque et un panneau mural en verre dépoli sur lequel on distinguait la forme d'un ange blanc tendant un bras et des doigts de feu. Un grand escalier de pierre montait en spirale autour du salon. Je m'arrêtai au pied de celui-ci et appelai encore.

— Bonjour ! Madame Marlasca ?

La maison était plongée dans un silence total et l'écho mourant emportait mon appel. Je gravis l'escalier menant au premier étage et m'arrêtai sur le palier d'où l'on pouvait contempler le salon et le panneau mural. De là, je discernais les empreintes laissées par mes pas sur la pellicule de poussière au sol. À part celles-ci, l'unique signe de passage était une sorte de sentier traversant la poussière, formé de deux lignes continues séparées de quelques dizaines de centimètres et, entre elles, des traces de pas. Des traces de grande taille. Désorienté, je les observai et finis par comprendre de quoi il s'agissait : le passage d'une chaise roulante et des pieds de celui qui la poussait.

Il me sembla entendre un bruit derrière moi et je me retournai. À l'extrémité du couloir, une porte battait légèrement. Un courant d'air froid en provenait. Je me dirigeai lentement vers elle. Ce faisant, je jetai un coup d'œil dans les pièces situées de part et d'autre. C'étaient des chambres à coucher dont les meubles étaient recouverts de housses et de draps. Les fenêtres fermées et une pénombre épaisse suggéraient qu'elles n'avaient pas été utilisées depuis longtemps, à l'exception d'une, plus grande que les autres, une chambre conjugale. On y respirait ce mélange particulier de parfum et de maladie qui se dégage des vieilles personnes. Je supposai qu'il s'agissait de la chambre de la veuve Marlasca, mais il n'y avait pas de signes de sa présence.

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