Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— Que croyez-vous qu'il se soit passé, donc ?
— Ce que je crois, et ce que suggère l'évidence, c'est que Jaco s'est arrangé pour qu'Irene Sabino manipule Marlasca. Vous devez savoir que l'avocat était obsédé par ces séances de spiritisme et autres supercheries, particulièrement depuis la mort de son fils. Jaco avait un compère, Damián Roures, qui fricotait dans ce milieu. Un comédien hors pair. À eux deux, et avec l'aide d'Irene Sabino, ils ont embobiné Marlasca en lui faisant miroiter qu'il pouvait se mettre en contact avec le monde des esprits. Marlasca était un homme désespéré et prêt à croire n'importe quoi. Ce trio de vilaines bêtes avait monté l'affaire parfaite, jusqu'au moment où Jaco est devenu plus ambitieux encore. Certains pensent que la Sabino n'était pas de mauvaise foi, qu'elle était naïvement amoureuse de Marlasca et croyait à tout ce salmigondis aussi fort que lui. Moi, cette hypothèse ne me convainc pas, mais de toute manière elle ne change rien à la suite des événements. Jaco a appris que Marlasca disposait de ces fonds à la banque et a décidé de les lui soustraire pour disparaître ensuite avec l'argent, en brouillant les pistes. Le rendez-vous sur l'agenda peut très bien avoir été une fausse piste, mise là par la Sabino ou par Jaco. Il n'y a aucune preuve qu'il soit de la main de Marlasca.
— Et d'où provenaient les cent mille francs que Marlasca gardait sur son compte de la Banque hispano-coloniale ?
— Marlasca lui-même les y avait versés en espèces un an plus tôt. Je n'ai pas la moindre idée d'où il a pu tirer une somme pareille. Ce que je sais, en revanche, c'est que la totalité du solde a été retirée, également en espèces, le matin du jour de son décès. Les avocats ont prétendu par la suite que l'argent avait été transféré sur un compte tiers, une sorte de fonds sous tutelle, et qu'il n'avait pas disparu, que Marlasca avait simplement décidé de réorganiser ses finances. Mais j'ai du mal à gober que quelqu'un réorganise ses finances en déplaçant près de cent mille francs le matin et brûle comme une torche l'après-midi. Je ne crois pas que cet argent soit allé à quelque fonds mystérieux. Au jour d'aujourd'hui, rien n'est venu me prouver qu'il n'a pas atterri entre les mains de Jaco Corbera et d'Irene Sabino. Au moins au début, parce que je doute que cette dernière en ait jamais vu ensuite un centime. Jaco a disparu avec l'argent. Pour toujours.
— Et elle, qu'est-elle devenue ?
— Cet aspect de l'affaire me fait également penser que Jaco a roulé Roures et Irene Sabino. Peu après la mort de Marlasca, Roures a laissé tomber le commerce de l'outre-tombe et ouvert un magasin d'articles de magie rue Princesa. À ma connaissance, il y est toujours. Irene Sabino a continué de se produire pendant deux ou trois ans dans des cabarets et des salles de moins en moins huppées. La dernière fois que j'en ai entendu parler, elle se prostituait dans le Raval et vivait dans la misère. Manifestement, elle n'a pas touché un centime de ces cent mille francs. Et Roures non plus.
— Et Jaco ?
— Tout porte à croire qu'il a quitté le pays sous un faux nom et qu'il vit confortablement quelque part de ses rentes.
En tout cas, tout cela, loin de m'éclairer, m'apportait de nouvelles interrogations. Salvador dut interpréter mon expression découragée, car il me gratifia d'un sourire de commisération.
— Valera et ses amis de la municipalité ont obtenu que la presse s'en tienne à la version de l'accident. Il a réglé la question par des obsèques de première classe pour ne pas remuer l'eau sale des affaires du cabinet qui, en bonne partie, concernaient la municipalité et la députation. Il a ainsi laissé dans l'ombre l'étrange conduite de M. Marlasca qui, au cours des douze derniers mois de sa vie, avait quitté sa famille et ses associés et acquis une maison en ruine dans un quartier de la ville où il n'avait jamais jusque-là aventuré ses élégantes chaussures, afin, selon son ancien associé, de se consacrer à l'écriture.
— Valera a-t-il précisé ce que Marlasca voulait écrire ?
— Un livre de poésie, ou un texte du genre.
— Et vous l'avez cru ?
— J'ai vu beaucoup de choses bizarres dans mon métier, mon ami, mais des avocats pleins aux as qui laissent tout tomber pour se mettre à écrire des sonnets, ça ne figure pas dans mon répertoire.
— Et donc ?
— Et donc le plus raisonnable aurait été de tout oublier et d'obéir aux ordres.
— Mais ce n'a pas été le cas.
— Non. Et pas parce que je suis un héros ou un imbécile. J'ai agi ainsi parce que chaque fois que je voyais cette pauvre femme, la veuve de Marlasca, ça me tordait les tripes, et je n'aurais pas pu continuer à me regarder dans la glace sans faire ce pour quoi j'étais censé être payé.
Il désigna le décor misérable et froid qui lui servait de foyer, et il rit.
— Croyez-moi, si j'avais su, j'aurais préféré être un lâche et ne pas sortir du rang. Je ne peux pas dire qu'à la préfecture on ne m'ait pas prévenu. L'avocat mort et enterré, il convenait de tourner la page et de consacrer nos efforts à poursuivre des anarchistes crevant de faim et des maîtres d'école aux idées suspectes.
— Vous dites : enterré… Où Diego Marlasca est-il enterré ?
— Je crois que c'est dans le caveau familial du cimetière de Sant Gervasi, pas très loin de la maison de la veuve. Est-ce que je peux vous demander d'où vous vient votre intérêt pour cette affaire ? Et ne me racontez pas qu'il s'agit d'une simple curiosité, à force d'habiter la maison de la tour.
— C'est difficile à expliquer.
— Si vous voulez un conseil d'ami, regardez-moi et prenez-en de la graine : laissez courir.
— J'aimerais bien. Le problème est que je ne crois pas que l'affaire, elle, me laisse courir.
Salvador m'observa longuement et hocha la tête. Il prit un papier et y nota un numéro.
— C'est le téléphone des voisins d'en bas. Ce sont de braves gens et les seuls dans tout l'escalier à posséder le téléphone. Vous pourrez m'y trouver ou laisser un message. Demandez Emilio. Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à m'appeler. Et soyez prudent. Jaco a disparu du panorama depuis des années, mais certains individus n'ont pas intérêt à ce qu'on déterre cette affaire. Cent mille francs, c'est beaucoup d'argent.
J'acceptai le numéro et le glissai dans ma poche.
— Je vous remercie.
— De rien. Après tout, que peuvent-ils encore contre moi ?
— Auriez-vous une photographie de Diego Marlasca ?e n'en ai pas trouvé une seule dans toute la maison.
— Je ne sais pas… C'est possible. Attendez, je vais voir.
Salvador se dirigea vers un secrétaire, dans un coin, et en tira une boîte en fer-blanc remplie de papiers.
— Je conserve encore quelques papiers de l'affaire… Vous voyez, même après tout ce temps, je reste incorrigible. Voilà, regardez. Cette photo m'a été donnée par la veuve.
Il me tendit une vieille photo de studio sur laquelle un homme de grande taille et à l'aspect avenant, paraissant avoir une quarantaine d'années, souriait à l'objectif sur un fond de velours. Je me perdis dans cet air franc, en me demandant comment il était possible que derrière lui se cache le monde ténébreux que j'avais découvert dans les pages de Lux æterna .
— Je peux la garder ?
Salvador hésita.
— Je suppose que oui. Mais ne la perdez pas.
— Je vous promets de vous la rendre.
— Promettez-moi surtout que vous ferez attention, je serai plus tranquille. Et que, si ça tourne mal, vous me téléphonerez.
— Promis.
30.
Le soleil allait se coucher quand je quittai Ricardo Salvador sur sa terrasse en plein vent et revins à la Plaza Real baignant dans une poussière de lumière qui teintait de rouge les silhouettes des passants et des touristes. Je finis par aller me réfugier dans le seul endroit de toute la ville où je m'étais toujours senti bien reçu et protégé. Quand j'arrivai rue Santa Ana, la librairie Sempere & Fils était sur le point de fermer. Le crépuscule rampait sur la ville, et une brèche bleu et pourpre s'était ouverte dans le ciel. Je m'arrêtai devant la vitrine derrière laquelle Sempere junior finissait de raccompagner un client qui, déjà, lui disait au revoir. En m'apercevant, il me sourit et me salua avec cette timidité qui était plutôt une forme de modestie.
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