Carlos Zafón - Le jeu de l'ange
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— On le serait à moins.
— Un de ces jours nous pourrions jeter dedans ce stagiaire, le nouveau qui se prétend le neveu de Macià, cette indépendantiste sans égale, et passe son temps à faire le malin, proposa Brotons.
— Fixons la date, et nous fêterons ça autour d'un bon plat de cap-i-pota , approuva M. Basilio.
Tous deux se tordirent de rire comme des collégiens. Qui se ressemble s'assemble, songeai-je.
La salle des archives était un labyrinthe de couloirs formés par des rayonnages de trois mètres de haut. Deux pâles créatures ayant l'air de ne pas être sorti des caves depuis quinze ans officiaient en qualité d'assistants de Brotons. À son arrivée, elles accoururent comme des chiens fidèles pour prendre ses ordres. Brotons me lança un regard inquisiteur.
— Que cherchons-nous ?
— 1904. La mort d'un avocat nommé Diego Marlasca. Membre insigne de la société barcelonaise, associé fondateur du cabinet Valera, Marlasca et Sentís.
— Quel mois ?
— Novembre.
Sur un geste de Brotons, les deux assistants partirent à la recherche des numéros correspondant au mois de novembre 1904. À cette époque, la mort s'inscrivait tellement dans la couleur des jours que la plupart des journaux ouvraient leur première page par de grandes nécrologies. On pouvait supposer que le décès d'un personnage de l'envergure de Marlasca n'avait pas été négligé par la presse de la ville et qu'il avait été annoncé à la une du journal. Les assistants revinrent avec plusieurs volumes et les déposèrent sur une grande table. Nous nous partageâmes la tâche et, à nous cinq, nous eûmes vite fait de rencontrer la nécrologie de don Diego Marlasca en première page, comme je l'avais supposé. Elle figurait dans le numéro du 23 novembre 1904.
— Habemus cadaver , annonça Brotons, à qui revenait cette découverte.
Quatre faire-part étaient consacrés à Marlasca. Un émanait de sa famille, un du cabinet d'avocats, un du barreau de Barcelone, le dernier de l'Ateneo Barcelonés.
— Ce que c'est que d'être riche ! On meurt cinq ou six fois, commenta M. Basilio.
Les nécrologies n'étaient pas en elles-mêmes d'un grand intérêt. Prières pour l'âme immortelle du défunt, indications que les obsèques auraient lieu dans l'intimité, panégyriques grandiloquents d'un éminent citoyen, érudit et membre irremplaçable de la société barcelonaise, etc.
— Ce qui vous préoccupe doit se trouver deux jours plus tôt ou plus tard, indiqua Brotons.
Nous parcourûmes donc les journaux de la semaine du décès de l'avocat et trouvâmes effectivement une série d'articles se rapportant à Marlasca. Le premier annonçait que cet avocat distingué était mort dans un accident. M. Basilio le lut à voix haute.
— Cet article a été rédigé par un orang-outang, trancha-t-il. Trois paragraphes redondants qui ne nous apprennent rien, et c'est seulement à la fin qu'il explique que la mort a été accidentelle, mais sans préciser quel genre d'accident.
— J'ai là une information plus intéressante, dit Brotons.
Un article du lendemain expliquait que la police enquêtait sur l'accident pour en déterminer les circonstances avec exactitude. Le plus intéressant était qu'il mentionnait le rapport du médecin légiste indiquant que Marlasca était mort noyé.
— Noyé ? l'interrompit M. Basilio. Comment ? Où ?
— Il ne le précise pas. Il a fallu probablement couper l'article pour donner toute sa place à l'urgente et exhaustive apologie de la sardane qui couvre trois colonnes sous le titre « Au son de la tenora : l'esprit et le rythme », indiqua Brotons.
— Donne-t-il le nom du policier chargé de l'enquête ? demandai-je.
— Il mentionne un dénommé Salvador. Ricardo Salvador.
Nous passâmes en revue les autres articles concernant la mort de Marlasca, mais ils ne contenaient rien d'intéressant. Les textes se régurgitaient mutuellement en répétant le même refrain, toujours trop identique à la version officielle fournie par le cabinet Valera & Associés.
— Tout cela sent nettement l'escamotage, opina Brotons.
Je poussai un soupir, découragé. J'avais espéré trouver davantage que de simples et pieux in memoriam et des articles creux qui n'apportaient aucune lumière sur les faits.
— Est-ce que vous n'aviez pas un bon contact à la préfecture ? s'enquit M. Basilio. Comment s'appelait-il ?
— Víctor Grandes, précisa Brotons.
— Il pourrait peut-être nous mettre en relation avec ce Salvador.
Je toussotai, et les deux compères me dévisagèrent en fronçant les sourcils.
— Pour des raisons qui n'ont rien à voir avec cette affaire – ou trop à voir, au contraire –, je préférerais éviter l'intervention de l'inspecteur Grandes.
Brotons et M. Basilio échangèrent un coup d'œil.
— D'accord. D'autres noms à rayer de la liste ?
— Marcos et Castelo.
— Je constate que vous n'avez rien perdu de votre talent pour vous faire des amis ! s'écria M. Basilio.
Brotons se frotta le menton.
— Pas de panique. Je crois que l'on doit pouvoir trouver un autre moyen sans attirer les soupçons.
— Si vous me dégotez Salvador, je suis prêt à vous sacrifier ce que vous voudrez, même un cochon.
— Avec ma goutte, j'ai dû renoncer au lard, mais je ne cracherais pas sur un bon havane, convint Brotons.
— Deux, ajouta M. Basilio.
Pendant que je courais vers un bureau de tabac de la rue Tallers pour y acheter les deux cigares les plus suaves et les plus chers de l'établissement, Brotons effectua quelques appels discrets à la préfecture et confirma que Salvador avait quitté la police ou, plus précisément, qu'il y avait été contraint, et qu'il exerçait à présent le métier de garde du corps pour industriels ou d'enquêteur privé pour divers cabinets d'avocats de la ville. Quand je revins à la rédaction pour remettre lesdits cigares à mes bienfaiteurs, le chef des archives me tendit une note :
Ricardo Salvador
rue de la Lleona, 21, dernier étage
— Je vous dois une fière chandelle, dis-je.
— Puisse-t-elle vous éclairer !
29.
La rue de la Lleona, plus connue chez les habitants du quartier comme celle dels Tres Llits , la rue des Trois-Lits, en l'honneur du célèbre bordel qu'elle abritait, était une ruelle aussi ténébreuse que sa réputation. Elle partait du côté à l'ombre des arcades de la Plaza Real et se faufilait dans un étroit intervalle, humide et rebelle à la lumière du jour, entre de vieux immeubles entassés les uns sur les autres et reliés par une perpétuelle toile d'araignée de fils où séchait la lessive. Leurs façades décrépites se décomposaient pour tourner à l'ocre et les dalles qui couvraient le sol avaient été baignées de sang durant les années où y régnaient les pistoleros. Je l'avais plus d'une fois utilisée comme décor dans les histoires de La Ville des maudits et maintenant encore, déserte et oubliée, elle continuait pour moi à sentir les intrigues et la poudre. Ce lieu lugubre semblait indiquer que la mise à la retraite forcée du commissaire Salvador n'avait pas été généreuse.
Le numéro 21 était un modeste immeuble pris en tenaille entre deux autres. Le porche était ouvert et n'était qu'un puits d'ombre d'où partait un escalier étroit et abrupt en colimaçon. Le sol était couvert de flaques, et un liquide noir et visqueux filtrait entre les interstices du carrelage. Je gravis l'escalier cahin-caha, sans lâcher la rampe, mais sans trop m'y fier. Il n'y avait qu'une porte par palier et, à en juger par l'aspect des lieux, aucun appartement ne devait dépasser les quarante mètres carrés. Une petite tabatière couronnait la cage de l'escalier et répandait une faible lumière sur les paliers du haut. La porte du dernier étage était au fond d'un bref couloir. Je fus surpris de la trouver entrouverte. Je frappai, sans obtenir de réponse. La porte donnait accès à une pièce exiguë contenant un fauteuil, une table et une étagère chargée de livres et de boîtes en fer-blanc. Une manière de cuisine et de buanderie occupait la pièce voisine. Le seul agrément de cette cellule était une terrasse donnant sur les toits. La porte de la terrasse était également ouverte et laissait filtrer un courant d'air frais qui charriait les odeurs de graillon et de lessive des toits de la vieille ville.
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