Carlos Zafón - L'ombre du vent
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– J'ai trop d'argent, et je n'ai pas d'autre ami que Julián, disait-il pour toute explication.
Il n'entretenait guère de relation avec ses frères ni avec le reste de sa famille, dont il parlait comme s'il s'agissait d'étrangers. Il ne s'était pas marié et sortit 480
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rarement de la demeure, dont il n'occupait que le dernier étage. Il avait là son bureau, ou il travaillait fiévreusement, écrivant des articles et des chroniques pour divers journaux et revues de Madrid et de Barcelone, traduisant des livres techniques de l'allemand
et
du
français,
corrigeant
des
encyclopédies et des manuels scolaires... Miquel Moliner était dévoré par une culpabilité qu'il soignait par le travail, et même s'il respectait, voire enviait l'oisiveté des autres, il la fuyait comme la peste. Loin de se vanter de son éthique du travail, il plaisantait sur cette frénésie de production et la décrivait comme une forme mineure de la lâcheté.
– Pendant qu'on travaille, on ne regarde pas la vie dans les yeux.
Nous devînmes bons amis presque sans nous en rendre compte. Nous avions beaucoup de choses en commun, peut-être trop. Miquel me parlait de livres, de son cher docteur Freud, de musique, mais surtout de son vieux camarade Julián. Nous nous voyions presque toutes les semaines. Miquel me racontait des histoires du temps de Julián au collège San Gabriel. Il conservait une collection de vieilles photos, de récits écrits par son ami adolescent. Miquel entretenait un culte pour Julián et, à travers ses paroles et ses souvenirs, j'appris à découvrir celui-ci, à en recréer une image dans l'absence. Un an après notre première rencontre, Miquel m'avoua qu'il était amoureux de moi. Je ne voulus pas le blesser, ni non plus lui mentir. Mentir à Miquel était impossible. Je lui répondis que j'avais beaucoup d'estime pour lui, qu'il m'était devenu très proche, mais que je ne l'aimais pas d'amour. Miquel me dit qu'il le savait.
– Tu es amoureuse de Julián, mais tu l'ignores encore.
481
Nuria Monfort : mémoire de revenants En août 1933, Julián m'écrivit pour m'annoncer qu'il avait pratiquement terminé le manuscrit d'un nouveau roman, intitulé Le Voleur de cathédrales .
Cabestany avait plusieurs contrats à renouveler en septembre avec Gallimard. Depuis des semaines, il était paralysé par une attaque de goutte et, pour me récompenser de mon zèle, il décida que j'irais en France à sa place négocier les nouveaux contrats et, en même temps, rencontrer Julián Carax pour prendre le nouveau livre. J'écrive à Julián en lui annonçant ma venue pour la mi-septembre et en lui demandant s'il pouvait me recommander un hôtel modeste et d'un prix acceptable. Julián répondit que je pouvais m'installer chez lui, un petit logement du quartier Saint-Germain, et économiser l'argent de l'hôtel pour d'autres dépenses. La veille de mon départ j'allai voir Miquel et lui demandai s'il avait un message pour Julián. Il hésita longtemps, puis me dit que non.
La première fois que je vis Julián en chair et en os, ce fut à la gare d'Austerlitz. L'automne était tombé sur Paris en traître, et la gare était noyée dans le brouillard. J'attendais sur le quai pendant que les autres voyageurs se dirigeaient vers la sortie. Je me retrouvai vite seule, et avisai un homme engoncé dans un imperméable noir, posté au bout du quai, qui me dévisageait derrière la fumée de sa cigarette. Au cours du voyage, je m'étais souvent demandé comment je reconnaîtrais Julián. Les photos que j'avais vues dans la collection de Miquel Moliner dataient d'au moins treize ou quatorze ans. Je regardai partout. Le quai était désert, à l'exception de cette silhouette et de moi. Je remarquai que l'homme n'observait avec une certaine curiosité, attendant peut-être, comme moi, quelqu'un d'autre. Ce ne pouvait être Julián. D'après ce que je savais, il avait 482
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alors trente-deux ans, et cet homme semblait plus âgé. Ses cheveux étaient gris, son visage exprimait la tristesse ou la fatigue. Trop pâle et trop maigre. Ou était-ce seulement l'effet du brouillard et du voyage épuisant ? Je m'étais accoutumée à l'image d'un Julián adolescent. Je m'approchai de l'inconnu avec circonspection et le regardai dans les yeux.
– Julián ?
L'étranger sourit et fit signe que oui. Julián avait le plus beau sourire du monde.
Il habitait une mansarde dans le quartier Saint-Germain. Le logement se limitait à deux pièces : la plus grande, avec une cuisine minuscule, donnait sur un petit balcon d'où l'on voyait les tours de Notre-Dame émerger d'une jungle de toits et de brume. La chambre à coucher n'avait pas de fenêtre et ne comportait qu'un ht d'une personne. Les cabinets étaient au fond du couloir et il les partageait avec les autres locataires. L'ensemble n'atteignait pas la surface du bureau de M. Cabestany. Julián avait fait le ménage à fond et tout préparé pour m'accueillir avec simplicité et confort Je fis semblant d'être ravie de son logement qui sentait encore la cire et le désinfectant, dispensés avec plus d'énergie que de savoir-faire. Les draps étaient neufs. Je vis qu'ils portaient des motifs imprimés, des dragons et des châteaux. Des draps d'enfant. Julián s'excusa en expliquant qu'il les avait achetés à un prix défiant toute concurrence, mais qu'ils étaient de première qualité. Ceux qui n'étaient pas décorés coûtaient le double et, argumenta-t-il, étaient plus ennuyeux.
Dans la pièce principale, une vieille table faisait face à la vue sur les tours de Notre-Dame. Dessus étaient posées la vieille machine à écrire Underwood acquise avec l'avance consentie par Cabestany et deux piles, l'une de feuillets vierges, l'autre de feuillets 483
Nuria Monfort : mémoire de revenants écrits au recto et au verso. Julián partageait son logis avec un énorme chat blanc qu'il appelait Kurtz. Le félin m'observait avec méfiance en se léchant les griffes aux pieds de son maître. Je dénombrai deux chaises, un portemanteau et guère plus. Et des livres.
Des livres tapissant les murs, du sol au plafond, sur deux rangées. Pendant que j'inspectais les lieux, Julián soupira.
– Il y a un hôtel à deux rues d'ici. Propre, bon marché et respectable. Je me suis permis d'y réserver une chambre... J'hésitai, mais j'avais peur de le vexer.
– Je serai très bien ici, à condition, bien sûr, ne soit pas trop gênant pour toi et pour Kurtz.
Kurtz et Julián échangèrent un regard. Julián fit signe que non, et le chat imita son geste. Je n'avais pas réalisé à quel point ils se ressemblaient Julián insista pour me céder la chambre à coucher. Il prétendit qu'il ne dormait presque pas et qu'il s'installerait dans la pièce principale sur un lit de camp prêté par son voisin, M. Darcieu, un vieil illusionniste qui lisait dans la main des demoiselles en se faisant payer d'un baiser. Cette première nuit, je m'endormis comme une masse, épuisée par le voyage. Je me réveillai à l'aube et découvris que Julián était sorti. Kurtz dormait sur la machine à écrire de son maître. Il ronflait comme un gros chien.
Je m'approchai de la table et vis le manuscrit du nouveau roman que j'étais venue chercher.
Le Voleur de cathédrales
Sur la première page, comme sur tous les romans de Julián, figurait la dédicace, écrite à la main :
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Pour P
Je fus tentée de commencer à le lire. J'étais sur le point de prendre la deuxième page quand je m'aperçus que Kurtz me surveillait du coin de l'œil.
Comme je l'avais vu faire à Julián, je fis non de la tête. Le chat fit la même chose, et je remis la feuille à sa place. Au bout d'un moment, Julián apparut avec du pain frais, un thermos de café et du fromage blanc.
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