Carlos Zafón - L'ombre du vent
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Je me dirigeai vers celui qui surnageait à l'embouchure de la rue Tallers et achetai la première édition du jour, qui sentait encore l'encre fraîche. J'en parcourus les pages à toute allure jusqu'à ce que je trouve la rubrique nécrologique. Le nom de Nuria Monfort était là, sous une croix d'imprimerie, et je sentis mon regard se brouiller. Je m'éloignai, le journal plié sous le bras, en quête d'obscurité.
L'enterrement était prévu pour l'après-midi, à quatre heures, au cimetière de Montjuïc. Je revins à la maison en faisant un détour. Mon père dormait toujours, et je retournai dans ma chambre. Je m'assis à ma table et sortis le stylo Meisterstück de son étui.
Je pris une feuille blanche et laissai la plume me guider. Dans main, elle n'avait rien à dire. Je cherchai en vain mots que je voulais offrir à Nuria Monfort, mais je fus incapable d'écrire ou de sentir quoi que ce soit, excepté cette terreur inexplicable que me causait son absence, le sentiment de la savoir disparue, arrachée d'un coup. Je sus qu'un jour elle reviendrait vers moi, des mois des années plus tard, que toujours je garderais son souvenir, quand je croiserais un 463
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inconnu, des images qui ne m'appartenaient pas, sans savoir si j'en étais digne. Tu n’es plus qu'ombres, pensai-je. Comme tu as vécu.
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Peu avant trois heures de l'après-midi, sur le Paseo de Colón, je montai dans l'autobus qui devait me mener à Montjuïc. Derrière la vitre se dessinait la forêt de mâts et de pavillons qui flottaient dans la darse du port. L'autobus était presque vide. Quand il prit la route qui montât vers l'entrée est du grand cimetière de la ville, je restai le seul passager.
– A quelle heure passe le dernier bus ?
demandai-je au contrôleur avant de descendre.
– A quatre heures et demie.
Il me laissa aux portes de l'enceinte. Une avenue bordée de cyprès s'élevait dans la brume. Même de là, au pied de la montagne, on entrevoyait la ville infinie des morts qui escaladait le versant jusqu'au sommet pour continuer de l'autre côté. Avenues de tombes, allées de dalles, ruelles de mausolées, tours couronnées d'anges flamboyants, forêts de sépulcres se pressaient les unes contre les autres. La ville des morts était une fosse de palais, un ossuaire de mausolées monumentaux, gardés par des armées de statues en décomposition engluées dans la boue. Je 464
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respirai profondément avant de pénétrer dans le labyrinthe. Ma mère reposait à une centaine de mètres de ce chemin flanqué d’interminables tables rangées de mort et de désolation, À chaque pas je pouvais sentir le froid, le vide et le désespoir de ce lieu, l'horreur de son silence et des visages figés dans de vieux portraits abandonnés à la compagnie des cierges et des fleurs fanées. Je finis par distinguer au loin les lampes à gaz allumées autour d'une fosse. Les silhouettes d'une demi-douzaine de personnes s’alignaient en se découpant sur un ciel de cendre. Je pressai le pas et m'arrêtai quand je pus entendre les paroles du prêtre.
Le cercueil, un coffre en pin brut, était posé à même la boue. Deux fossoyeurs le gardaient, appuyés sur leurs pelles. J'examinai l'assistance. Le vieil Isaac, le gardien du Cimetière des Livres Oubliés, n'était pas venu à l'enterrement de sa fille. Je reconnus la voisine de palier, la tête secouée par les sanglots tandis qu'un homme à l'aspect défait la consolait en lui caressant le dos. Son mari, supposai-je. Près d'eux, une femme d'une quarantaine d'années, habillée de gris, tenait un bouquet de fleurs. Elle pleurait en silence, détournant ses yeux de la fosse et serrant les lèvres. Je ne l'avais jamais vue. A l'écart du groupe, engoncé dans une gabardine noire et tenant son chapeau derrière son dos, je vis le policier qui m'avait sauvé la vie la veille, Palacios. Il leva les yeux et m'observa quelques secondes sans qu'un trait de son visage le trahisse. Les paroles aveugles du prêtre, dépourvues de sens, étaient tout ce qui nous séparait du terrible silence. Je contemplai le cercueil, souillé de terre argileuse. J'imaginai Nuria Monfort couchée à l'intérieur, et c'est seulement quand l'inconnue me tendit une fleur de son bouquet que je me rendis compte de mes larmes. Je restai là, immobile, jusqu'à 465
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ce que le groupe se disperse et que, sur un signe du prêtre, les croque-morts s'apprêtent à faire leur travail à la lumière des lampes. Je glissai la fleur dans la poche de mon manteau et m'éloignai, incapable de prononcer l'adieu pour lequel j'étais venu.
La nuit commençait à tomber quand je parvins à la porte du cimetière, et je sus que j'avais raté le dernier autobus. Je me disposai à entreprendre une longue marche à l'ombre de la nécropole et m'engageai sur la route qui longeait le port pour rejoindre Barcelone. Une voiture noire stationnait à une vingtaine de mètres devant moi, phares allumés.
Le conducteur fumait une cigarette. Quand je tus tout près, Palacios ouvrit la portière et me fît signe de monter.
– Monte, je te rapprocherai de chez toi À cette heure-ci, tu ne trouveras ni autobus ni taxi.
J'hésitai un instant.
– Je préfère marcher.
– Ne dis pas de bêtises. Monte.
Il parlait d'un ton tranchant, comme quelqu'un qui l'habitude de commander et de se faire obéir sur-champ.
– S 'il te plaît, ajouta-t-il.
Je montai, et le policier mit le moteur en marche.
– Enrique Palacios, dit-il en me tendant la main.
Je ne la serrai pas.
– Vous pouvez me déposer sur le Paseo de Colón.
La voiture démarra rapidement Nous fîmes une bonne partie du trajet sans desserrer les lèvres.
– Je veux que tu saches que je suis sincèrement désolé de ce qui est arrivé à Mme Monfort.
Dans sa bouche, ces mots me parurent une obscénité, une insulte.
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– Je vous remercie de m'avoir sauvé la vie l'autre jour, mais je dois vous dire aussi que je me fous que vous soyez désolé ou pas, monsieur Palacios.
– Je ne suis pas ce que tu penses, Daniel. Je voudrais t'aider.
– Si vous espérez que je vous dise où est Fermín vous pouvez me laisser ici même...
– Je me fiche complètement de l'endroit où est ton ami. Je ne suis pas en service.
Je ne dis rien.
– Tu ne me fais pas confiance, et je ne t'en veux pas. Mais au moins, écoute-moi. Toute cette affaire est allée trop loin. Cette femme n'aurait pas dû mourir. Je te demande de laisser tomber et d'oublier pour toujours cet homme, ce Carax.
– Vous en parlez comme si ça dépendait de ma volonté. Je ne suis qu'un spectateur. La pièce, c'est vous et vos chefs qui l'avez montée.
– Je suis fatigué des enterrements, Daniel. Je ne veux pas avoir à assister au tien.
– Tant mieux, parce que vous n'êtes pas invité.
– Je parle sérieusement.
– Moi aussi. Faites-moi le plaisir de vous arrêter et de me laisser ici.
– Nous serons au Paseo de Colon dans deux minutes.
– Ça m'est égal. Cette voiture pue la mort, comme vous. Laissez-moi descendre.
Palacios ralentit et s'arrêta sur le bas-côté. Je descendis et refermai violemment la portière, en évitant son regard. J'attendis qu'il s'éloigne, mais le policier ne se décidait pas à redémarrer. Je me retournai et vis qu’il baissait la vitre. Il me sembla lire sur son visage de la sincérité et même de la douleur, mais je refusai de leur accorder du crédit.
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– Nuria Monfort est morte dans mes bras, Daniel, dit-il. Je crois que ses dernières paroles ont été un message pour toi.
– Qu'est-ce qu'elle a dit ? questionnai-je, en sentant ma voix se glacer. A-t-elle prononcé mon nom ?
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