Carlos Zafón - L'ombre du vent

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– Monsieur Tomás est très occupé, et il ne peut vous recevoir.

– Vous lui avez dit qui je suis ? Daniel Sempere.

– Oui, monsieur. Il vous prie de vous en aller.

Je reçus au creux de l'estomac un coup glacé qui me coupa le souffle.

– Je regrette, monsieur, dit Cecilia.

Je hochai la tête, sans trouver que répondre. La femme de chambre ouvrit la porte de ce que, quelques jours plus tôt, je considérais encore comme ma seconde maison.

– Monsieur veut-il un parapluie ?

– Non, merci, Cecilia.

– Je regrette, monsieur Daniel, répéta-t-elle.

– Je me forçai à lui adresser un large sourire.

– Ne t'inquiète pas, Cecilia.

La porte se referma en me laissant dans l’ombre.

Je restai un moment sans réaction, puis descendis lentement l’escalier. Arrivé au coin de la rue, je m’arrêtai pour me retourner. Je levai les yeux vers 458

L’ombre du vent

l’étage des Aguilar. Tomás se découpait dans l’encadrement de sa fenêtre. Il me regardait, immobile. Je le saluai de la main. Il ne me renvoya pas les gestes et rentra dans sa chambre. J’attendis presque cinq minutes, dans l’espoir de le voir réapparaître, mais en vain. Je m’en fus en compagnie de la pluie qui lava mes larmes.

29

En revenant à la librairie, je passai devant le cinéma Capitol où deux peintres juchés sur un échafaudage contemplaient avec désolation le panneau qui n’avait pas fini de sécher se diluer sous l’averse. La silhouette stoïque du policier de garde devant la librairie était repérable de loin. En approchant du magasin M. Federico Flaviá, je vis que l’horloger était sorti sur le seuil et regardait la pluie tomber. Les séquelles de son séjour au commissariat étaient encore lisibles sur son visage. Il portait un impeccable complet de laine grise et tenait une cigarette qu’il ne s’était pas donné le mal d’allumer.

– Tu as quelque chose contre les parapluies, Daniel ?

– Qu’y a-t-il de joli que la pluie, monsieur Federico ?

– La pneumonie. Allons, entre, ce que tu m'as demandé est prêt.

459

Ville d'ombres

Je le dévisageai sans comprendre. M. Federico m'observait avec insistance, sans cesser de sourire. Je me bornai à faire un geste d'assentiment et le suivis à l'intérieur de son bazar aux merveilles. Dès que nous fûmes entrés, il me tendit un petit sac en papier kraft.

– Et maintenant, file, le fantoche qui surveille la librairie ne nous quitte pas des yeux.

Je glissai un regard à l'intérieur du sac. Il contenait un petit livre relié en cuir. Un missel. Le missel que Fermín avait à la main la dernière fois que je l'avais vu. M. Federico, en me poussant dehors, me fît signe de ne pas dire un mot. Une fois dans la rue, il retrouva sa sérénité et haussa la voix.

– Et rappelle-toi qu'il ne faut pas forcer le remontoir, sinon tu casseras encore le ressort, compris ?

– Soyez sans crainte, monsieur Federico, et merci.

En me rapprochant de l'agent en civil, je sentis que le nœud qui s'était formé dans mon estomac se serrait de plus en plus. Je passai devant l'homme et le saluai de la main qui tenait le sac remis par M.

Federico. Il me regardait d'un air vaguement intéressé. Je me glissai dans la librairie. Mon père se tenait derrière le comptoir, comme s'il n'avait pas bougé depuis mon départ. Ses yeux étaient tristes.

– Écoute, Daniel, pour tout à l'heure...

– Ne t'en fais pas. Tu avais raison.

– Tu trembles de froid.

J'acquiesçai, sans plus, et le vis partir chercher le thermos. J'en profitai pour m'éclipser dans l'arrière-boutique et examiner le missel. Le message de Fermín s'en échappa comme un papillon. Je le

rattrapai au vol.

460

L’ombre du vent

La feuille de papier à cigarettes était presque transparente et l'écriture minuscule, si bien que je dus la tenir à contre-jour pour pouvoir la déchiffrer, Cher Daniel

Ne croyez pas un mot de ce que disent les journaux, sur l'assassinat de Nuria Monfort. Comme toujours, c'est pur mensonge. Je suis sain et sauf, et caché en lieu sûr. N'essayez pas de me chercher ou de m'envoyer des messages. Détruisez ce mot dès que vous l'aurez lu. Pas besoin de l'avaler, il suffit de le brûler ou de le déchirer en mille morceaux. Je reprendrai contact avec vous, en faisant appel à mon ingéniosité habituelle et aux bons offices d'amis communs. Je vous prie de transmettre l'essence de ce message, en code et en toute discrétion, à l'élue de mon cœur. Vous, ne faites rien. Votre ami, le troisième homme,

F R d T.

Je relisais le message quand quelqu'un frappa à la porte du réduit.

– On peut ? demanda une voix inconnue.

Mon cœur bondit dans ma poitrine. Ne trouvant rien d'autre, je fis une boulette de la feuille de papier à cigarettes et l'avalai. Je tirai la chaîne et profitai du fracas de la chasse d'eau pour déglutir. Le papier avait le goût de cierge et de Sugus. En ouvrant la porte, je me trouvai face au sourire reptilien du policier qui quelques secondes plus tôt, était posté devant la librairie.

–Excusez-moi. Je ne sais pas si c'est d'entendre la pluie tomber toute la journée, mais j'étais au bord de pisser dans mon troc, sans parler du reste…

461

Ville d'ombres

– Je vous en prie, dis-je en lui cédant le passage.

Faites comme chez vous.

– Merci beaucoup.

L'agent, qui à la lumière de l'ampoule me parut ressembler à une belette, m'inspecta de haut en bas.

Son regard glauque comme un égout se posa sur le missel.

– Si je ne lis pas quelque chose, je n'y arrive pas, argumentai-je.

– Moi, c'est pareil. Et après ça, on dit que les Espagnols ne lisent pas. Vous me le prêtez ?

– Juste au-dessus de la chasse d'eau, il y a le dernier Prix de la Critique, proposai-je. Infaillible.

Je m'éloignai le plus dignement possible et rejoignis mon père qui était en train de me préparer un café au lait

– Qu'est-ce qu'il fait là ? l'interrogeai-je.

– Il m'a juré qu'il avait la colique. Qu'est-ce que je pouvais faire ?

– Le laisser dans la me, ça l'aurait réchauffé.

Mon père fronça les sourcils.

– Si tu n'y vois pas d'inconvénient, je monte.

– Bien sûr. Et mets des vêtements secs, sinon tu vas attraper une pneumonie.

L'appartement était froid et silencieux. J'allai dans la chambre et regardai par la fenêtre. Sous le porche de l'église Santa Ana, la seconde sentinelle n'avait pas quitté son poste. J'ôtai les vêtements mouillés et enfilai un pyjama épais et une robe de chambre qui avait appartenu à mon grand-père. Je m'allongeai sur le lit sans prendre la peine d'allumer et

m'abandonnai

à

la

pénombre

et

au

tambourinement de la pluie sur les carreaux. Je fermai les yeux et tentai de trouver l'image, le contact de la peau et l'odeur de Bea. Je n'avais pas fermé l'œil la nuit précédente, et la fatigue fit bientôt son effet.

462

L’ombre du vent

Dans mes rêves, la silhouette d'une Parque enveloppée de brume chevauchait au-dessus de Barcelone, lueur spectrale qui tombait sur les tours et les toits, tenant au bout de ses fils de deuil des centaines de petits cercueils blancs qui laissaient sur leur passage une traînée de fleurs sombres dont les pétales portaient, écrit avec du sang, le nom de Nuria Monfort.

Je me réveillai dans une aube grise qui filtrait par les vitres embuées. Je m'habillai chaudement et chaussai de gros souliers. Je sortis en silence dans le couloir pour traverser l'appartement presque à tâtons, me glissai par la porte et gagnai la rue. Au loin, les kiosques des Ramblas étaient déjà éclairés.

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