Carlos Zafón - L'ombre du vent
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Nuria Monfort : mémoire de revenants comme j'aimais Julián, même si je passais le reste de mes jours à essayer.
Un jour, Julián s'endormit dans mes bras, épuisé. L'après-midi précédente, en passant devant la vitrine d'un prêteur sur gages, j'avais vu un stylo qui était exposé là depuis des années et dont le boutiquier assurait qu'il avait appartenu à Victor Hugo. Julián était trop démuni pour l’acheter, mais il le regardait tous les jours. Je m'habillai en silence et descendis à la boutique. Le stylo coûtait une fortune que je n'avais pas sur moi, mais le vendeur me dit qu'il accepterait un chèque en pesetas tiré sur n'importe quelle banque espagnole ayant une agence à Paris.
Avant de mourir, ma mère m'avait fait promettre d'économiser au fil des ans pour que je puisse m'acheter une robe de mariée. Le stylo de Victor Hugo me priva de voile et de couronne de fleurs d'oranger, et j'avais beau savoir que c'était une folie, jamais je n'ai dépensé mon argent avec plus de plaisir. En sortant de la boutique avec l'étui contenant l'instrument fabuleux, je m'aperçus qu'une femme me suivait. Une dame très élégante, les cheveux platinés et les yeux les plus bleus que j'aie jamais vus. Elle s’approcha et se présenta. C'était Irène Marceau, la protectrice de Julián. Hervé, mon petit guide, lui avait parlé de moi. Elle voulait juste me connaître : étais-je la femme que Julián avait attendue pendant toutes ces années ? Je n'eus pas besoin de lui expliquer, Irène se borna à hocher la tête et à me donner un baiser sur la joue. Je la vis s'éloigner dans la rue, et je sus alors que Julián ne serait jamais à moi, que je l'avais perdu avant même de commencer. Je revins à la mansarde, l'étui caché dans mon sac. Réveillé, Julián m'attendait. Je me déshabillai sans rien dire et nous fîmes l'amour pour la dernière fois. Quand il me demanda pourquoi je 490
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pleurais, je répondis que c'étaient des larmes de bonheur. Plus tard, pendant que Julián descendait chercher quelque chose à manger, je fis mes bagages et laissai l'étui avec le stylo sur la machine à écrire. Je mis le manuscrit du roman dans ma valise et partis avant le retour de Julián. Sur le palier, je rencontrai M. Darcieu, le vieil illusionniste qui lisait dans la main des demoiselles en se faisant payer d'un baiser.
Il me prit la main gauche et m'observa avec tristesse.
– Vous avez du poison dans le cœur, mademoiselle.
Quand je voulus m'acquitter selon son tarif habituel, il refusa avec douceur, et ce fut lui qui me baisa la main.
J'arrivai à la gare d'Austerlitz à midi, juste à temps pour prendre le train de Barcelone. Le contrôleur qui me vendit mon billet me demanda si je me sentais bien. Je fis signe que oui et m'enfermai dans le compartiment. Le train s'ébranlait déjà quand, regardant par la fenêtre, j'aperçus la silhouette de Julián sur le quai, au même endroit où je l'avais vu pour la première fois. Je fermai les yeux et ne les rouvris que lorsque le train eut laissé derrière lui la gare et cette ville magique où je ne pourrais jamais revenir. Ce jour-là était celui de mes vingt-quatre ans, et je sus que le meilleur de ma vie était resté derrière moi.
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Nuria Monfort : mémoire de revenants 2
A mon retour de Paris, je laissai passer un temps avant de revoir Miquel Moliner. J'avais besoin de m'ôter Julián de la tête et sentais que je ne saurais que répondre si Miquel me posait des questions sur lui. Quand nous nous retrouvâmes, je n'eus pas besoin de lui dire quoi que ce soit. Miquel me regarda dans les yeux et se borna à esquisser un signe d'acceptation. Il me parut plus maigre qu'avant mon départ, son visage était d'une pâleur presque maladive, et j'attribuai cela à l'excès de travail. Il m'avoua qu'il traversait des difficultés économiques.
Il avait dépensé la quasi-totalité de son héritage dans ses donations philanthropiques, et les avocats de ses frères tentaient de le déloger DE l'hôtel particulier en arguant d'une clause du testament du vieux Moliner, selon laquelle Miquel ne pourrait jouir de cette demeure qu'à condition de la maintenir en bon état et de justifier de sa solvabilité. Dans le cas contraire, l'hôtel particulier de la me Puertaferrisa reviendrait à ses fières,
– Même à l'article de la mort, mon père avait compris que je dépenserais son argent jusqu'au dernier centime pour tout ce qu'il avait détesté dans la vie.
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Ses revenus de chroniqueur et traducteur étaient loin de lui permettre d'entretenir semblable résidence.
– La difficulté n'est pas de gagner de l'argent, se lamentait-il. La difficulté est de le gagner en faisant quelque chose qui en vaille la peine.
Je le soupçonnais de boire en cachette. Parfois, mains tremblaient. J'allais chez lui tous les dimanches et l'obligeais à sortir, à quitter sa table de travail et ses encyclopédies. Je savais que me voir le faisait souffrir. Il se comportait comme s'il ne se souvenait pas de sa proposition de mariage ni de mon refus, mais je surprenais son regard quand il m'observait, et j'y lisais le désir et le regret : un regard de vaincu. L'unique excuse que je trouvais à ma cruauté était purement égoïste : Miquel était le seul à connaître la vérité sur Julián et Penélope Aldaya.
Au cours de ces mois que je passai loin de Julián, Penélope Aldaya était devenue un fantôme qui dévorait mes rêves et mes pensées. Je me souvenais encore de l'expression de déception sur le visage d'Irène Marceau quand elle avait compris que je n'étais pas la femme que Julián attendait. Penélope Aldaya, par son absence déloyale, se révélait une ennemie trop puissante pour moi. Invisible, je l'imaginais parfaite, telle une lumière qui me reléguait dans l'ombre, moi, indigne, vulgaire, trop physiquement présente. Je n'avais jamais pensé que l'on puisse haïr à ce point, et malgré soi, quelqu'un que l'on ne connaissait même pas, quelqu'un que l'on n'avait jamais vu. Je croyais, je suppose, qu'il me suffirait de me trouver face à face avec elle, de constater qu'elle était bien faite de chair et d'os, pour que le maléfice se brise et que Julián soit de nouveau libre. Et moi avec lui. Je voulus croire que c'était une 493
Nuria Monfort : mémoire de revenants question de temps, de patience. Tôt ou tard, Miquel me dirait la vérité. Et la vérité me délivrerait.
Un jour que nous nous promenions dans le cloître de la cathédrale, Miquel reparla de ses sentiments pour moi. Je le regardai et vis un homme seul et sans espoir. Je n'ignorais pas ce que je faisais quand je l'emmenai chez moi et le laissai me séduire.
Je savais que je lui mentais et qu'il le savait aussi, mais je n'avais rien d’autre au monde. C'est ainsi, par désespérance, que nous devînmes amants. Je voyais dans ses yeux ce que j'aurais voulu voir dans ceux de Julián. Je savais qu'en me donnant à lui je me vengeais de Julián, de Penélope et de tout ce qui m'était refusé. Miquel, malade de désir et de solitude, était conscient que notre amour était une comédie, et même ainsi, il ne pouvait me laisser partir. Il buvait de plus en plus et, souvent, ne parvenait à me posséder qu'à grand-peine. Il s'en sortait par des plaisanteries amères : après tout, prétendait-il, nous étions devenus un couple exemplaire dans un temps record. Nous nous faisions mutuellement du mal par dépit et par lâcheté. Une nuit, presque un an après mon retour de Paris, je lui demandai de me dire la vérité sur Penélope. Miquel avait bu, et il devint violent, comme jamais je ne l'avais vu auparavant.
Écumant de rage, il m’insulta et m'accusa de ne l'avoir jamais aimé, d'être une vulgaire prostituée. Il m'arracha les vêtements, voulut me forcer, et je m'allongeai en m'offrant sans résistance et en pleurant silencieusement. Miquel se décomposa et me supplia de lui pardonner. Comme j'aurais voulu pouvoir l'aimer, lui et non Julián, et choisir de rester près de lui ! Mais je ne le pouvais pas. Nous nous éteignîmes dans l'obscurité, et je lui demandai pardon pour tout le mal que je lui faisais. Il me dit alors que, si c'était vraiment ce que je voulais, il allait 494
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