Carlos Zafón - L'ombre du vent

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– Vous voyez ce fauteuil ? C'est là que le vieux a été retrouvé mort. Le docteur a dit qu'il y était depuis deux jours. C'est triste de mourir comme ça, seul comme un chien. Il est vrai qu'il l'avait bien cherché, mais ça me fait quand même de la peine.

Je m'approchai du fauteuil mortuaire de M.

Fortuny. Près de la bible, une petite boîte contenait des photos en noir et blanc, de vieux portraits de studio. Je m'agenouillai pour les examiner, hésitant un peu à les toucher. Je me dis que j'étais en train de profaner les souvenirs d'un pauvre homme, mais la curiosité l'emporta. La première image représentait un jeune couple avec un enfant qui n’avait pas plus de quatre ans. Je le reconnus à ses yeux.

– Ah ! les voilà : M. Fortuny quand il était jeune, et sa femme...

– Julián était enfant unique ?

La concierge haussa les épaules en soupirant.

– On racontait qu'elle avait fait une fausse couche après avoir été battue par son mari, mais je ne sais pas. Les gens sont tellement médisants. Une fois, Julián a raconté aux gosses de l'escalier qu'il avait une sœur que lui seul pouvait voir, qu'elle sortait des miroirs comme si elle était un nuage et qu'elle habitait avec Satan en personne dans un palais au fond d'un lac. Mon Isabelita a eu des cauchemars 158

L’ombre du vent

pendant un mois entier. Faut avouer que, des fois, ce gamin avait de drôles d'idées.

Je jetai un coup d'œil dans la cuisine. La vitre d'une petite fenêtre qui donnait sur une courette était cassée, et on entendait de l'autre côté les battements d'ailes nerveux et hostiles des pigeons.

– Tous les étages ont la même distribution ?

demandai-je.

– Ceux qui donnent sur la rue, c'est-à-dire ceux de la deuxième porte, oui, mais celui-là, vu que c'est le dernier, est un peu différent, expliqua la concierge, c'est la cuisine et une buanderie qui donnent sur la courette. Dans ce couloir, il y a trois chambres et, fond, une salle de bain. Bien arrangé, c'est très confortable, je vous assure. Cet appartement-là est pareil celui de mon Isabelita, mais bien sûr, tel qu'il est maintenant, il ressemble à une tombe.

– Vous savez où était la chambre de Julián ?

– La première porte est celle de la grande chambre à coucher. La deuxième est celle d'une chambre plus petite. Je crois que ça devait être celle-là.

Je pénétrai dans le couloir. La peinture des cloisons s'écaillait. Au fond du corridor, la porte de la sale de bain était entrouverte. Un visage m'observait dans le miroir. Ce pouvait être le mien, comme ce pouvait être celui de la sœur qui vivait dans les miroirs. J'essayai d’ouvrir la deuxième porte.

– Elle est fermée à clef.

La concierge me regarda, stupéfaite.

– Ces portes n'ont pas de serrure, dit-elle.

– Celle-là, si.

– Alors c'est le vieux qui a dû la poser, parce qu'aux autres étages...

159

Ville d'ombres

Je baissai les yeux et remarquai que les traces de pas dans la poussière arrivaient jusqu'à la porte fermée.

– Quelqu'un est entré dans cette chambre, dis-je. Récemment.

– Ne me faites pas peur, protesta la concierge.

J'allai à l'autre porte, qui n'avait pas de serrure.

Elle s'ouvrit dès que je la touchai et pivota avec un grincement rouillé. Au centre de la pièce s'étendait un vieux lit à baldaquin, défait. Les draps étaient jaunis comme des suaires. Un crucifix trônait au-dessus. Il y avait une petite glace sur une commode, une cuvette ainsi qu'un pot à eau. Contre le mur, une armoire entrouverte. Je contournai le lit pour atteindre la table de nuit, couverte d'une plaque de verre qui emprisonnait des portraits de famille, des faire-part d'enterrement et des billets de loterie. Sur cette table de nuit étaient placées une boîte à musique en bois ouvragé et une pendule de voyage arrêtée pour toujours sur cinq heures vingt. J'essayai de remonter la boîte à musique, mais la mélodie s'interrompit net après six notes. J'ouvris le tiroir et trouvait un étui à lunettes vide, des ciseaux à ongles, une blague à tabac et une médaille de la Vierge de Lourdes. Rien d’autre.

– La clef de l'autre chambre doit bien être quelque part, dis-je.

– C'est l'administrateur qui doit l'avoir. Écoutez, je crois qu'on ferait mieux de partir et...

Mon regard revint sur la boîte à musique. Je soulevai le couvercle et aperçus une clef dorée qui bloquait le mécanisme. Je la pris, et la boîte à musique se remit à égrener les notes. Je reconnus une mélodie de Ravel.

– Ça doit être la clef, dis-je à la concierge en souriant.

160

L’ombre du vent

– Écoutez, si on a fermé la chambre, il doit bien y avoir une raison... Ne serait-ce que par respect pour 1 mémoire de...

– Si vous préférez, vous pouvez m'attendre da votre loge, madame Aurora.

– Vous êtes un démon. Allez, ouvrez-la, et qu'on en finisse.

3

Un souffle d'air glacé s'échappa en sifflant par le trou de la serrure et vint me lécher les doigts pendant j'introduisais la clef. M. Fortuny avait fait poser un verrou sur la porte de la chambre abandonnée par son fils, au-dessus de la poignée. Mme Aurora me regardait avec appréhension, comme si nous étions sur le point d’ouvrir la boîte de Pandore.

– Est-ce que cette chambre donne sur la rue ?

demandai-je.

La concierge fit signe que non.

– Elle a une petite fenêtre qui donne sur la courette.

Je poussai la porte. Une obscurité profonde, impénétrable, se présenta à nous. La mince clarté venant du couloir nous précéda comme un halo qui ne faisait qu’effleurer les ombres. La fenêtre était masquée par des pages de journal jaunies. J'arrachai 161

Ville d'ombres

le papier et un rai de lumière trouble traversa les ténèbres.

– Doux Jésus ! murmura la concierge près de moi.

La chambre était infestée de crucifix. Ils pendaient du plafond, se balançant au bout de ficelles, ou étaient cloués aux murs. Il y en avait des dizaines. On pouvait en deviner dans tous les coins, gravés sur le bois des meubles, griffonnés sur les dalles, peints en rouge sur les miroirs. Les marques de pas qui allaient jusqu'au seuil traçaient un sentier dans la poussière autour du lit où ne restait que le sommier, à peine une carcasse de fer et de bois vermoulu. D'un côté de la chambre, sous la fenêtre, un secrétaire fermé était surmonté de trois crucifix en métal. Je l'ouvris avec mille précautions. Il n'y avait pas de poussière dans les jointures de l'abattant en bois, ce qui laissait supposer que quelqu'un l'avait ouvert récemment. Les serrures des six tiroirs avaient été forcées. J'inspectai ceux-ci un à un. Vides.

Je m'accroupis devant le secrétaire. Je passai les doigts sur les éraflures du bois. J'imaginai les mains de

Julián

Carax

traçant

ces

griffonnages,

hiéroglyphes dont le temps avait emporté le sens. Au fond, on devinait une pile de cahiers et un petit pot avec des crayons et des porte-plume. Je pris un cahier pour le feuilleter. Des dessins, des mots sans suite.

Des exercices de calcul. Des phrases isolées, des citations de livres. Des vers inachevés. Tous les cahiers semblaient identiques. Certains dessins se répétaient de page en page, avec différentes variantes. Mon attention fut attirée par le croquis d’un homme qui semblait être fait de flammes. Un autre décrivait ce qui aurait pu être un ange, ou encore un, reptile lové sur une croix. Il y avait des esquisses

d'une

demeure

extravagante,

une

162

L’ombre du vent

accumulation de donjons et d'arcs de cathédrales. Le trait était ferme et témoignait d'un instinct sûr. Le jeune Carax semblait avoir été un apprenti dessinateur non dénué de talent, mais tous ses dessins restaient à l'état d'ébauches.

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