Carlos Zafón - L'ombre du vent
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– Ça ne serait que justice. Amis ?
Elle me donna la sienne.
– A quelle heure finissent les cours, le vendredi ? demandai-je.
Elle hésita un instant.
– A cinq heures.
– Je t'attendrai dans la cour à cinq heures précises. Et avant la tombée de la nuit, je te démontrerai que tu as encore des choses à découvrir à Barcelone et que tu ne peux pas t'en aller à El Ferrol avec cet idiot dont je ne puis croire que tu l'aimes, parce que, si tu fais ça, la ville te poursuivra et tu en mourras de chagrin.
– Tu parais très sûr de toi, Daniel.
Moi qui n'étais jamais sûr de rien, même de l'heure, j'acquiesçai avec la conviction de l'ignorant.
Je la regardai s'éloigner dans cette galerie infinie, jusqu'à ce que sa silhouette se fonde dans la pénombre, et je me demandai ce que je venais de faire.
148
L’ombre du vent
2
La chapellerie Fortuny, ou ce qui en restait, languissait au bas d'un étroit immeuble noirci par la suie, d'aspect misérable sur le boulevard San Antonio, tout près de la place Goya. On pouvait encore lire les lettres gravées sur les vitres encrassées, et une enseigne en forme de chapeau melon continuait de se balancer, accrochée à la façade, promettant des couvre-chefs sur mesure et les dernières nouveautés de Paris. La porte était bouclée par un cadenas qui semblait être là depuis au moins dix ans. Je collai mon front à la vitrine en essayant de percer les ténèbres.
– Si vous venez pour louer, vous arrivez trop tard dit une voix dans mon dos. L'administrateur est parti.
La femme qui m'adressait la parole devait avoir la soixantaine et portait l'uniforme national des veuves éplorées. Des bigoudis dépassaient d'un foulard rose qui lui couvrait les cheveux, et ses pantoufles ouatinées s'accordaient à des mi-bas couleur chair. Je compris tout de suite qu'il s'agissait de la concierge.
– Donc le magasin est à louer ?
– Vous ne veniez pas pour ça ?
149
Ville d'ombres
– En principe, non, mais on ne sait jamais, je serais peut-être intéressé.
La concierge fronça les sourcils, ne sachant si elle devait me classer dans la catégorie des fumistes ou m'accorder le bénéfice du doute. J'adoptai mon sourire le plus angélique.
– Ça fait longtemps que le magasin est fermé ?
– Au moins douze ans. Depuis la mort du vieux.
– M. Fortuny ? Vous l'avez connu ?
– Je tiens cet immeuble depuis quarante-huit ans, jeune homme.
– Dans ce cas, vous avez probablement aussi connu le fils de M. Fortuny.
– Julián ? Bien sûr.
Je tirai la photo brûlée de ma poche et la lui montrai.
– Peut-être pourrez-vous me dire si le garçon qui figure sur la photographie est Julián Carax ?
Je lus de la méfiance dans son regard. Elle prit la photo et la scruta.
– Vous le reconnaissez ?
– Carax était le nom déjeune fille de sa mère, corrigea la concierge, sur un ton où perçait la réprobation. Oui, c'est bien Julián. Je me souviens qu'il était très blond, même si, là-dessus, ses cheveux semblent plus foncés.
– Pourriez-vous me dire qui est la jeune fille à côté de lui ?
– Et vous, pourriez-vous me dire qui vous êtes ?
– Excusez-moi, mon nom est Daniel Sempere, et j’essaie de recueillir des informations sur M. Carax, sur Julián.
– Julián est parti pour Paris, en 1918 ou 1919.
Son père voulait qu'il s'engage dans l'armée. Je crois que la mère l'a emmené pour le libérer, le pauvre 150
L’ombre du vent
garçon. Et donc M. Fortuny est resté seul, au dernier étage.
– Savez-vous si Julián est revenu à Barcelone ?
La concierge me jeta un long regard avant de répondre.
– Vous n'êtes pas au courant ? Julián est décédé la même année, à Paris.
– Pardon ?
– Je dis que Julián est mort. A Paris. Peu après sont arrivée. Il aurait mieux valu qu'il fasse l'armée.
–Puis-je vous demander comment vous savez cela ?
– C'est bien simple. Parce que son père me l'a dit.
Je hochai lentement la tête.
– Je comprends. Il vous a dit de quoi il est mort ?
– A vrai dire, le vieux ne donnait pas beaucoup de détails. Un jour, quelque temps après son départ, une lettre est arrivée pour son fils, et, quand je l'ai que questionné, il m'a dit que celui-ci était mort et que s'il en arrivait d'autres je n'avais qu'à les jeter.
Pourquoi faite vous cette tête ?
– M. Fortuny vous a menti. Julián n'est pas mort 1919.
– Quoi ?
– Julián a vécu à Paris, au moins jusqu'en 1935, puis il est revenu à Barcelone.
Le visage de la concierge s'éclaira.
– Alors Julián est ici, à Barcelone ? Où ça ?
Sainte Vierge... Eh bien, vous pouvez dire que vous m’apportez une sacrée bonne nouvelle, parce que c'était enfant très affectueux, un peu bizarre et fantaisiste, c’est vrai, mais avec un je ne sais quoi qui vous allait droit au cœur. Il était incapable d'être soldat, ça se voyait de loin. Mon Isabelita était folle 151
Ville d'ombres
de lui. Figurez-vous que j'ai même cru, un temps, qu'ils finiraient par se marier et tout ça, des histoires de gosses, quoi... Vous me montrez encore une fois la photo ?
Ce que je fis. Elle la contempla comme si c'était un talisman, un billet de retour pour sa jeunesse.
– C'est incroyable, vous savez, c'est comme si je le voyais maintenant... Et ce vilain bonhomme qui le disait mort ! C'est quand même vrai qu'on voit de tout, dans ce monde. Et qu'est-ce qu'il est devenu, Julián, à Paris ? Je suis sûr qu'il a fait fortune. J'ai toujours eu l'idée que Julián serait riche.
– Pas exactement. Il est devenu écrivain.
– Il écrivait des histoires ?
– C'est à peu près ça. Des romans.
– Pour la radio ? C'est merveilleux. Mais je ne suis pas du tout étonnée, vous savez. Tout petit, il passait son temps à raconter des histoires aux enfants du quartier. Parfois, les soirs d'été, mon Isabelita et ses cousines montaient sur la terrasse pour l'écouter.
Elles disaient qu'il ne racontait jamais deux fois la même chose. Et c'était toujours des histoires de morts et de fantômes. Je vous l'ai dit, c'était un enfant un peu bizarre. Il faut dire qu'il a eu de la chance de ne pas devenir maboul, avec le père qu'il avait. Ça ne m'étonne pas que sa femme l'ait quitté, car c'était vraiment un vilain bonhomme. Remarquez que je ne me mêle jamais de ce qui ne me regarde Pas. Moi, je laisse les gens vivre comme ils l'entendent. Mais cet homme-là, il était méchant. Il la battait, vous savez.
On entendait tout le temps des cris dans l'escalier et à plusieurs reprises j'ai dû appeler la police. Je comprends bien qu'il y a des fois où un mari doit battre sa femme pour se faire respecter, parce qu'il y a beaucoup de dévergondées et que les filles d'aujourd'hui ne sont plus comme dans le temps, 152
L’ombre du vent
mais lui, il aimait vraiment cogner sur elle, vous comprenez ? La seule amie qu'elle avait, la pauvre, c'était une jeunesse, Viçenteta, qui habitait au deuxième. La malheureuse se réfugiait parfois chez Viçenteta pour que son mari arrête de dérouiller. Et elle lui racontait des choses...
– Par exemple ?
La concierge prit un air confidentiel. Elle haussa un sourcil et jeta autour d'elle des regards soupçonneux
– Par exemple, que l'enfant n'était pas du chapelier.
– Julián ? Vous voulez dire que Julián n'était pas le fils de M. Fortuny ?
– C'est ce que la Française a confié à Viçenteta, mais peut-être juste par dépit, allez savoir. La fille me l'a raconté des années plus tard, quand ils n'habitaient plus ici.
– Et qui était le véritable père de Julián ?
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