Carlos Zafón - L'ombre du vent
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– Eh bien, ce n'est pas plus mal, parce que le meilleur, avec les femmes, c'est de les découvrir. Il n'y a rien qui vaille la première fois. On ne sait pas ce qu'est la vie avant d'en avoir déshabillé une pour la première fois.
Bouton après bouton, comme si vous peliez une patate bien chaude par une nuit d'hiver. Aaaaah... !
Quelques secondes plus tard, Veronica Lake faisait son entrée en scène, et Fermín avait sauté d'une dimension dans une autre. Profitant d'une séquence où l'actrice se reposait, Fermín m'annonça qu'il allait rendre visite au stand de confiseries du hall pour se réapprovisionner.
Après tant de mois à crever de faim, mon ami avait perdu le sens de la mesure, mais, grâce à son métabolisme d'ampoule électrique, il n'arrivait jamais à se défaire de son air affamé et de ses traits émaciés de victime de guerre. Je demeurai seul, suivant distraitement ce qui se passait sur l'écran. Je mentirais si je disais que je pensais à Clara. Je pensais seulement à son corps, frémissant sous les coups de boutoir du professeur de musique, luisant de sueur et de plaisir. Je quittai l'écran des yeux et avisai à cet instant le spectateur qui venait d'entrer. Je vis sa silhouette s'avancer jusqu'au milieu des fauteuils d'orchestre, six rangées Malheur & Compagnie
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devant moi, et prendre place. Les cinémas regorgent de gens seuls, pensai-je. Comme moi.
J'essayai de me concentrer en reprenant le fil de l'action. Le jeune premier, un détective cynique mais au cœur tendre, expliquait à un personnage secondaire que les femmes comme Veronica Lake étaient la perdition de tout homme digne de ce nom, et que, même en sachant cela, on ne pouvait que les aimer désespérément et mourir trahi par leur perfidie. Fermín Romero de Torres, devenu un critique averti, appelait ce genre d'histoires « le conte de la mante religieuse » . Selon lui, ce n'était là que fantasmes misogynes pour bureaucrates constipés et vieilles filles rêvant de se précipiter dans le vice afin de mener une vie de stupre et de luxure. Je souris en imaginant les commentaires de bas de page auxquels se serait livré mon ami s'il avait manqué son rendez-vous au stand des confiseries. Mon sourire se figea en moins d'une seconde.
Le spectateur assis six rangées devant moi s'était retourné et me regardait fixement. Le faisceau nébuleux du projecteur traversait les ténèbres de la salle, rai de lumière changeante qui dessinait des lignes et des taches de couleur indécises. Je reconnus immédiatement l'homme sans visage, Coubert. Son regard sans paupières brillait, acéré.
Son sourire sans lèvres se pourléchait dans l'obscurité. Je sentis des doigts froids serrer mon cœur comme des tenailles. Deux cents violons éclatèrent sur l'écran, il y eut des coups de feu, des cris, et la scène vira au noir. Un instant, le parterre fut plongé dans l'obscurité totale, et je pus entendre les battements qui martelaient mes tempes.
Lentement, une nouvelle scène vint éclairer la salle, répandant des halos de bleu et de pourpre. Je me retournai et pus voir une silhouette remonter l'allée centrale et croiser Fermín Romero de Torres revenant de son safari gastronomique. Il se faufila dans sa rangée pour reprendre 122
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sa place. Il me tendit un chocolat praliné et m'observa d'un air circonspect.
– Daniel, vous êtes blanc comme une cuisse de bonne sœur. Tout va bien ?
Un souffle invisible balayait les rangées de fauteuils.
– Drôle d'odeur, commenta Fermín Romero de Torres. Ça sent le pet rance, de notaire ou de procureur.
– Non, ça sent le papier brûlé.
– Allez, prenez un Sugus au citron, ça guérit tout.
– Je n'en ai pas envie.
– Alors gardez-le, on ne sait jamais, un Sugus est toujours bienvenu en cas de coup dur.
Je mis le bonbon dans la poche de ma veste et supportai la suite du film sans prêter attention ni à Veronica Lake ni aux victimes de ses fatals appas. Fermín Romero de Torres s'était laissé emporter par le spectacle et les chocolats. Quand, la séance terminée, la lumière se fit dans la salle, j'eus l'impression de m'éveiller d'un mauvais rêve et fus tenté de prendre la présence de cet individu aux fauteuils d'orchestre pour une illusion, un sale tour de ma mémoire, mais son bref regard dans l'obscurité avait suffi à me faire parvenir le message. Il ne m'avait pas oublié, pas plus que notre pacte.
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Les premiers effets de l'arrivée de Fermín se firent vite sentir : je découvris que j'avais beaucoup plus de temps libre. Quand Fermín n'était pas sur le sentier de la guerre pour capturer quelque volume exotique afin de Malheur & Compagnie
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satisfaire les commandes des clients, il rangeait les réserves de la librairie, concevait des stratagèmes de promotion commerciale dans le quartier, astiquait l'enseigne et les glaces de la vitrine ou lustrait les reliures avec un chiffon et de l'alcool. Profitant de cette situation, je décidai de consacrer mes loisirs à deux activités que j'avais précédemment négligées : continuer mes recherches sur l'énigme Carax et, surtout, essayer de passer plus de temps avec mon ami Tomás Aguilar qui me manquait.
Tomás était un garçon méditatif et réservé que les gens craignaient à cause de ses allures de dur, de son air sérieux et menaçant. Il était bâti en lutteur de foire, avec des épaules de gladiateur, un regard farouche et pénétrant.
Nous nous étions connus bien des années auparavant, à l'occasion d'une bagarre, pendant ma première semaine chez les jésuites de Caspe. Son père était venu le chercher à la sortie des cours, accompagné d'une enfant qui devait être sa fille et dont il se confirma qu'elle était effectivement la sœur de Tomás. Ayant eu l'idée malencontreuse de faire une plaisanterie stupide sur celle-ci, je n'avais pas eu le temps de cligner de l’œil que Tomás m'était déjà tombé dessus avec une dégelée de coups de poing qui m'avait laissé en compote pendant plusieurs semaines. Tomás était deux fois plus grand, plus fort et plus féroce que moi. Dans ce duel qui avait eu lieu dans la cour, au milieu d'un chœur de gamins assoiffés de combats sanguinaires, j'avais perdu une dent et gagné un sens nouveau des proportions. Je n'avais pas voulu dénoncer à mon père ni aux jésuites l'individu qui m'avait arrangé de la sorte, ni leur expliquer que son géniteur avait contemplé cette rossée avec un plaisir évident en mêlant ses vociférations à celles des collégiens.
– C'était ma faute, avais-je dit, désireux de tourner la page.
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Trois semaines plus tard, Tomás était venu me voir pendant la récréation. Mort de peur, j'étais resté paralysé et avais commencé à bafouiller, avant de comprendre qu'il voulait seulement s'excuser, parce qu'il savait que c'était un combat inégal et injuste.
– C'est moi qui dois te demander pardon d'avoir parlé comme ça de ta sœur, avais-je dit. Je l'aurais fait l'autre jour, mais tu m'as écrasé la bouche avant que j'aie pu dire un mot.
Honteux, Tomás regardait par terre. J'avais observé ce géant timide et silencieux qui errait dans les cours et les couloirs du collège comme une âme en peine. Tous les élèves – moi le premier – avaient peur de lui, et personne n'osait lui parler ni même le regarder. Yeux baissés et presque en tremblant, il m'avait demandé si je voulais bien être son ami. Je lui avais répondu que oui. Il m'avait tendu la main et je l'avais serrée. Sa poignée de main faisait mal, mais je l'avais supportée stoïquement. L'après-midi même, Tomás m'invitait à goûter chez lui et me montrait dans sa chambre la collection d’étranges engins qu'il fabriquait à partir de pièces de quincaillerie.
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