Carlos Zafón - L'ombre du vent
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Balzac, Zola, Dickens... Son corps commençait à reprendre du volume. Peu après son retour à la maison, il put bouger les mains et les bras. Son cou redevenait mobile. Parfois, en rentrant, je trouvais les couvertures rejetées, des objets épars sur le sol. Une fois, je le découvris en train de ramper par terre. Un an et demi après l'incendie, par une nuit de tempête, je me réveillai à minuit. Quelqu'un était assis sur mon lit et me caressait les cheveux. Je lui souris, en dissimulant mes larmes. J'avais caché mes miroirs, mais il avait réussi à en trouver un. D'une voix cassée, il me dit qu'il avait été transformé en monstre : celui qui, dans ses romans, s'appelait Laín Coubert. Je voulus l'embrasser, lui montrer que son aspect ne me répugnait pas, mais il m'en empêcha. Bientôt, il ne me permit même plus de le toucher. Il reprenait des forces de jour en jour. Il tournait en rond dans la maison pendant que je faisais les courses. Les économies laissées par Miquel nous mettaient de survivre, mais je dus bientôt vendre mes bijoux et mes meubles anciens. Quand je fus au bout, je pris le stylo de Victor Hugo, décidée à en tirer le meilleur prix possible. Je trouvai derrière le Gouvernent Militaire une boutique qui faisait commerce d'objets de ce genre. Le gérant ne sembla pas impressionné quand je lui jurai que ce stylo avait appartenu au grand poète, mais reconnut qu'il s'agissait, d'une 557
Nuria Monfort : mémoire de revenants pièce exceptionnelle et m'en donna un bon prix, compte tenu des circonstances, en ces temps de pénurie et de misère.
Quand j'annonçai à Julián que je l’avais vendu, j'eus peur qu'il ne se mette en colère. Il se contenta de me répondre que j'avais bien fait, qu'il ne l'avait jamais mérité. Un jour où j'étais partie encore un fois à la recherche d'un travail, je ne le trouvai pas à mon retour. Il ne rentra qu’à l’aube. Quand je lui demandai où il était allé, il se borna à vider les poches de son imperméable (qui avait appartenu à Miquel) et à poser une poignée d'argent sur la table. Dès lors, il se mit à sortir tous les soirs. Dans l'obscurité, masqué par un chapeau et une écharpe, avec ses gants et sa gabardine, il n'était qu’une ombre parmi d'autres. Il ne me disait jamais où il allait. Il rapportait presque toujours de l’argent ou des bijoux. Il dormait le matin, assis dans son fauteuil, le corps et les yeux ouverts. Une fois, je trouvai un couteau dans sa poche. Un couteau à ressort avec une lame à double tranchant. La lame était maculée de taches sombres.
C'est alors que je commençai à entendre parler dans la rue d'un individu qui brisait les vitrines des librairies la nuit et brûlait des livres. Parfois, le vandale se glissait dans une bibliothèque ou dans le salon d’un collectionneur. Il emportait toujours deux ou trois volumes, qu’il réduisait en cendres. En février 1938, je demandai dans une librairie d'occasion s'il était possible de se procurer un livre de Julián Carax. Le libraire me dit que non : quelqu'un les avait tous fait disparaître. Lui-même en avait eu deux ou trois et les avait vendus à un personnage très étrange, qui cachait son visage et dont la voix était difficilement audible.
– Jusqu'à ces derniers temps, il en restait encore quelques exemplaires dans des bibliothèques privées, 558
L’ombre du vent
ici ou en France, mais beaucoup de collectionneurs préfèrent s'en défaire. Ils ont peur, disait-il, et je ne leur donne pas tort.
Il arrivait que Julián disparaisse des jours entiers. Bientôt ce furent des semaines. Il partait et revenait de nuit. Il rapportait toujours de l'argent. Il ne donnait jamais d'explications, ou alors se limitait à des détails insignifiants. Il me dit qu'il s'était rendu en France. Paris, Lyon, Nice. Parfois arrivaient au nom de Laín Coubert des lettres de là-bas. Elles étaient adressées par des libraires d'occasion, des collectionneurs.
Quelqu'un
avait
localisé
un
exemplaire égaré d'une œuvre de Julián Carax. Il disparaissait quelques jours et revenait comme un loup, empestant le brûlé et le dégoût.
Ce fut au cours d'une de ces absences que je rencontrai le chapelier Fortuny, errant comme un halluciné dans le cloître de la cathédrale. Il se souvenait encore de mon passage chez lui deux ans plus tôt, avec Miquel, à la recherche de son fils Julián.
Il m'entraîna dans un coin et me confia qu'il savait que Julián était vivant, quelque part, mais il supposait que son fils ne pouvait entrer en contact avec nous pour un motif quelconque qu'il n'arrivait pas à discerner. « Quelque chose en relation avec ce scélérat de Fumero. » Je lui dis que c'était aussi ma conviction. Les années de guerre étaient très fructueuses pour Fumero. Ses alliances changeaient tous les mois, des anarchistes aux communistes, et de ceux-ci à n'importe qui viendrait ensuite. Les uns et les autres le traitaient d'espion, de mercenaire, de héros, d'assassin, de conspirateur, d'intrigant, de sauveur ou de démiurge. Il s’en moquait. Tous le craignaient. Tous le voulaient dans leur camp.
Probablement trop occupé par les intrigues de Barcelone en état de guerre, Fumero semblait avoir 559
Nuria Monfort : mémoire de revenants oublié Julián. Il devait imaginer, comme le chapelier, qu'il avait pris la fuite et se trouvait hors de portée.
M. Fortuny me demanda si j'étais une amie longue date de son fils et je lui répondis par l'affirmative. Il me pria de lui parler de Julián, de l’homme qu’il était devenu, parce que lui, m'avoua-t-il avec tristesse, ne le connaissait pas. Il me raconta qu'il avait ratissé toutes les librairies de Barcelone à la recherche de romans de Julián, mais qu'il était impossible de les trouver. Quelqu'un lui avait rapporté qu'un fou courait le monde pour les prendre et les brûler. Fortuny était convaincu que le coupable n'était autre que Fumero. Je le laissai à son illusion.
Je mentis comme je pus, par pitié ou par dépit, je ne sais. Je lui dis que je croyais que Julien était retourné à Paris, qu'il allait bien, et ajoutai que j'étais sûre qu'il aimait beaucoup le chapelier et reviendrait chez lui dès que les circonstances le permettraient. « C'est cette guerre, gémissait-il, qui pourrit tout. » Avant de nous séparer, il insista pour me donner son adresse et celle de son épouse, Sophie, avec qui il avait repris contact après des années de « malentendus ». Sophie vivait maintenant à Bogota avec un prestigieux docteur, me dit-il. Elle dirigeait sa propre école de musique et écrivait toujours en s'enquérant de Julián.
– C'est le seul lien qui nous reste, vous comprenez. Le souvenir. On commet beaucoup d'erreurs dans sa vie, mademoiselle, et on ne s'en rend compte que devenu vieux. Dites-moi, avez-vous la foi ?
Je lui dis au revoir en lui promettant de le tenir informé, ainsi que Sophie, si je recevais des nouvelles de Julián.
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L’ombre du vent
– Rien ne donnerait autant de bonheur à sa mère que de savoir comment il va. Vous, les femmes, vous écoutez plus le cœur et moins la bêtise, conclut tristement le chapelier. C'est pour ça que vous vivez plus longtemps.
J'avais eu beau entendre quantité d'histoires scabreuses sur son compte, je ne pus me retenir d'éprouver de la compassion pour ce pauvre vieux qui n'avait plus rien à faire en ce monde qu'attendre le retour de son fils, et qui semblait vivre de l'espoir de rattraper le temps perdu par la grâce d'un miracle opéré par les saints qu'il allait prier avec une telle dévotion dans les chapelles de la cathédrale. J'avais imaginé un ogre, un être vil dévoré de rancœur, mais il me semblait un homme bon, borné peut-être, perdu comme tant d'autres. Est-ce parce qu'il me rappelait mon propre père, qui se cachait de tous et de lui-même dans son refuge de livres et d'ombres, ou parce que, sans nous le dire, nous étions unis par le même désir de récupérer Julián ? Je le pris en affection et devins son unique amie. A l'insu de Julián, j'allais souvent lui rendre visite dans son appartement du boulevard San Antonio. Le chapelier ne travaillait plus.
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