Carlos Zafón - L'ombre du vent
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L’ombre du vent
avait brûlé tous les exemplaires de ses romans qu'il avait trouvés sur les rayonnages. On pouvait encore lire les titres sur les dos de cuir. Le reste n'était que cendres.
Des heures plus tard, quand j'arrivai à la maison d'édition, Álvaro Cabestany me convoqua dans son bureau. Son père ne venait plus, et les médecins avaient dit que ses jours étaient comptés, ce qui était aussi le cas pour mon emploi. Le fils de Cabestany m'apprit que, ce même matin à la première heure, un individu nommé Laín Coubert s’était présenté et avait expliqué qu'il souhaitait acquérir tous les exemplaires des romans de Julián Carax que nous avions en stock.
Le fils de l'éditeur avait répondu que nous en avions un entrepôt plein à Pueblo Nuevo, mais que la demande était très forte, et il avait donc demandé un prix supérieur à celui proposé par Coubert. Celui-ci n'avait pas mordu à l'hameçon et s'était éclipsé comme un courant d'air. Maintenant, Cabestany fils voulait que je trouve l'adresse de ce Coubert pour lui dire qu'il acceptait son offre. Je dis à cet imbécile que Laín Coubert n'existait pas, que c'était le personnage d'un roman de Carax. Qu'il n'avait nullement l'intention d'acheter les livres : il voulait seulement savoir où ils étaient, M. Cabestany avait l'habitude de garder un exemplaire de tous les livres publiés dans la bibliothèque de son bureau, et parmi eux les œuvres de Julián Carax. Je m'y glissai et les pris.
L’après-midi, j'allai voir mon père au Cimetière des Livret Oubliés et les cachai là où personne, et particulièrement Julián, ne pourrait les trouver les trouver. Quand j'en ressortais, la nuit était déjà tombée. En errant sur les Ramblas, j’arrivai à la Barceloneta et allai sur la plage, à la cherche de l’endroit où j'avais contemplé la mer avec Julián. Les flammes qui s'élevaient de l'entrepôt de Pueblo 553
Nuria Monfort : mémoire de revenants Nuevo étaient visibles au loin, la trainée orangée se répandait sur la mer, et les spirales de feu montaient dans le ciel comme des serpents de lumière. Lorsque les pompiers eurent réussi à éteindre les flammes, peu avant le lever du jour, il ne restait plus guère que le squelette de briques et de fer qui soutenait le toit.
Je trouvai là Lluís Carbó, qui avait été notre gardien de nuit pendant dix ans. Il regardait les décombres fumants, incrédule. Il avait les cils et les poils des bras brûlés et sa peau brillait comme du bronze humide. C'est lui qui me raconta que les flammes étaient apparues peu après minuit et avaient dévoré des dizaines de milliers de livres jusqu'à ce que l'aube se lève comme un fleuve de cendres. Lluís avait encore dans les mains une poignée de livres qu’il avait réussi à sauver, des recueils de vers de Verdaguer et deux tomes de l’Histoire de la Révolution française . C'était là tout ce qui avait survécu. Des membres du syndicat étaient accourus aider les pompiers. L'un d'eux me dit que ceux-ci avaient trouvé un corps brûlé dans les décombres. On l'avait cru mort, mais quelqu'un s'était aperçu qu'il respirait encore, et on l'avait transporté à l’hôpital de la Mer.
Je le reconnus à ses yeux. Le feu lui avait dévoré la peau, les mains et les cheveux. Les flammes lui avaient arraché les vêtements à coups de fouet, et son corps n’était qu’une blessure dont la chair à vif suppurait à travers les pansements. On l'avait isolé dans une chambre au fond d'un couloir, avec vue sur la plage, en le bourrant de morphine dans l'attente de sa mort. Je voulus lui prendre la main, mais une infirmière me prévint qu'il n'y avait presque plus de chair sous les bandages. Le feu avait fauché ses paupières, et son regard fixait le vide perpétuel.
L'infirmière qui me trouva écroulée sur le carrelage, 554
L’ombre du vent
en larmes, me demanda si je savais qui il était. Je lui dis que oui, que c'était mon mari. Quand un prêtre rapace fit son apparition pour prodiguer ses dernières bénédictions, je le fis détaler par mes hurlements.
Trois jours plus tard, Julián était toujours vivant. Les médecins parlèrent d'un miracle : la volonté de vivre le soutenait avec une force que la médecine était incapable d'égaler. Ils se trompaient. Ce n'était pas la volonté de vivre. C'était la haine. Au bout d'une semaine, voyant que ce corps imprégné de mort refusait de se rendre, on l'admit officiellement sous le nom de Miquel Moliner. Il devait rester onze mois à l'hôpital. Toujours silencieux, le regard ardent, sans répit.
J'allais tous les jours à l'hôpital. Très vite, les infirmières me tutoyèrent et m'invitèrent à manger avec elles dans leur salle. C'étaient toutes des femmes seules, fortes, qui attendaient le retour de leurs hommes partis au front. Certains revenaient, en effet.
Elles m'apprirent à nettoyer les blessures de Julián, changer les pansements, mettre des draps propres et faire le lit sans maltraiter le corps inerte qui gisait dessus. Elles m'apprirent aussi à perdre tout espoir de revoir l'homme que ce squelette avait jadis porté.
Le troisième mois, nous enlevâmes les bandes du visage. La mort s'y était installée. Il ne possédait plus ni lèvres ni joues. Une face sans traits, une momie carbonisée. Les orbites, élargies, dominaient son expressif. Les infirmières ne me l'avouaient pas, mais elles éprouvaient de la répugnance, presque de la peur. Les médecins m'avaient prévenue qu'une sorte de peau violacée, reptilienne, se formerait à mesure que les blessures se refermeraient. Personne n'osait commenter son état mental. Tous donnaient pour acquis que Julián – Miquel – avait perdu la raison dans l'incendie, qu'il végétait et survivait grâce aux 555
Nuria Monfort : mémoire de revenants soins obstinés de cette épouse qui restait ferme là où tant d'autres se seraient enfuies, épouvantées. Je le regardais dans les yeux, et je savais que Julián était toujours présent à l'intérieur, vivant, se consumant lentement. Attendant.
Il avait perdu ses lèvres, mais les médecins croyaient que les cordes vocales n'avaient pas subi de lésions irréparables et que les brûlures à la langue et au larynx guériraient au bout de quelques mois. Pour eux, Julián ne disait rien parce que son esprit s'était éteint. Un soir, six mois après l'incendie, alors que j'étais seule avec lui dans la chambre, je me penchai et l'embrassai sur le front.
– Je t'aime, dis-je.
Un son amer, rauque, émergea de ce rictus cruel à quoi s'était réduite sa bouche. Il avait les yeux rougis de larmes. Je voulus les lui essuyer avec un mouchoir, mais il répéta ce son.
– Laisse-moi, avait-il proféré.
« Laisse-moi. »
Les éditions Cabestany avaient sombré deux mois après l’incendie de l'entrepôt. Le vieux Cabestany, qui mourut dans l’année, avait prédit que son fils réussirait à ruiner la maison en six mois.
Optimiste jusque dans la tombe. J'essayai de trouver du travail chez d'autres éditeurs, mais la guerre dévorait tout. Ils me disaient qu'elle finirait bientôt et que la situation s'améliorerait, la guerre devait encore durer deux ans, et la suite a été presque pire. Un an après l'incendie, les médecins me dirent que tout ce qui pouvait être prodigué dans un hôpital l'avait été.
Les temps étaient difficiles, ils avaient besoin de la chambre. Ils me conseillèrent de faire admettre Julián dans une institution telle que l'asile de Santa Lucia, mais je refusai. En octobre 1937, je l'installai 556
L’ombre du vent
chez moi. Il n'avait pas prononcé un mot depuis ce
« Laisse-moi ».
Chaque jour, je lui répétais que je l'aimais. Il était assis dans un fauteuil face à la fenêtre, sous des épaisseurs de couvertures. Je le nourrissais de jus de fruits, de pain de mie grillé et, quand il y en avait, de lait. Je lui faisais deux heures de lecture par jour.
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