Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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J’ai pu m’approcher, au-delà des remparts, de la demeure de Dragut, en longer les murs, écarter les branches des lauriers et des orangers pour tenter d’apercevoir ce jardin où j’imaginais que Mathilde de Mons se promenait en compagnie des autres femmes du harem.

Michele Spriano m’avait rapporté que l’on murmurait partout dans Alger que Dragut ne recherchait plus les jeunes esclaves chrétiens, qu’il passait près des plus beaux d’entre eux sans même paraître les voir.

— Il t’aurait choisi, avait murmuré Spriano. Dieu t’a protégé.

Car on ne pouvait échapper aux griffes de Dragut.

Il venait au bagne en compagnie de ses janissaires. Les chrétiens devaient se tenir dos au mur, mains sur la tête. Le capitan-pacha s’arrêtait devant ceux qui l’attiraient, leur caressait la joue, les désignait aux janissaires qui les enchaînaient.

Il fallait que le jeune chrétien se plie aux désirs de Dragut ; s’il refusait ou montrait de la réticence, presque toujours il était livré aux bourreaux.

— J’ai eu peur pour toi, avait repris Spriano.

Mocenigo, le renégat génois, avait expliqué que, selon d’autres corsaires, ceux de la Taïfa des Raïs, cette corporation des plus notables d’entre eux, Dragut avait été envoûté par une chrétienne blonde, l’avait épousée, en avait fait la première femme de son harem, et lui, le chacal, l’hyène, était avec elle comme un mouton bêlant.

Mocinego aussi bien que Ramoin l’armurier m’avaient proposé de me conduire auprès d’El Cojo – le Boiteux –, un autre renégat, un autre capitan qui, si je l’avais séduit, aurait fait ma fortune. Ils avaient détaillé devant moi tout ce que j’aurais pu en obtenir. Des esclaves noirs pour me servir. Des soieries pour me vêtir. Des bijoux pour me parer. Et le droit de me convertir, de vivre ainsi en homme libre dans cette ville d’Alger.

Aussi belle que Naples ! ajoutait Mocenigo. Et la plus libre de mœurs derrière les murs et les tentures ! avait précisé Ramoin.

Il avait murmuré que je pouvais même, devenu le protégé d’El Cojo, organiser mon retour en pays chrétien si telle était ma folle volonté. Mais qu’y gagnerais-je ? Les reîtres, les lansquenets, les mercenaires, les inquisiteurs ne valaient guère mieux que les janissaires ou les bourreaux d’ici.

Je n’ai pas voulu écouter Mocinego ni Ramoin, ces renégats.

Mais ils avaient versé en moi le poison. Et, en dépit des avertissements que me prodiguaient Spriano et Sarmiento, je retournais rôder autour de la demeure de Dragut.

— S’ils te prennent, ils t’écorcheront ! Ils t’empaleront ! me prévenait Spriano.

Il ne mentait pas.

« Citta dolente », avait-il répété à voix basse, citant Dante, quand, le lendemain de notre arrivée au bagne, les gardiens, à coups de bâton, nous avaient fait sortir de la bâtisse afin de nous assembler sur l’aire.

Elle était entourée de grands arbres derrière lesquels j’ai aperçu les étroites fenêtres d’une demeure dont la terrasse surplombait la cime des arbres.

Au centre de l’aire – comme sur la place carrée du marché aux esclaves – était dressée une estrade surmontée d’une potence et de plusieurs pièces de bois.

— Ferme les yeux, m’a dit Spriano.

Je les ai gardés ouverts.

Chaque jour, durant ces sept années, un chrétien choisi le plus souvent parmi les plus humbles des esclaves, ceux dont la mort ne privait le capitan-pacha d’aucune rançon, a été supplicié sur cette aire en notre présence.

Et sur la terrasse de la maison ou derrière les étroites fenêtres, les infidèles assistaient au supplice.

J’ai vu ainsi un chrétien écorché lentement, sa peau découpée en longues lanières arrachées l’une après l’autre. J’ai vu ainsi un chrétien battu jusqu’à ce que son corps ne soit plus qu’une bouillie de chair qu’on jetait aux chiens.

J’ai vu ainsi un chrétien pendu et un autre lapidé.

J’ai vu couper le nez, les oreilles, la langue, et ce n’était que le premier, le plus anodin des supplices.

J’ai vu enfoncer le pal.

En sept années j’ai entendu tout ce que la voix humaine peut exprimer de douleur.

Et j’ai appris à regarder l’insoutenable, à laisser macérer en moi, jour après jour, la haine pour Dragut, pour les infidèles, à jurer devant chaque corps supplicié que je les pourchasserais, que je ne trouverais la paix qu’après les avoir vaincus et avoir exterminé Dragut.

Il se tenait assis dans un grand fauteuil pourpre placé en face de la potence. Ses janissaires l’entouraient.

Il était impassible. Cependant, en ne le quittant pas des yeux, j’ai vu son visage se contracter de plaisir à chaque fois que le supplicié poussait un cri ou demandait grâce, c’est-à-dire implorait qu’on l’achève.

À ce moment Dragut faisait interrompre le supplice afin que le chrétien recouvre un peu de forces et que la souffrance à venir n’en soit que plus vive.

Il ne pouvait s’empêcher de sourire. En nous regardant, nous les esclaves, il jouissait de notre silence, de notre soumission, de notre effroi. Il se convainquait qu’il aurait pu être, s’il le décidait, le meurtrier du genre humain.

Et il n’ordonnait ces supplices quotidiens que pour mieux s’en persuader, choisissant ses victimes presque toujours au hasard.

L’un de nos gardiens, Azal, avait murmuré à Sarmiento, son visage exprimant le dégoût :

— Il fait le mal pour le plaisir de le faire, et parce que son penchant est à la cruauté.

Azal avait ajouté en baissant la tête :

— C’est un renégat. Il salit notre religion comme il a sali la vôtre. Mais c’est le capitan-pacha, il est le maître.

Lorsque Dragut quittait Alger pour mener la guerre de course à la tête de ses galères, on continuait de tuer et supplicier devant son fauteuil vide.

Ces jours-là, je quittais le bagne. Nos gardiens le toléraient : nous étions les « captifs de rançon » et n’avions aucun intérêt à prendre le risque de fuir puisqu’on nous rachèterait et que Dragut avait donné ordre qu’on ne nous tuât point.

Parfois l’un d’entre nous, impatient, ou bien sachant que personne ne verserait pour lui une rançon, tentait néanmoins de s’évader.

Aucun n’a réussi, me confiait Michele Spriano.

Les fugitifs étaient repris, pourchassés par les paysans, les bergers ou les pêcheurs.

La plupart ne réussissaient même pas à quitter Alger. Ils étaient trahis par les complices qui avaient juré de les aider et qu’ils avaient payés. Il s’agissait le plus souvent de renégats, de Maures que les Turcs méprisaient. Mais les uns et les autres, pour gagner quelques ducats, livraient les chrétiens qui s’étaient confiés à eux.

Malheur à ceux sur qui Dragut posait à nouveau sa patte !

Les supplices qui leur étaient infligés pouvaient durer tout le jour. L’un était condamné à deux mille coups de bâton. L’autre était enterré jusqu’aux épaules ; on plaçait autour de sa tête des morceaux de viande afin que les chacals, les hyènes ou même les chiens soient attirés et le dévorent.

Celui-là ne mourait qu’à l’aube et ses cris nous glaçaient d’effroi.

Je rentrais dans la bâtisse, tête baissée, accablé.

Je me recroquevillais, les yeux clos.

J’écrasais mes oreilles avec les poings.

J’avais envie de me fracasser la tête contre les murs.

Ne plus voir. Ne plus entendre. Ne plus penser. Ne plus espérer.

Lasciate ogni speranza voi ch’entrate.

Je me tournais, j’invectivais Sarmiento :

Speranza ?

Qu’il se demande ce que pensait de ce mot le chrétien, notre frère, dont le visage, la nuque, les épaules venaient d’être déchirés, dévorés par les chacals, les hyènes, les chiens. Avec leurs pattes, ceux-ci devaient maintenant gratter le sol pour déterrer le corps et n’en plus laisser, collés aux ossements, que quelques lambeaux de chair sur lesquels viendraient s’agglutiner des myriades de mouches avant que des fourmis grosses comme l’ongle ne s’y répandent à leur tour.

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