Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Je vous ai rendu grâces pour mes jambes à nouveau agiles, mon pas assuré, mon corps qui avait recouvré ses forces.

À respirer ce vent froid qui me lavait la peau et l’âme, j’ai éprouvé une joie instinctive.

J’ai aperçu au bout de la ruelle les mâts des galères. Un instant, j’ai songé à m’élancer, à tenter de m’enfuir. Mais il aurait suffi d’un seul cri de mon gardien pour que les infidèles qui nous entouraient se ruent sur moi.

Je ne voulais pas mourir sous leurs coups. J’étais curieux de savoir où l’on me conduisait.

J’ai été surpris quand le soldat m’a invité, d’un mouvement de sa hampe, à m’engager sur la passerelle de l’une des galères et qu’il s’est assis sur le rebord du quai, posant son arme sur ses cuisses, laissant sa tête tomber contre sa poitrine comme s’il espérait s’endormir.

Quand, parvenu sur le pont, j’ai entendu les marins parler français, je me suis arrêté. J’ai pensé que Dragut avait décidé de me libérer, et cette idée m’a enivré.

Libre !

J’ai empoigné un cordage pour ne pas tituber et j’ai repris lentement mes esprits.

Quel piège le capitan-pacha me tendait-il ? Voulait-il me corrompre ? Espérait-il me faire capituler ? que, par reconnaissance envers mon père, qui payait ma rançon, je ne le combatte plus, lui donne raison ?

Troublé, inquiet, incertain, je n’ai pas vu l’officier qui s’était avancé.

Étais-je Bernard de Thorenc ? a-t-il demandé.

Le comte Philippe de Polin, capitaine général de l’armée du Levant, m’attendait.

Je l’ai suivi jusqu’au château arrière de la galère.

J’ai vu la grimace de dégoût de Polin. Il a reculé comme s’il avait craint que je ne le touche ou ne l’effleure.

— Vicomte Bernard de Thorenc, n’est-ce pas ? a-t-il dit tout en m’examinant.

J’ai incliné la tête cependant qu’il tournait autour de moi.

Il s’est arrêté à quelques pas et s’est mis à priser, plaçant sa tabatière d’argent juste sous son nez et enfonçant du bout des doigts les brins de tabac dans ses narines.

Ainsi faisaient officiers et soldats pour ne pas sentir les relents putrides de la chiourme.

Je portais sur moi ceux de la salle de la forteresse dans laquelle j’avais vécu plusieurs jours, couché parmi les immondices, frôlé par les rats, enveloppé de haillons. Je sentais contre ma peau la toile raidie de mes hardes souillées et déchirées. J’avais envie de me gratter. Il me semblait que la vermine grouillait dans ma barbe et mes cheveux ébouriffés.

— Voulez-vous… ? a commencé Philippe de Polin en me désignant un baquet rempli d’eau.

Il ne m’a pas même laissé répondre, demandant qu’on m’apporte des vêtements « dignes d’un chrétien », a-t-il cependant précisé tandis que je me déshabillais, que j’entrais dans cette eau fraîche et m’y accroupissais, observant le capitaine général qui, appuyé au château arrière, me regardait tout en m’expliquant que, mon père lui ayant demandé de me rencontrer, Dragut n’y avait fait aucun obstacle.

— Ce diable d’homme est un mystère, a-t-il ajouté. Je l’ai vu, lors du siège de Nice, jeter des nouveau-nés à des chiens enragés, et rien ni personne n’aurait pu l’empêcher d’agir ainsi, et puis il peut tout à coup redevenir un humain, avoir – mais oui ! – des comportements de gentilhomme. Retors, pervers sans doute, mais fin, habile, respectueux des usages…

La voix de Philippe de Polin était mélodieuse. En l’écoutant, j’avais l’impression qu’il déployait devant moi une pièce de dentelle qu’il faisait bouffer, y plongeant les mains. Les manches de sa chemise, qui couvraient ses poignets et le haut de ses paumes, étaient ajourées, et une corolle de dentelle lui entourait le cou. Son pourpoint bleu était parcouru de fils d’or, tout comme sa culotte blanche qui s’enfonçait dans de grandes bottes évasées au niveau des cuisses.

— Vous voici rebaptisé ! a-t-il dit après que je me fus vêtu.

Je n’ai pu m’empêcher de sourire tant j’avais en effet l’impression d’être à nouveau digne du nom d’homme, le corps récuré, donc l’âme plus claire et plus forte.

— Ce sont des barbares, a poursuivi Polin en me faisant entrer dans sa cabine, puis en m’invitant à m’asseoir en face de lui.

Il m’a tendu sa tabatière, mais j’ai refusé de l’imiter.

— Je sais ce que vous avez subi, a-t-il repris, poussant du bout du pouce les brins de tabac dans ses narines. Les chrétiens ne sont pas pour eux des prisonniers, mais des esclaves, des chiens.

Il s’est levé. Le plafond de la cabine était si bas qu’il était contraint de rester tête baissée, le corps penché en avant.

— Mes galères étaient, devant Nice, au milieu de la flotte de Dragut. J’ai vu comment ils ont pillé, brûlé la ville, massacré ses habitants, enlevé les femmes, mais le plus…

Il s’est interrompu, a fermé les yeux.

— Jamais je ne pourrai oublier les enfants…

Il a écarté les bras comme s’il avait dû accepter cette fatalité.

— Et ces tueries, ces supplices, ces saccages n’ont pas, le plus souvent, d’autre raison que le plaisir que ces infidèles éprouvent à les perpétrer.

— Ces barbares, ces démons… ! ai-je commencé.

J’ai répété ce que j’avais appris de Dragut-le-Brûlé, le Débauché, le Renégat.

J’ai évoqué le sort qu’il avait réservé à Mathilde de Mons et aux femmes captives que j’avais entrevues sur la place de Toulon.

Tout à coup, je me suis dressé. J’ai hurlé que lui, comte Philippe de Polin, comme mon père, le comte Louis de Thorenc, et mon frère Guillaume, et le roi Très Chrétien de France avaient passé un pacte avec ces démons, ces barbares, qu’ils les avaient aidés à piller, à détruire Nice, qu’ils leur avaient livré Toulon et leur avaient peut-être même permis, ce faisant, de s’emparer de Mathilde de Mons.

— Félons à votre Dieu, renégats ! ai-je conclu.

Philippe de Polin m’avait écouté, bras croisés, son visage exprimant le mépris.

— Votre père m’avait averti, a-t-il lâché alors que, tout à coup, la fatigue me terrassait et que je me laissais retomber sur le tabouret, me cachant le visage dans mes paumes. Lorsque vous avez refusé votre liberté qu’il venait de racheter à Dragut, il n’a pas été surpris par votre attitude. Dois-je vous le dire ? Il m’a même paru fier de votre choix. Mais désespéré, aussi, par votre aveuglement.

Polin s’est approché de moi.

— Croyez-vous qu’il ne sache pas, que notre roi François lui-même ignore qui ils sont ? Des Turcs, des infidèles, les bourreaux des chrétiens, des renégats. Nous savons cela, nous qui descendons de Clovis, le premier roi baptisé à Reims, nous qui sommes fils de Saint Louis et de Jeanne. Croyez-vous que je me sois rendu à Alger et Constantinople avec votre père et votre frère pour faire acte de soumission et d’allégeance, demander à me convertir à la religion d’Allah ? Mais, Bertrand de Thorenc, vous m’échauffez les oreilles et vous mériteriez que je vous fasse pendre à l’antenne de mon mât ! Nous sommes ici parce que, catholiques, nous appartenons aussi au royaume de France, que nous devons fidélité à notre roi Très Chrétien et que nous avons reçu de Dieu le devoir de défendre, de protéger notre royaume et ses sujets, et de ne laisser quiconque, fut-il le pape, rogner notre territoire et les pouvoirs de notre suzerain. Prier le Christ et la Sainte Vierge Marie, être respectueux de notre mère l’Église, je le fais, je le suis, mais si le pape devient César, s’il s’allie comme n’importe quel prince italien avec l’empereur Charles Quint ou avec Philippe II, régent d’Espagne, au nom de son père l’empereur, alors je dois sauver mon royaume et mon roi, et, s’il le faut, choisir de m’allier aux barbares, le temps qu’il faudra à Charles Quint et à son fils pour comprendre que le royaume de France ne se laisse pas dépecer ni dicter sa loi !

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