Max Gallo - Par ce signe tu vaincras

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Nous nous sommes longuement entre-regardés.

— Jamais, jamais ne m’abandonnera l’espoir de recouvrer la liberté ! a-t-il crié.

J’ai répété ces mots comme on prie, avec ferveur.

Puis les gardes-chiourme et les soldats nous ont tirés sur le pont, poussés sur les quais au milieu de la foule qui hurlait, riait, nous couvrait de crachats et nous menaçait, poing brandi, armes levées.

Nous nous serrions les uns contre les autres à l’instar d’un troupeau hagard. Nous trébuchions. Dès que certains tombaient, les soldats les rouaient de coups cependant que la foule trépignait.

J’ai prié pour rester debout, avancer.

J’ai marché tête levée, découvrant les minarets aux tuiles vernissées, les cubes blancs des maisons qui paraissaient encastrés les uns dans les autres, et, au-delà des remparts de brique rougeâtre, ces collines couvertes de jardins au centre desquels j’apercevais le dôme doré de vastes demeures.

Il me semblait que cette ville était la plus vaste, la plus populeuse que j’eusse jamais vue, plus étendue même que Marseille.

Je devinais, partant des quais, s’enfonçant entre les cubes blancs, tout un lacis de ruelles où la foule coulait comme un flot bariolé, ininterrompu.

Nos gardiens l’écartaient en décrivant de grands moulinets avec leurs piques. Nous nous sommes ainsi engagés dans le labyrinthe.

J’ai vu sur le pas des boutiques des chrétiens, sans doute des renégats, qui nous regardaient avec indifférence.

J’ai vu des Juifs palabrant entre eux.

J’ai vu des esclaves noirs, parfois seulement vêtus d’un pagne et que des infidèles flagellaient comme s’il ne s’était point agi d’hommes, mais de bêtes de somme.

Partout des esclaves chrétiens s’affairaient, dressant ici un mur, traînant là une charrette, plus loin, accroupis, pavant une ruelle.

Ils n’étaient ni enchaînés ni gardés. Ils nous lançaient des fruits, s’approchaient, évitant les coups des gardiens, nous interrogeant. Qui étions-nous ? D’où venions-nous ?

Ils parlaient espagnol, génois, rarement français, ou bien s’exprimaient dans une langue faite de toutes les autres, mais dont je comprenais le sens, saisissant les quelques mots de français, de vénitien ou d’espagnol mêlés aux vocables arabes.

J’ai su ainsi que nous nous dirigions vers le marché aux esclaves où nous allions être vendus aux enchères. Les femmes captives avaient été débarquées avant nous et leur vente avait déjà commencé.

Je me suis évertué à ne pas imaginer.

Nous arrivions sur une place carrée. Les terrasses des maisons dessinaient autour d’elle comme les grandes marches d’un escalier sur lequel s’agglutinait une foule qui criait et gesticulait.

J’ai vu les captives debout sur une estrade, au centre de la place, entourées par une mer furieuse, ces hommes qui tendaient les mains vers elles, qui sautaient pour mieux voir.

Certains d’entre eux étaient admis sur l’estrade. Ils s’approchaient des femmes, les dévisageaient, les obligeaient, posant les mains sur leurs hanches, à pivoter sur elles-mêmes. Ils les forçaient à ouvrir la bouche, y enfonçant leurs doigts. Ils soulevaient leurs cheveux.

Parfois, l’une de ces femmes poussait un cri, battant des bras, le corps plié, comme une possédée.

Des soldats s’approchaient, la giflaient, l’aspergeaient d’eau, cependant que la foule, sur la place et les terrasses, entrait en transes.

J’ai fermé les yeux.

Je ne voulais pas voir Mathilde de Mons ainsi exposée, examinée comme une femelle qu’on vend.

J’ai prié, Seigneur, pour que Votre châtiment foudroie ces hommes-là ! J’ai fait le serment de les combattre, de les vaincre, de les chasser des terres chrétiennes !

Sarmiento, moi et quelques autres avons été séparés du reste des captifs.

Cependant qu’on nous guidait hors de la place, je n’ai pu m’empêcher de me retourner, de regarder vers cette estrade, d’imaginer, les larmes me brouillant les yeux, que cette jeune femme autour de laquelle s’agglutinait la convoitise de tous ces hommes était Mathilde de Mons.

Malheur sur eux, Seigneur !

Nous avons marché vers les collines et bientôt découvert une grande bâtisse entourée de gardiens, le bagne où Dragut retenait les chrétiens qu’il ne mettait pas en vente, espérant obtenir pour eux de fortes rançons.

Dans ce bâtiment, peut-être une écurie, vivaient parfois depuis des années des captifs qui attendaient que leur famille, leurs amis, les ordres religieux auxquels ils appartenaient, eussent rassemblé les centaines ou les milliers d’écus à quoi était estimée leur liberté.

Ils nous ont entourés.

L’un d’eux, le visage amaigri cerné par un fin collier de barbe grisonnante, m’a pris le bras et m’a dévisagé, la tête penchée.

— Tu es jeune, a-t-il murmuré. Dragut ne te lâchera pas. Il aime ceux qui sont jeunes.

J’ai dégagé mon bras. Cet homme m’insultait : imaginait-il que je céderais à Dragut ? Qu’on m’écorche vif, plutôt !

Il a souri comme s’il avait lu dans mes pensées. Il s’est incliné, s’est présenté. Il se nommait Michele Spriano, marchand de Florence. Il avait été capturé alors qu’il se rendait sur une galère génoise de Pise à Barcelone.

Il m’a invité à m’asseoir près de lui, à partager les fruits qu’il achetait aux gardiens.

— Les hommes peuvent être bons ; rester des humains quelle que soit leur religion, a-t-il murmuré.

Il m’a empêché de lui répondre.

— Apprends à voir, a-t-il ajouté. Ici souviens-toi de Dante :

Per me si va nella citta dolente

Per me si va nel eterno dolore

Per me si va tra la perduta gente

Lasciate ogni speranza voi ch’entrate.

Avec moi vous entrez dans la ville de la souffrance

Avec moi vous entrez dans la douleur éternelle

Avec moi vous allez parmi les damnés

Laissez toute espérance, vous qui entrez ici.

J’ai repoussé les fruits qu’il me tendait. J’ai dit, comme autrefois Sarmiento :

Speranza.

Michele Spriano m’a étreint le poignet.

— Tu es de bonne graine, a-t-il murmuré.

13.

Seigneur, j’ai vécu enchaîné durant sept années.

Pourtant, mes poignets et mes chevilles n’ont pas été liés tous les jours. J’ai pu marcher, libre de mes gestes et de mes pas, seul dans les ruelles d’Alger.

Des renégats – faut-il que je me souvienne de Mocenigo le chirurgien, de Ramoin l’armurier, du Génois et du Provençal ? – m’ont ouvert les portes de leurs échoppes, puis de leur maison.

J’ai vu les patios ombragés, les femmes alanguies. J’ai deviné les coffres remplis de ducats.

Ils me confiaient qu’une religion vaut l’autre. Qu’ici, à Alger, on finissait par oublier quelle avait été celle de sa naissance. Juive, chrétienne, peu importait. Il suffisait de se convertir, et les musulmans n’y contraignaient personne, à la différence des catholiques qui persécutaient tous ceux, maures, juifs et maintenant huguenots, qui ne se pliaient pas à leurs règles. Les musulmans souhaitaient même que l’on restât de sa religion, et souvent y faisaient rentrer à coups de bâton ceux qui avaient fait mine de se convertir. C’est que le renégat devenu musulman cessait d’être un esclave et avait des droits égaux à ceux des plus anciens parmi les infidèles. Mocenigo, le Génois, qui avait fait le pèlerinage de La Mecque, était respecté comme l’un des plus saints hommes d’Alger. J’ai fui ces tentateurs.

Libre était mon pas, mais prisonnier, mais enchaîné mon cœur.

Je suis monté sur les remparts. J’ai contemplé cette ville aux cent mosquées, j’ai écouté les voix des muezzins qui s’entremêlaient, dessinaient de longues spirales aiguës.

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