Max Gallo - Par ce signe tu vaincras
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Speranza ?
« Laissez toute espérance, vous qui entrez ici ! »
Parfois Sarmiento venait à moi, me prenait par le col de la chemise, me secouait : n’avais-je plus confiance en Dieu ?
Il m’est arrivé, Seigneur, mais j’étais jeune encore, peu aguerri, de me laisser tomber contre la poitrine de Sarmiento et de sangloter. Alors il me parlait. Il me rassurait. Deux moines, qu’on appelait rédempteurs, le père Juan Gil et le père Verdini, étaient arrivés à Alger, chargés de payer les rançons des captifs de rachat. Ils transportaient avec eux plusieurs milliers de ducats.
J’ai tremblé. J’ai été tenté de crier de joie.
J’étais sûr que le père Verdini n’avait fait le voyage que pour moi. Il allait m’arracher à cet enfer plus profond, plus obscur chaque jour.
J’ai attendu sa visite avec impatience, expliquant à Sarmiento et à Spriano qu’une fois libre je collecterais en Italie, en Espagne, les sommes nécessaires à leur propre rachat. J’affréterais une frégate, avec un équipage sûr, pour enlever Mathilde de Mons. Et je tuerais Dragut.
Je me grisais de ces promesses sous lesquelles se dissimulaient mon égoïsme et mes renoncements, ma hâte de quitter Alger.
Puis le père Verdini est venu et nous sommes restés longtemps serrés l’un contre l’autre.
Il m’a paru vieilli avec sa barbe grise, son corps voûté, ses gestes lents, si démuni au milieu de ces esclaves chrétiens qui le pressaient de questions, le suppliaient de ne pas les oublier. Certains s’agenouillaient, lui baisaient les mains. Paierait-il pour eux ? Quand reviendrait-il ? Où était le père Juan Gil ?
Tout à coup, en me regardant, Verdini a dit :
— Je ne peux rien pour les sujets du roi de France. Le capitan-pacha Dragut ne veut pas accepter de rançon pour eux. Il tient à les garder ici, à Alger, peut-être même a-t-il l’intention de les emmener à Constantinople. J’espère, oui, j’espère l’y faire renoncer, mais il me faudra encore payer pour qu’il accepte…
Le père Verdini m’a pris aux épaules, m’a embrassé. J’ai vu ses larmes. Il a répété :
— Je ne peux rien, rien.
Le roi François Ier était mort. Le nouveau souverain, Henri II, et sa mère, Catherine de Médicis, avaient rompu l’alliance avec la Sublime Porte et s’étaient au contraire rapprochés du roi d’Espagne. L’une des filles de la reine Catherine devait l’épouser. Le sultan, ulcéré par ce retournement, avait ordonné au capitan-pacha de garder en otages tous les gentilshommes français. Il éprouvait moins de ressentiment pour ses ennemis de toujours, les Espagnols, que pour ces Français tortueux qui ne savaient choisir, un jour prêts à bombarder une ville chrétienne avec la flotte turque, le lendemain, catholiques fervents, prêchant la croisade contre les infidèles…
J’ai tenu contre moi le père Verdini. Il me parla aussi de mon père, de mon frère et de ma sœur Isabelle qui – il s’était signé – avaient reçu au Castellaras de la Tour des huguenots comme, jadis, ils avaient accueilli des Turcs.
— Tu gravis pour eux le calvaire, mais Dieu te sauvera, m’a-t-il dit.
Sarmiento, lui, allait partir, sa rançon payée par le frère Juan Gil. Le roi d’Espagne avait lui-même versé les mille ducats que Dragut réclamait.
J’ai cru Sarmiento quand il a fait le serment de ne pas nous oublier.
Speranza !
Spriano et moi nous sommes assis épaule contre épaule à notre place dans le bagne.
Lentement, répétant les mots afin que j’en saisisse le sens, Spriano a commencé à réciter de longs passages de La Divine Comédie, s’arrêtant pour me confier qu’il imaginait que François Ier devait être enfoui dans l’une des dix fosses du huitième cercle de l’Enfer. Là se trouvaient les schismatiques ; là, Dante et Virgile avaient rencontré Mahomet et son gendre Ali, le corps fendu en deux par un démon qui mutilait et éventrait tous ceux que Dieu avait condamnés à souffrir dans cette fosse. Et leur supplice n’avait de cesse. Les damnés passaient et repassaient devant le démon qui les éventrait.
— François Ier comme Mahomet, avait répété Spriano.
Mais peut-être François Ier avait-il été placé quant à lui au cœur du royaume de Lucifer, dans le dernier cercle, aux côtés de Judas, de Brutus et de Cassius, les plus grands félons de tous les temps, ceux qui avaient trahi le Christ et César.
J’écoutais. La voix de Spriano me calmait. La poésie de Dante m’exaltait.
J’acceptais, Seigneur, de vivre l’enfer sur cette terre pour connaître le Paradis, la Joie et la Paix éternelle. J’étais prêt au martyre pour être sauvé.
14.
Une nuit – mais c’étaient des mois, peut-être même plusieurs années après la visite du père Verdini et le départ de Sarmiento –, j’ai marché jusqu’au mur qui entourait les jardins et la demeure de Dragut, et je l’ai franchi.
Je savais que le capitan-pacha avait quitté Alger à la tête de ses galères. Son fauteuil pourpre, en face de la potence, sur l’aire du bagne, restait vide, entouré de janissaires. Les bourreaux torturaient chaque jour, mais sans l’invention, la débauche de cruauté ni la perversité qu’ils déployaient lorsque leur chef assistait au supplice. Là, en son absence, ils semblaient accomplir leur tâche au plus vite, égorgeant d’un seul coup de lame, alors qu’ils avaient l’habitude, pour satisfaire Dragut, de taillader lentement le cou, de laisser la gorge longtemps ouverte pour que le sang s’écoule en même temps que les râles.
Et Dragut, lorsque la mort n’était survenue qu’après une suite interminable de souffrances, leur lançait des pièces d’or qui roulaient dans le sang répandu.
Le capitan-pacha avait donc pris la mer.
Mocenigo et Ramoin, les renégats, m’avaient rapporté que cette saison de course serait longue ; peut-être même empiéterait-elle sur l’hiver, Dragut s’abritant dans les baies, les rades, les golfes des îles Ioniennes et en surgissant entre deux tempêtes pour attaquer les navires vénitiens ou génois, fondre sur les comptoirs de la Sérénissime, ou bien, longeant les côtes, piller les villages d’un bout à l’autre de la Méditerranée.
Mocenigo et Ramoin pensaient que Dragut voulait, par des succès éclatants, ayant amassé un butin considérable et enlevé des milliers de chrétiens, obtenir du sultan d’être non seulement le maître d’Alger, mais celui de Tunis, peut-être même d’en recevoir le droit de s’approprier toutes les terres jusqu’au Presidio espagnol d’Oran.
Peut-être encore Dragut espérait-il que le sultan l’appellerait auprès de lui, à Constantinople, comme l’un des vizirs. La plupart de ces derniers étaient, comme Dragut, des renégats ou des fils de renégats, voire des enfants chrétiens enlevés dans les villages grecs, calabrais ou siciliens et devenus de fiers musulmans, serviteurs dévoués du sultan, architectes de la politique de la Sublime Porte.
En écoutant Mocenigo et Ramoin, j’ai eu l’impression que ma bouche se desséchait, que mes yeux se voilaient.
Chaque jour, depuis mon arrivée à Alger, je rêvais de franchir le mur de la demeure de Dragut afin d’apercevoir Mathilde de Mons, de la convaincre de me suivre. Et une partie de mes nuits se passait à échafauder des plans d’évasion.
Mais, si elle quittait Alger pour suivre Dragut à Constantinople, quel rêve me resterait-il ?
Je serais l’un de ces damnés plongés dans un marais glacé dont, dans le dernier cercle de l’Enfer, les larmes gèlent sitôt jaillies.
J’appartiendrais à « la gent perdue », livrée à Lucifer, enfouie au centre de la Terre.
Trop, Seigneur, pour mes fautes ! Trop ! J’ai décidé de franchir le mur.
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