Max Gallo - Par ce signe tu vaincras
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J’en connaissais toutes les pierres.
Je l’avais longé plusieurs fois, des rochers du rivage, où il commençait, jusqu’à la colline où il serpentait.
Mais je n’avais jamais pu – ou osé – l’escalader.
Spriano m’avait supplié de ne rien tenter. Ma mort, si j’étais pris, serait plus atroce que celle de cet homme que l’on avait enterré jusqu’aux épaules. Est-ce que je me souvenais de ses cris ? De l’effroi qui nous avait tous saisis, plusieurs jours durant ?
J’avais écouté Spriano.
Puis, un jour, Dragut, passant parmi nous avec sa garde de janissaires, s’était arrêté devant moi et, penchant un peu la tête pour me jauger, avait murmuré :
— Bernard de Thorenc qui a oublié ce qu’est la chiourme…
Quand on m’a enchaîné à mon banc, sur la galère où l’on m’avait conduit, j’ai pensé que je ne reverrais jamais plus Mathilde de Mons, Spriano, Sarmiento, que mon corps, après avoir été brisé, serait jeté par-dessus bord.
Mais non, désormais je savais reprendre souffle entre deux mouvements de la rame. J’avais appris à vivre avec les hommes et les rats. Ma peau et mon âme s’étaient tannées.
J’ai donc survécu. Je suis rentré à Alger, la tête pleine des cris des femmes enlevées, des hommes massacrés dans les villages que Dragut avait attaqués, pillés, incendiés.
Il fallait que cet homme fût dévoré par Lucifer.
Ou qu’il subisse le sort du Prophète qu’il avait élu, ce Mahomet condamné en Enfer à avoir le corps sans cesse tranché par le mitan.
Avec moi Spriano a demandé à Dieu que ce châtiment lui soit réservé, puis nous avons remercié Notre-Seigneur et la Sainte Vierge d’avoir permis que nous nous retrouvions.
L’amitié, la prière, les vers de Dante m’ont permis, autant que le pain et l’eau, de vivre et d’espérer encore.
J’ai donc recommencé à longer le mur, à imaginer Mathilde de Mons enfermée dans le palais de Dragut dont je devinais, derrière les branches d’orangers, la blanche façade, la coupole dorée et les mosaïques bleues.
Parfois – je m’arrêtais alors, saisi par le doute – je mesurais que le temps – peut-être plusieurs années – avait passé et que Mathilde n’était plus la jeune fille que j’avais vue à Marseille, puis au Castellaras de la Tour, ou entraperçue sur cette place, à Toulon, les cheveux dénoués, si fière.
L’angoisse me saisissait. Peut-être, mis en face l’un de l’autre, serions-nous comme deux étrangers ayant tant vécu séparés qu’ils ne peuvent plus se comprendre ?
Mocenigo et Ramoin m’avaient raconté comment, après des années de captivité, et avant qu’ils ne se soient convertis à l’islam, l’un et l’autre s’étaient retrouvés en pays chrétien. Mais ils avaient été si surpris par des mœurs qu’ils avaient oubliées qu’ils avaient choisi de retourner parmi les infidèles dont ils se sentaient désormais plus proches. Et ils étaient ainsi devenus musulmans, des renégats.
Je ressassais ces propos et mes propres doutes. Je ne quittais plus le bagne en dépit des exhortations de Spriano qui tentait de me redonner espoir.
Il me parlait de Sarmiento qui avait dû regagner l’Espagne et commencé soit à réunir notre rançon, soit à rassembler un équipage pour armer une frégate qui viendrait rôder devant les côtes barbaresques et nous recueillir quand nous serions prêts à fuir.
Il faudrait profiter du départ de Dragut et de l’arrivée d’un nouveau capitan-pacha moins averti et peut-être moins cruel.
Mais Mathilde de Mons, éloignée d’Alger, serait à jamais perdue.
Il fallait que je la voie, qu’elle fuie avec moi.
Je devais franchir ce mur.
15.
Je me hisse sur le faîte du mur et je regarde autour de moi.
La nuit, après l’orage de l’après-midi, est plus claire que le jour.
J’écarte les branches des orangers qui frôlent l’enceinte. Elles sont encore ployées, leurs feuilles chargées de pluie. Certaines sont même cassées, car le vent a soufflé fort.
J’avais espéré que l’averse et la rumeur de la tempête me protégeraient. Mais, au crépuscule, le temps a changé, l’horizon s’est éclairci et le ciel, au fur et à mesure que la nuit tombait, s’est peu à peu dégagé.
On doit me voir du palais de Dragut.
Je saute, entraînant des branches avec moi. On doit m’entendre.
Je reste couché sur la terre meuble. Des gouttes de pluie glissent des feuilles sur mon visage.
Je commence à avancer, courbé, poussant de la poitrine et de l’avant-bras les branches les plus basses.
Ce n’est pas la forêt obscure – la selva oscura dont parle Dante – et je ne suis pas, comme le poète in mezzo del camin di nostra vita, au milieu du chemin de ma vie.
Mais, comme lui, j’entre dans l’un des cercles de l’Enfer.
Dieu seul, s’il le veut, pourra me protéger.
J’aperçois maintenant les escaliers qui mènent à une terrasse. Elle longe la façade du palais, d’une blancheur de mort. Aucun reflet, pas même sur les mosaïques ou la coupole. C’est comme si toute la clarté de la nuit était absorbée.
Je m’approche encore, caché par les haies de lauriers qui dessinent un labyrinthe.
Tout à coup, je vois des silhouettes à quelques pas. Je devine les piques, les hauts turbans des janissaires. Ils longent la terrasse, disparaissent. Leurs voix s’éloignent.
Je bondis.
J’aperçois derrière la façade, au-delà d’une poterne cerclée de mosaïques, un patio au centre duquel la lueur lunaire joue avec le jet d’une fontaine.
Une femme est assise, figée dans la clarté, statue blanche enveloppée de voiles roses, les bras cerclés de bracelets dont les pierres scintillent, ses mèches longues retenues par un diadème.
Elle a le visage nu.
Elle se lève et avance. Ses cheveux sont blonds.
Une voix l’appelle. Elle comprend cette langue, l’arabe. Elle rit en levant le menton, ses cheveux tombent jusqu’à ses hanches comme une traîne.
Je vois se dessiner son profil sur le blanc terne du mur.
— Mathilde, Mathilde de Mons.
J’ai répété son nom en chuchotant.
Je suis sûr qu’elle a entendu. Son corps s’est raidi, cambré. Mais la voix de femme enjouée venue du palais l’appelle à nouveau. Mathilde s’est tournée vers le coin sombre où je suis tapi.
— Mathilde, Mathilde de Mons !
Elle recule d’un pas.
La voix l’interpelle.
Je distingue une silhouette de femme enveloppée de voiles qui s’avance dans le patio. Elle ressemble à une haute fleur que le vent balance.
Mathilde se tourne vers elle, rit, puis, comme si elle avait voulu que je distingue chaque mot, elle parle lentement avec les intonations si changeantes, aiguës puis graves, légères puis rauques, des femmes arabes.
Chaque son me déchire la poitrine comme si le bourreau m’arrachait des lambeaux de peau.
Et son rire, et le mouvement de son corps.
Mathilde a pris le bras de l’autre femme ; elles marchent dans le patio, leurs tempes appuyées l’une à l’autre, leurs cheveux mêlés. Elles rient par longues cascades. Leurs trilles m’emplissent la tête, y résonnent.
Qu’est-elle devenue, Mathilde de Mons ?
Elle s’assied à quelques pas de la haie qui me cache. Elle me fait ainsi face. Elle lève les bras, ajuste un voile léger sur son visage. Puis, avec les mêmes mouvements lents, elle cache ses cheveux.
L’autre femme, debout près du banc de marbre, l’imite puis claque des mains.
Des domestiques surgissent, disposent des corbeilles de fruits, des cruches, des verres. Ils tournent autour des deux femmes comme des chiens serviles.
Elles les ignorent. Mathilde de Mons les renvoie même d’un geste méprisant de la main.
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