Max Gallo - Paris vaut bien une messe
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J’avais assisté à trop de massacres pour pouvoir attendre, impotent, qu’un autre flot de sang se répandît autour de moi.
J’ai donc fait mes adieux au roi là où avait commencé ma vie, au Castellaras de la Tour.
Le 7 janvier 1599, soixante et douzième anniversaire de ma naissance, Vico Montanari, qui se rendait à Venise, venant de Madrid, a fait halte dans notre demeure.
Il m’a annoncé la mort – le 13 septembre 1598 – de Philippe II, né la même année que moi.
J’ai tremblé, Seigneur, en écoutant le récit de l’agonie de ce monarque que j’avais si longtemps servi, puis combattu.
Montanari m’apprit que Diego de Sarmiento était mort dans les heures qui avaient suivi le décès du roi.
Je ne pouvais oublier que Sarmiento m’avait, aux temps lointains où je n’étais qu’un esclave chrétien des Barbaresques, appris à espérer. Comme son souverain, il avait rêvé de la Monarchie universelle.
Montanari me décrivit le corps de Philippe, rongé par les ulcères, les vers grouillant dans les plaies. Il me raconta comment le roi avait tenté de se redresser pour dire à l’héritier de sa couronne :
— Voyez, mon fils, où aboutissent les grandeurs de ce monde, voyez ce que c’est que la mort, et tirez-en réflexion, car demain vous allez régner.
À cet instant, Seigneur, j’ai été heureux que mon fils Jean ait choisi d’être l’un de Vos serviteurs, qu’il n’ait pas recherché la puissance terrestre, qu’il n’ait voulu servir que Votre Gloire éternelle.
J’ai pensé que la mort, si elle saisit tous les corps, ne prend les âmes que de ceux qui ont cessé de croire en Vous.
J’ai prié, Seigneur, devant Votre visage aux yeux clos.
Car je crois en Vous.
ÉPILOGUE
Ainsi s’achève, par une parole de foi, le manuscrit de Bernard de Thorenc.
Je ne sais rien de ses dernières années.
Je n’ai retrouvé au Castellaras de la Tour aucune trace de sa sépulture.
Dans la chapelle, aux côtés du tombeau de Michele Spriano, se trouvent des dalles funéraires de la famille Thorenc, mais la plus ancienne d’entre elles, qui célèbre le souvenir d’un François de Thorenc, est datée de 1702, soit plus d’un siècle après que Bernard de Thorenc eut cessé d’écrire.
Rien ne m’a permis de combler cette béance.
Bernard de Thorenc a-t-il vécu jusqu’à ce vendredi 14 mai 1610, le jour où, vers quatre heures de l’après-midi, rue de la Ferronnerie, dans le prolongement de la rue Saint-Honoré, là où la chaussée se resserrait entre des échoppes, un colosse à la barbe rousse, aux cheveux d’un blond flamboyant, au regard illuminé, un pied posé sur une borne et l’autre sur le rayon de la roue droite du carrosse royal, planta jusqu’à la garde, et par trois fois, son couteau dans le flanc de Henri IV ?
Bernard de Thorenc a-t-il tremblé, comme si Dieu lui infligeait une nouvelle épreuve ?
Les jésuites furent en effet accusés d’avoir accueilli et confessé le régicide Ravaillac.
« Le couteau n’a été que l’instrument de Ravaillac, lit-on dans un libelle, peu après le meurtre. Ravaillac, d’autres qui l’ont induit, poussé, instruit, lui ont mis en main le ferrement, en l’esprit ce parricide ; ne s’en sont trouvés coupables que les seuls jésuites, ou leurs disciples. »
Jean de Thorenc était jésuite et j’imagine l’angoisse de Bernard, ses prières, agenouillé dans la chapelle, devant le visage du christ aux yeux clos.
Cette tête sculptée est posée devant moi.
Je l’ai achetée à Maria de Ségovie après avoir fini de retranscrire – de mettre en scène et en forme – le manuscrit de Bernard de Thorenc.
Ce visage du Christ dont le bois (la peau) a une couleur (une pâleur) verdâtre, je l’ai placé sur l’un des rayonnages, en face de la table sur laquelle je travaille.
Je me lève souvent, attiré par cette tête. Je m’approche, tends la main sans oser la toucher, puis me décide enfin à l’effleurer, et je suis à chaque fois surpris par la douceur de ce contact.
Le bois est chaud comme s’il s’agissait de la chair d’un corps souffrant.
Bernard de Thorenc a-t-il lu le récit des souffrances infligées à Ravaillac ?
Je le transcris, parce que je crois être ainsi fidèle à Thorenc qui, peu à peu, au long de sa vie, ne mettait plus en accusation telle ou telle religion, plus cruelle qu’une autre, mais l’homme fanatique, aveuglé, celui dont la foi sert de prétexte et d’excuse au désir de mutiler, de tuer, d’infliger le mal, ce Mal qui est en chacun de nous.
Qui incarnait le Mal sur la place de Grève, le 27 mai 1610, jour du supplice de Ravaillac ?
Le régicide porté sur l’échafaud, car les brodequins de la torture lui avaient déjà fait éclater les genoux, cet homme aux yeux fous de douleur et qui continuait de murmurer : « Que toujours en mon cœur Jésus soit le vainqueur » ?
Ou bien le Mal s’était-il emparé aussi de cette foule qui hurlait sa haine, qui se précipitait pour démembrer Ravaillac, et qui se ruait sur un jeune homme qui avait osé murmurer : « Mon Dieu, quelle cruauté ! » ?
Car on a brisé les membres de Ravaillac, on a tenaillé ses chairs avec une pince rougie au feu. Le bourreau et ses aides ont versé dans ses plaies de la poix brûlante, du plomb fondu, de la cire et du soufre, de l’huile bouillante. On a brûlé sa main après l’avoir percée à coups de lame. On lui a fait boire du vin pour qu’il survive dans la souffrance, jusqu’à ce que ses bras et ses jambes, son torse soient disloqués, dénoués, arrachés par quatre chevaux.
Des hommes s’attelèrent aussi pour que les cuisses et les épaules soient emportées.
Le peuple hurlait, s’élançait vers l’échafaud, se disputait les morceaux.
« Et l’on vit une femme qui, d’une vengeance étrange, planta les ongles puis les dents en cette parricide chair. »
Et les misérables reliques sanglantes furent traînées par toute la ville.
« À la fin, ayant été divisé en quasi autant de pièces qu’il y a de rues dans Paris, on en fit plusieurs feux en divers lieux. Et l’on voyait des petits enfants, par les rues, portant la paille et le bois. »
De ce spectacle et de ces acteurs, qu’eût pensé Bernard de Thorenc qu’il n’eût déjà écrit ?
C’est moi qui m’interroge en contemplant la tête du christ aux yeux clos.
J’ai appris ce matin qu’au Soudan, et conformément à la loi musulmane, un voleur va subir une amputation croisée : on tranchera son poing droit et son pied gauche.
J’entends chaque jour qu’un homme s’est tué pour tuer d’autres hommes. Et, pour venger son acte terroriste, on détruit la maison des siens, on traque et on tue ses complices. Ou bien on l’honore comme un saint martyr.
Et je me souviens de ce vers d’Agrippa d’Aubigné qui m’était revenu en mémoire lorsque j’avais rencontré pour la première fois, au n° 7 de la rue de l’Arbre-Sec, Maria de Ségovie :
Les enfants de ce siècle ont Satan pour nourrice.
Le nôtre qui commence, celui d’hier, qui vient à peine de s’achever, ne sont-ils pas semblables à celui d’Agrippa d’Aubigné et de Bernard de Thorenc ?
J’imagine Thorenc agenouillé dans la chapelle, regardant le visage du christ aux yeux clos comme je le fais aujourd’hui.
Peut-être savait-il ce que j’ai appris en consultant le recueil des dépêches des ambassadeurs de Venise dont je me suis souvent servi pour éclairer le manuscrit de Bernard de Thorenc.
Vico Montanari a alors regagné Venise et c’est Leonello Terraccini qui représente, en 1610, la Sérénissime à Paris.
Il écrit, en date du 5 juin 1610 :
« Je me suis trouvé ces jours-ci par deux fois avec le premier président du parlement de Paris et l’avocat du roi. J’ai découvert qu’ils tiennent pour certain que Ravaillac a été persuadé de longue main à une aussi néfaste scélératesse sous prétexte de religion, qu’il a dit avoir une étroite relation d’amitié avec un religieux ; qu’il mourrait mille fois avant de le nommer. Il dit aussi avoir été confessé quelquefois par un jésuite, à Bruxelles. Et l’on sait que l’on craignait beaucoup, dans la capitale des Pays-Bas, parmi les Espagnols et les catholiques zélés rassemblés autour du légat du pape, l’entrée en guerre du roi de France contre l’Espagne et l’invasion des Pays-Bas par les armées françaises alliées des troupes huguenotes des Provinces-Unies.
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