Max Gallo - Paris vaut bien une messe

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Je comprenais leur amertume vis-à-vis de ceux qu’ils appelaient des « Maheustres », ces chefs de la Ligue, ces gentilshommes qui se vendaient au roi.

Mais je devais m’en féliciter, puisque ainsi revenait la paix.

Néanmoins, pouvait-on, Seigneur, bâtir une demeure sur le mensonge des uns et des autres, depuis celui qui achetait les consciences jusqu’à ceux qui en faisaient commerce ?

La voix des ligueurs obstinés, notamment de ceux qui écrivirent le Dialogue du Maheustre et du Manant, m’était familière, même si je savais à quelles folies elle pouvait conduire.

J’étais ainsi, Seigneur : divisé.

Ceux qui Vous portaient un amour absolu, je les aimais, certes, mais je les avais vus à l’œuvre, emportés par la passion d’extirper tout ce qui ne leur ressemblait pas. Je me défiais de ces fanatiques, mais lisais avec passion leurs phrases.

« Les vrais héritiers de la couronne, écrivaient-ils, ce sont ceux qui sont dignes de porter le caractère de Dieu. S’il plaît à Dieu de nous donner un roi de nation française, son nom soit béni ; si allemand, son nom soit béni ; si espagnol, son nom soit béni ; si de Lorraine, son nom soit béni. De quelque nation qu’il soit, étant catholique et rempli de piété et justice comme venant de la main de Dieu, cela nous est indifférent. Nous n’affectons pas la nation, mais la religion. »

Montanari lisait à son tour et s’emportait contre mon aveuglement : comment pouvais-je à nouveau, après ce que nous avions vu et vécu, écouter la voix des fanatiques ?

— Celui qui veut entendre la seule voix de Dieu, disait-il, doit se retirer dans une cellule de moine et prier le Seigneur, mais ne pas se mêler des affaires des hommes, des royaumes ou des républiques terrestres. Ici je te l’ai dit, Thorenc, la religion est un commerce parmi tous les autres. Retire-toi du monde, si tu ne peux accepter cela, et n’oublie pas que ceux qui veulent instaurer le royaume de Dieu sur la Terre, le gouvernement par la religion, deviennent des massacreurs !

Je lui donnais raison, Seigneur. C’est pour cela que je me tenais aux côtés du roi, que j’approuvais sa politique, que je tentais de convaincre Séguret ou Jean-Baptiste Colliard de lui demeurer fidèles et dévoués.

Séguret baissait la tête, grommelait que l’entourage du roi était désormais composé de ligueurs que l’argent de la couronne avait achetés. Les gentilshommes huguenots des temps de disette, quand Henri de Navarre n’était qu’un « roi sans couronne, un général sans argent, un mari sans femme », avaient été oubliés ou chassés depuis que le Béarnais avait abjuré.

— Doutez-vous que ces changements ne m’aient pas percé l’âme ? ajoutait Séguret.

Et moi qui avais si souventes fois voulu l’occire, je comprenais son dépit, le sentiment qu’il avait d’avoir été trahi.

Pouvait-on, Seigneur, vivre en paix quand tant d’hommes, au profond de leur cœur, doutaient de la foi du roi, de sa fidélité ?

J’ai déjà commencé à voir des visages se fermer sur son passage quand il chevauchait aux côtés d’une litière sur laquelle était étendue Gabrielle d’Estrées, la favorite, la blonde femme aux oreilles, au cou, aux poignets et aux mains parés de boucles, de colliers, de bracelets et de bagues.

Quelqu’un dans la foule a crié : « Voilà la putain du roi ! »

J’ai tressailli : c’était, après les jours de beau temps, l’annonce du retour des orages, la persistance de la haine et, peut-être pis encore, du mépris.

On arrêta peu après un homme qui se nommait Barrière. On sut qu’il avait vu plusieurs curés et pères jésuites. Il s’était confessé de son dessein de punir le tyran hérétique, et il avait reçu bénédiction, assurant que Dieu l’aiderait dans son entreprise.

Ô Seigneur, voilà comment on trahit Votre parole ! Voici comment ceux qui prétendent parler en Votre nom font commerce de leur autorité. Vous couvrent de la boue des choses humaines en Vous mêlant à des pensées de meurtre !

On prit Barrière à la porte de Melun. Il avait sur lui un grand couteau très pointu, aiguisé des deux côtés.

Il ne cacha rien de ses intentions.

On le condamna comme parricide et sacrilège.

J’ai vu en place de Grève le bourreau lui tenailler les chairs avec un fer rouge, lui brûler la main droite, lui briser à coups de barre de fer les bras, les cuisses et les jambes, et l’étendre sur la roue, pantelant, face au ciel, pour qu’il y vive dans la souffrance infernale.

Tant qu’il Vous plairait, Seigneur !

Je l’ai fait remarquer à Montanari : « C’est le premier geste de haine contre le roi depuis son abjuration. » Il y en eut un autre dont je fus le témoin. J’était entré avec plusieurs gentilshommes dans la chambre de Gabrielle d’Estrées où le souverain nous avait conviés.

Je me tenais en retrait quand, tout à coup, j’entendis le roi crier. Je le vis porter les mains à sa bouche cependant que du sang jaillissait de sa lèvre percée, d’une dent arrachée.

Un jeune homme vêtu de noir, dont on se saisit, lui avait porté ce coup de poignard, visant le cou, mais le roi, en se penchant, avait reçu la lame sur la bouche.

On le pansa et il dit :

— Il y a, Dieu merci, si peu de mal que, pour cela, je ne me mettrai pas au lit de meilleure heure !

Mais je vis ses yeux las ; une expression d’abattement lui tirait les traits.

Encore le temps des assassins, des régicides ! Le temps des meurtres encore, déjà !

On questionna le jeune homme, Jean Chatel. Lui aussi avait reçu l’encouragement des pères jésuites dont il avait été l’élève au collège de Clermont.

Il se confessa aux juges. Il livra le nom des pères. On les bannit, on pendit l’un d’eux, on chassa les jésuites de France.

Et Jean Chatel, quant à lui, je le vis place de Grève, à genoux. On lui tranche le poing. On lui tenaille le corps. Et, puisqu’il a blessé le roi, on va l’écarteler, ses membres attachés à quatre chevaux. La foule jubile, criaille. Puis on brûlera ces pauvres débris et on dispersera les cendres au vent.

Quelle peut être la moisson d’une telle semence, sinon la haine et la guerre ?

Henri l’a déjà déclarée à l’Espagne, « à son de trompe et cri public aux provinces et frontières du royaume », pour se venger des torts, offenses et injures reçues de Philippe II.

Le roi va rejoindre ses armées. Je le vois chaque jour. Son visage est couvert de taches rougeâtres cernées de bourrelets purulents.

— Me reconnais-tu, Thorenc ? demande-t-il en se forçant à rire.

Il tremble de fièvre, cette « voisine », comme il l’appelle, qui vient l’habiter souvent.

J’ai entendu Séguret lui dire :

— Sire, vous n’avez encore renoncé à Dieu que des lèvres, et Il s’est contenté de les percer. Mais si vous Le renoncez un jour du cœur, alors Il percera le cœur.

Je devine la tristesse du roi. Il porte un emplâtre sur la bouche, la plaie ouverte par le poignard de Jean Chatel étant lente à se refermer.

On tue plus vite un régicide qu’on ne guérit de sa blessure.

Sans compter que celle-ci n’est pas que dans le corps du roi.

Je marche près du carrosse dans lequel il est assis – ou blotti, plutôt –, vêtu de noir.

Les regards de la foule, je les sens à nouveau et déjà impitoyables.

On ne crie plus « Vive le roi ! ». Ordre a été donné de se saisir et de punir toutes personnes hostiles au souverain. Et, cependant, j’entends une voix forte qui lance :

— Voilà déjà le roi au cul de la charrette !

Et le rire de la foule se prolonge comme un grelot.

Je m’incline devant lui lorsqu’il descend de son carrosse. Il s’appuie à mon bras.

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