Max Gallo - Paris vaut bien une messe
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C’est aussi Terraccini qui m’a parlé de cet édit que le roi s’apprêtait à signer à Nantes au terme de longues conversations avec les huguenots. Il leur assurait le droit de pratiquer leur religion, et il s’engageait même à payer les garnisons des places fortes qu’il leur concédait.
Les plus zélés des catholiques condamnaient ce texte qui accordait beaucoup aux huguenots : ils conservaient une armée ; ils accédaient aux charges publiques ; ils jouissaient naturellement de la liberté de conscience.
Le pape Clément VIII avait déjà dit : « Cet édit est le plus mauvais qui se peut imaginer. Il me crucifie. »
Mais les plus obstinés des huguenots étaient eux aussi mécontents. Ils étaient certes reconnus, mais le royaume était catholique, et le souverain offrait des compensations, en charge et en écus, en terres et en rentes, à ceux des protestants qui acceptaient de se convertir.
— C’est un édit de paix, a conclu Terraccini.
Puis il a haussé les épaules, penché un peu la tête.
— Une paix de plus…, a-t-il corrigé.
On disait que quatre millions de personnes étaient mortes de ces paix tronquées, reniées, de ces guerres civiles que l’on nommait de Religion, de ces massacres, et je me souvenais du sang coulant sur les pavés de la rue des Fossés-Saint-Germain en ce dimanche de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. J’ai donc applaudi à l’édit de Nantes.
J’ai retrouvé le roi à son retour à Paris, quand il s’efforçait de convaincre le parlement, réticent, de ratifier cet édit.
— Il ne faut plus faire de distinction de catholiques et de huguenots, disait-il, mais il faut que tous soient bons Français et que les catholiques convertissent les huguenots par exemple de bonne vie.
Il s’emportait et je l’approuvais quand il ajoutait :
— Je couperai la racine à toutes factions, à toutes prédications séditieuses, et je ferai raccourcir tous ceux qui les susciteront ! Ne m’alléguez point la religion catholique, je suis plus catholique que vous ! Je suis fils aîné de l’Église… Je suis roi, maintenant, et parle en roi, et veux être obéi… Ceux qui ne voudraient pas que mon édit passe veulent la guerre…
L’édit a été enregistré.
J’ai lu le texte du roi qui le présentait et j’en ai été ému.
Son ton sonnait juste et fort.
« Nous touchons maintenant le port de salut et repos de cet État… Après avoir repris les cahiers des plaintes de nos sujets catholiques, ayant aussi permis à nos dits sujets de ladite Religion Prétendue Réformée de s’assembler par députés pour dresser les leurs et mettre ensemble toutes leurs dites remontrances, nous avons jugé nécessaire de donner maintenant sur le tout, à tous nos dits sujets, une loi générale, claire, nette et absolue, par laquelle ils soient réglés sur tous les différends qui sont ci-devant survenus entre eux et y pourront encore survenir ci-après, et dont les uns et les autres aient sujet de se contenter selon que la qualité du temps le peut porter. »
J’ai su que l’édit avait été scellé seulement à la cire brune, que le roi n’avait point voulu de la verte qui eût marqué que le texte devait connaître une application sans limite de durée, éternelle.
Il n’était donc que pour un temps.
Mais c’était une promesse de paix.
Et j’ai cru, Seigneur, que la fosse commune que les hommes creusaient sous leurs propres pieds, dans laquelle ils s’engloutissaient, allait être comblée.
J’ai même imaginé que Vous me donniez la joie d’assister, à la fin de ma vie, à cette aube pacifique, parce que je Vous avais donné un fils pour Vous servir.
J’ai cru cela quelques jours, puis est venu si vite l’automne…
La pluie était si forte qu’elle déchirait avec rage les feuilles déjà jaunies des arbres de la forêt de Fontainebleau où je chevauchais près du roi, chassant le cerf.
Nous avancions au pas, courbés sous l’averse, Henri lançant vers moi de brefs coups d’œil, et je le sentais las, subissant cet orage avec une sorte de délectation morose, comme si le désagrément venait conforter son humeur. Il s’est arrêté, s’est tourné et a murmuré :
— Bon Dieu, parmi quels tigres vivons-nous !
Terraccini m’avait rapporté qu’autour du souverain on conspirait contre Gabrielle d’Estrées, qu’il songeait à épouser.
Enguerrand de Mons s’indignait qu’une telle pensée pût habiter un roi de France. Jamais un souverain de ce royaume n’avait épousé l’une de ses catins, qui, de plus, le trompait et donnait des bâtards qui n’étaient pas ceux de son auguste amant !
On répétait un quatrain qu’on retrouvait parfois recopié et répandu à la cour :
Mariez-vous, de par Dieu, Sire !
Votre lignage est bien certain
Car un peu de plomb et de cire
Légitime un fils de putain.
D’autres s’indignaient que le roi eût offert à la « duchesse d’Ordure » la bague qu’il avait reçue au sacre, et qu’il lui fût soumis au point qu’elle proclamait partout que « seul Dieu et la mort du roi peuvent m’empêcher d’être reine de France ».
— Elle oublie qu’elle est, elle aussi, mortelle, ajouta Terraccini.
Et, parlant plus bas encore, il me confia que, dans l’entourage du roi – peut-être même pour obéir à ses ordres –, on songeait, prétendait-on, à empoisonner Gabrielle d’Estrées afin que Henri pût prendre, maintenant que son mariage avec la reine Margot avait été annulé, une jeune épouse capable de lui donner un héritier.
Mais le roi était-il encore assez vert ?
Je l’ai vu, en cet automne de l’année 1598, vieilli et comme accablé lorsqu’il apprenait que l’on avait arrêté un homme qui semblait le guetter pour le tuer.
— Le cœur des rois est en la main de Dieu, murmurait-il.
Puis il s’indignait contre ceux qui armaient ainsi les bras des fanatiques. Il s’en prenait à ces « tigres » qui n’avaient pas renoncé à la haine.
— Un roi n’est responsable que devant Dieu et sa seule conscience, disait-il encore.
Il baissait la tête, frissonnait. La « voisine », cette fièvre qui le brûlait souvent la nuit, lui avait rendu visite.
Il confessait :
— Elle m’a laissé si faible, et avec un tel dégoûtement que je ne m’en puis encore ravoir, et la nuit passée je l’ai eue avec tant d’inquiétude que je n’ai pu fermer l’œil.
On murmurait à la cour que le roi avait été trop goinfre de femmes et qu’il payait d’avoir joui de toutes les pucelles et de toutes les putains qu’il avait pu culbuter. Qu’elles lui avaient laissé, en souvenir d’elles, cette maladie qui lui rongeait les sangs.
Il avait même, disait-on, quitté la vie pendant deux heures, et, lorsqu’il avait repris connaissance, il avait dit :
— Je ne veux ouïr parler d’aucune affaire.
Je sentais que la mort était là, qui rôdait. Elle frôlait le vieil homme que j’étais devenu, elle guettait Gabrielle d’Estrées, elle suivait le roi.
J’entendais Enguerrand de Mons marmonner que cet édit de Nantes que le souverain avait fait enregistrer au parlement était trop favorable aux huguenots, que des clauses secrètes leur accordaient armes, rentes, garanties, qu’ils constituaient un État dans l’État, que les catholiques, comme l’avait déclaré le souverain pontife, étaient crucifiés par cet édit au point que certains d’entre eux se demandaient s’il ne faudrait pas un jour une nouvelle Saint-Barthélemy !
Oui, Seigneur, j’ai entendu cela.
Les hommes avaient donc repris leur travail de fossoyeurs.
Et je n’avais plus assez de forces pour m’en indigner, trop longue avait été ma vie.
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