Tatiana Rosnay - Boomerang

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Astrid s’est mise à avoir des humeurs. Elle était souvent fatiguée, soupe au lait. On ne faisait presque plus l’amour, elle se couchait tôt, recroquevillée dans son coin du lit en me tournant le dos. Une ou deux fois, en pleine nuit, alors que les enfants étaient endormis, je l’ai surprise à pleurer toute seule dans la cuisine. Elle répondait qu’elle était épuisée, un problème qu’elle avait au bureau, rien de sérieux, se défendait-elle. Et moi, je la croyais.

C’était tellement plus simple de la croire. De ne pas poser de questions. Ni à elle ni à moi-même.

Elle pleurait parce qu’elle l’aimait et ne savait pas comment me l’avouer.

Le lendemain, la meilleure amie de Mélanie, Valérie, est arrivée avec Léa, sa petite fille de quatre ans et filleule de Mélanie, son mari Marc, et Rose, leur jack russel. J’ai dû me charger de la fille et du chien pendant qu’ils étaient avec ma sœur dans sa chambre. Le chien est du genre qui ne tient pas en place, monté sur ressorts, et aboyant sans arrêt. La gamine ne vaut guère mieux, malgré son petit air angélique. Dans un effort désespéré pour tenter de les calmer tous les deux, je décide de les emmener faire le tour de l’hôpital jusqu’à l’épuisement, en tenant l’un par la laisse et l’autre par la main. Cela amuse beaucoup Angèle qui nous observe par une fenêtre du premier étage. Ses yeux papillonnent sur moi et une douce chaleur irradie mon bas-ventre. Mais pas facile d’avoir l’air séduisant avec un enfant qui hurle et un chien qui jappe dans mon sillage. Rose lève assez vulgairement la patte et pisse sur à peu près tout ce qu’elle peut, dont la roue avant de la Harley d’Angèle. Léa réclame sa « môman » et ne comprend pas pourquoi elle doit rester avec moi dans la chaleur de cet après-midi d’août, dans cet endroit où il n’y a rien pour jouer et même pas de marchand de glaces. Je suis largué avec une enfant de cet âge. J’ai oublié à quel point les mioches sont tyranniques, obtus et bruyants. J’en arrive à regretter les silences butés de l’adolescence, j’y suis habitué et je sais comment affronter ce genre de comportement. Pourquoi les gens persistent-ils à avoir des enfants ? Les pleurnicheries de Léa et les grognements de Rose ont ameuté les infirmières qui sont toutes penchées aux fenêtres à me regarder avec pitié et dédain.

Valérie sort enfin du bâtiment et récupère la paire infernale, à mon grand soulagement. J’attends que Marc arrive. Il emmène Rose et Léa se promener. Pendant ce temps, je m’assois avec Valérie à l’ombre d’un châtaignier. La chaleur est encore pire qu’hier. Lumière aveuglante, air sec et brillant, poussiéreux, un temps à vous donner envie de fjords pris dans les glaces. Valérie est merveilleusement bronzée. Elle rentre d’Espagne. Mélanie et elle sont amies depuis des années, depuis l’école Sainte-Marie-de-l’Assomption, rue de Lubeck. Valérie se souvient-elle de ma mère ? J’ai envie de lui demander, mais je recule. Valérie est sculptrice, plutôt célèbre dans son domaine. J’aime son travail, même s’il est un peu trop ouvertement « sexuel » et impossible à exposer dans une maison avec des enfants. Mais bon, j’imagine que je suis un garçon du 16 e arrondissement, bourgeois et n’ayant jamais dépassé le stade anal. C’est comme si j’entendais la voix de Mel se moquer de moi.

Valérie est bouleversée. En quelques jours, je me suis habitué à voir Mélanie dans cet état, mais je ne dois pas oublier que lorsqu’on la découvre ainsi, c’est inévitablement un choc. Je lui prends la main.

— Elle a l’air si fragile, murmure-t-elle.

— Oui, mais elle va déjà beaucoup mieux que le premier jour.

— Tu ne me caches rien, au moins ? me demande-t-elle abruptement.

— Que veux-tu dire ?

— Eh bien, qu’elle est paralysée ou je ne sais quoi d’horrible !

— Bien sûr que non ! La vérité, c’est que le médecin ne me dit pas grand-chose. Je ne sais pas combien de temps Mel va devoir rester ici, ni quand elle va pouvoir remarcher.

Valérie se gratte le sommet du crâne.

— Nous l’avons vue quand nous étions dans la chambre avec Mel. Sympa ce médecin, tu ne trouves pas ?

— Oui, c’est vrai.

Elle se tourne vers moi.

— Et toi, Tonio ? Comment encaisses-tu tout cela ?

Je hausse les épaules en tentant un sourire.

— J’ai la sensation d’être dans une sorte d’épais brouillard.

— Ça a dû être épouvantable, surtout après un aussi joli week-end. J’ai parlé à Mel, le jour de son anniversaire, elle avait l’air enchanté. Je me demande sans arrêt comment cela a pu arriver.

Elle me regarde à nouveau. Je ne sais quoi lui répondre, je détourne la tête.

— Elle a simplement quitté la route, c’est tout, Valérie. Rien de plus. Voilà ce qui est arrivé.

Elle m’enlace de son bras bronzé.

— Tu sais quoi ? Pourquoi ne me laisserais-tu pas ici avec elle ? Tu pourrais remonter à Paris avec Marc et moi, je veillerais sur Mel quelque temps.

Je réfléchis à son idée. Elle poursuit :

— Il n’y a pas grand-chose que tu puisses faire ici, pour le moment. Elle est immobilisée, alors tu ferais aussi bien de rentrer chez toi, de me laisser prendre la suite, et on verra bien ce qui se passe, non ? Ton boulot et tes enfants ont besoin de toi. Tu pourras toujours revenir plus tard avec ton père, qu’en dis-tu ?

— Je me sens mal de la laisser ici.

— Oh, ça va ! Je suis sa plus vieille et sa meilleure amie, alors s’il te plaît. Je fais ça pour elle et pour toi aussi. Pour tous les deux.

Je lui serre le bras, attends un peu et dis :

— Valérie, te souviens-tu de notre mère ?

— Votre mère ?

— Vous êtes amies depuis si longtemps avec Mel. Je pensais que peut-être tu te souviendrais d’elle.

— Nous nous sommes connues juste après sa mort. Nous avions huit ans. Mes parents m’avaient recommandé de ne pas lui en parler, mais Mel m’avait montré des photos d’elle, des petits objets qui lui avaient appartenu. Et puis votre père s’est remarié. Nous, nous sommes devenues des adolescentes, avec les garçons pour seul centre d’intérêt, et on n’en a plus vraiment reparlé. Mais j’étais tellement désolée pour vous deux. Personne autour de moi n’avait perdu sa mère. Je me sentais coupable et triste.

Coupable et triste. Je connaissais d’autres enfants à l’école qui ressentaient la même chose. Certains copains étaient si choqués qu’ils n’arrivaient plus à me parler normalement. Ils m’ignoraient ou rougissaient quand je leur adressais la parole. La directrice avait prononcé un discours maladroit et on avait célébré une messe spéciale pour Clarisse. Les professeurs ont tous été très gentils avec moi pendant quelques mois. J’étais devenu le garçon-qui-a-perdu-sa-mère. On murmurait dans mon dos, on se tapait du coude, on me désignait d’un coup de menton discret. Regarde, c’est lui, le-garçon-qui-a-perdu-sa-mère.

Je vois Marc revenir avec la petite et le chien. Je sais que je peux faire confiance à Valérie. Elle prendra bien soin de ma sœur. Elle m’explique qu’elle a un sac avec tout ce qu’il faut, qu’elle peut rester sans problème quelques jours, c’est simple et nécessaire, et, elle le souhaite. Alors je me décide rapidement. Je vais partir avec Marc, Rose et Léa. J’ai besoin d’un peu de temps pour plier bagage, prévenir l’hôtel que Valérie demande une chambre et saluer ma sœur, si heureuse de voir sa meilleure amie qu’elle ne se montre pas bouleversée par mon départ.

J’erre devant le bureau d’Angèle, dans l’espoir de la croiser. Elle n’est pas dans le coin. Je pense au cadavre qu’elle doit être en train d’arranger. Tandis que je m’éloigne, j’aperçois le docteur Besson. Je lui explique que je vais rentrer à Paris ; la meilleure amie de ma sœur va prendre le relais à son chevet et je reviendrai bientôt. Le médecin me rassure : Mélanie est entre de bonnes mains. Elle conclut par cette phrase étrange :

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