Tatiana Rosnay - Boomerang
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Le portable d’Arno se met à sonner et il se lève pour répondre. En baissant la voix, il s’éloigne de moi. Je ne sais rien de la vie de mon fils. Il ne ramène que rarement ses copains à la maison, sauf une fille dérangeante dans le genre gothique, avec des cheveux noir corbeau et des lèvres violettes, une sorte d’Ophélie en train de se noyer. Ils s’enferment dans sa chambre et écoutent de la musique à fond. En fait, je déteste poser des questions à mon fils. Un jour que je tentais une approche tout en légèreté, je me suis vu gratifié d’un glacial : « T’es de la Gestapo ou quoi ? » Depuis, j’évite les questions. D’ailleurs, quand j’avais son âge, je détestais que mon père fourre son nez dans mes affaires. Mais je n’aurais jamais osé lui répondre de cette façon.
J’allume une cigarette et me lève pour me dégourdir les jambes. Je réfléchis. Comment organiser le séjour de Mélanie à l’hôpital ? Je ne sais pas par où commencer. Je sens une présence près de moi. Quand je me retourne, je tombe sur la femme aux longues jambes et à la blouse bleue.
— Puis-je vous demander une cigarette ?
Je lui tends mon paquet d’une main maladroite. Même gaucherie quand je me débats avec mon briquet.
— Vous travaillez ici ?
Elle a des yeux étonnants, presque dorés. J’imagine qu’elle doit avoir la quarantaine, peut-être plus jeune. Tout ce que je sais, c’est qu’elle est agréable à regarder.
— Oui, me répond-elle.
Nous sommes un peu gênés. Je jette un coup d’œil sur son badge. Angèle Rouvatier.
— Vous êtes médecin ?
Elle sourit.
— Non, pas exactement.
Avant que je puisse poser une autre question, elle me demande :
— Est-ce que ce jeune homme est votre fils ?
— Oui. Nous sommes ici parce que…
— Je sais pourquoi vous êtes ici, dit-elle. C’est un petit hôpital.
Elle parle d’une voix basse et amicale. Pourtant quelque chose d’étrange se dégage de sa personne, je ne saurais dire quoi exactement. Une certaine distance.
— Votre sœur a eu de la chance. C’était un sacré choc. Vous aussi, vous avez eu de la chance.
— Oui, j’ai eu beaucoup de chance.
Nous tirons quelques bouffées en silence.
— Vous travaillez avec le docteur Besson, si je comprends bien.
— C’est le patron.
Je note qu’elle ne porte pas d’alliance. Avant c’est un détail qui m’aurait échappé.
— Je dois y aller. Merci pour la cigarette.
J’admire la finesse de ses longs mollets. Je ne me souviens même pas de la dernière femme avec qui j’ai couché. Probablement une fille rencontrée sur Internet. Ce devait être un de ces coups sinistres d’une ou deux heures. Préservatif usagé, au revoir pressé, et on passe à autre chose.
La seule fille chouette que j’aie rencontrée depuis mon divorce est une femme mariée, Hélène. Une de ses filles suit le même cours d’art plastique que Margaux. Mais elle n’a pas envie d’avoir une aventure. Elle préfère que nous restions amis. Ça me va bien comme ça. Elle est devenue une alliée précieuse. Quand nous dînons dans les brasseries bruyantes du Quartier latin, elle me tient la main et me laisse déballer mes idées noires. La situation n’a pas l’air de déranger son mari. De toute façon, il n’a aucune raison d’être jaloux de moi. Hélène vit boulevard de Sébastopol dans un appartement, où règne un joyeux fouillis, qu’elle a hérité de son grand-père et redécoré de manière audacieuse. La façade du bâtiment est en piteux état. Le quartier est coincé entre les Halles et Beaubourg, deux symboles de la vanité présidentielle. Quand je vais là-bas rendre visite à Hélène, à chaque fois, des souvenirs d’enfance me reviennent. Mon père et moi aimions traîner le long des stands du marché des Halles, aujourd’hui disparu. Il aimait me sortir du 16 e arrondissement pour me montrer le vieux Paris, celui qui semblait tout droit sorti d’un roman d’Émile Zola. Je me souviens, je reluquais en douce les prostituées alignées le long de la rue Saint-Denis, jusqu’au moment où mon père me sommait sévèrement d’arrêter.
Je suis du regard Astrid et Margaux qui remontent de l’hôtel, requinquées par la douche. Astrid a les traits plus détendus, elle semble reposée. Elle tient la main de Margaux et leurs bras se balancent, comme nous le faisions quand notre fille était encore petite.
Je sais que ce sera bientôt l’heure du départ, inexorable. Je dois me préparer. Comme toujours j’ai besoin de temps.
À la fin de la journée, le visage de Mélanie, sur la taie d’oreiller blanche, parait avoir repris des couleurs, ou n’est-ce que le travail de mon imagination ? Tout le monde est parti, et nous sommes tous les deux seuls, dans la chaleur doucement déclinante de ce mois d’août, accompagnés par le ronronnement du ventilateur.
Cet après-midi, j’ai appelé son patron, Thierry Drancourt, son assistante, ses amis proches, Valérie, Laure, Édouard. J’ai tenté d’expliquer la situation, de ma voix la plus douce et la plus calme, mais ils ont tous eu l’air inquiet. Pouvaient-ils envoyer quelque chose, aider d’une façon ou d’une autre ? Souffrait-elle ? Je les ai rassurés en leur répétant qu’elle allait bien, qu’elle se rétablirait rapidement. Dans le téléphone de Mel, que j’ai récupéré, j’ai trouvé quelques messages du vieux beau, mais je ne l’ai pas rappelé.
Dans l’intimité des toilettes pour hommes, situées au bout du couloir, j’ai appelé mes meilleurs amis, Hélène, Didier, Emmanuel et leur ai raconté, d’une voix résolument différente, tremblante, à quel point j’avais eu peur, à quel point j’avais peur encore en la voyant allongée sur son lit, plâtrée, immobile, le regard vide. Hélène était en pleurs et Didier pouvait à peine parler. Seul Emmanuel a trouvé la force de me réconforter de sa voix de stentor et de son rire chaleureux. Il a proposé de me rejoindre et j’ai caressé l’idée un moment.
— Je crois bien que je n’aurai plus jamais envie de conduire, me dit Mélanie faiblement.
— Pense à autre chose. C’est trop tôt de toute façon.
Elle tente un haussement d’épaules et grimace de douleur.
— Les enfants sont grands. Lucas est un jeune homme. Margaux avec ses cheveux orange, Arno et son bouc.
Elle ouvre ses lèvres gercées et sourit.
— Et Astrid… ajoute-t-elle.
— Ouais… Astrid.
Elle soulève doucement son bras pour m’attraper la main. Elle la tient serrée.
— Machin chose ne s’est pas pointé ?
— Non, Dieu merci.
Le médecin entre avec une infirmière pour l’examen du soir. Je quitte la chambre après avoir embrassé ma sœur pour lui dire au revoir. J’arpente les couloirs. Les semelles de caoutchouc de mes tennis couinent sur le linoléum. Alors que je m’apprête à sortir de l’hôpital, je la vois. Elle est dehors, tout près de la porte d’entrée.
Angèle Rouvatier. Elle porte un jean et un débardeur noirs. Elle est assise sur une magnifique Harley. Sous un bras, elle tient son casque. De l’autre, elle téléphone. Ses cheveux bruns lui tombent sur le visage, en dissimulant l’expression. Je la regarde un moment. Mes yeux descendent le long de ses cuisses, de son dos, s’enroulent autour de ses épaules rondes et féminines. Ses avant-bras sont bronzés, elle a dû passer des vacances au soleil. Je me demande de quoi elle a l’air en maillot de bain, à quoi ressemble sa vie, si elle est mariée, célibataire, si elle a ou non des enfants. À quoi ressemble son odeur, là, sous le rideau soyeux de ses cheveux ? Elle s’est rendu compte de quelque chose. Elle se retourne et me reconnaît. Mon cœur bat la chamade. Elle me sourit, range son téléphone dans sa poche et me fait signe de m’approcher.
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