Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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– Attendez ! il y a certaines secondes où l’homme le plus brave sent un frisson courir dans ses veines ; du temps où je n'avais pas un anévrisme, cela m'est arrivé dix fois, quand je voyais briller sur ma tête l’éclair des sabres et que j'entendais

– 250 –

gronder à mes oreilles le tonnerre des canons. Il est vrai que, depuis que j'ai un anévrisme, je cours où l'éclair brille, où le tonnerre gronde ; mais j'ai une chance : c'est que les fantômes ne sachent pas cela, c'est que les fantômes croient que je puis avoir peur.

– Tandis que c'est impossible, n'est-ce pas ? demanda sir John.

– Que voulez-vous ? quand, au lieu d'avoir peur de la mort, on croit, à tort ou à raison, avoir un motif de chercher la mort, je ne sais pas de quoi l'on aurait peur ; mais, je vous le répète, il est possible que les fantômes, qui savent beaucoup de choses cependant, ne sachent point cela. Seulement, ils savent ceci : c'est que le sentiment de la peur s'augmente ou diminue par la vue et par l'audition des objets extérieurs. Ainsi, par exemple, où les fantômes apparaissent-ils de préférence ? dans les lieux obscurs, dans les cimetières, dans les vieux cloîtres, dans les ruines, dans les souterrains parce que déjà l’aspect des localités a disposé l'âme à la peur. Après quoi apparaissent-ils ? après des bruits de chaînes, des gémissements, des soupirs, parce que tout cela n'a rien de bien récréatif ; ils n'ont garde de venir au milieu d'une grande lumière ou après un air de contredanse ; non, la peur est abîme où l'on descend marche à marche, jusqu’à ce que le vertige vous prenne, jusqu'à ce que le pied vous glisse, jusqu'à ce que vous tombiez les yeux fermés jusqu'au fond du précipice. Ainsi, lisez le récit de toutes les apparitions, voici comment les fantômes procèdent

: d'abord le ciel

s’obscurcit, le tonnerre gronde, le vent siffle, les fenêtres et les portes crient, la lampe, s'il y a une lampe dans la chambre de celui à qui ils tiennent à faire peur, la lampe pétille, pâlit et s'éteint ; obscurité complète ! alors, dans l’obscurité, on entend des plaintes ; des gémissements ; des bruits de chaînes, enfin la porte s'ouvre et le fantôme apparaît. Je dois dire que toutes les apparitions que j'ai, non pas vues, mais lues, se sont produites

– 251 –

dans des circonstances pareilles. Voyons, est-ce bien cela, sir John ?

– Parfaitement.

– Et avez-vous jamais vu qu'un fantôme ait apparu à deux personnes à la fois ?

– En effet, je ne l'ai jamais lu, ni entendu dire.

– C'est tout simple, mon cher lord : à deux, vous comprenez, on n'a pas peur ; la peur, c'est une chose mystérieuse, étrange, indépendante de la volonté, pour laquelle il faut l’isolement, les ténèbres, la solitude. Un fantôme n'est pas plus dangereux qu'un boulet de canon. Eh bien, est-ce qu'un soldat a peur d'un boulet de canon, le jour, quand il est en compagnie de ses camarades, quand il sent les coudes à gauche ? Non, il va droit à la pièce, il est tué ou il tue : c'est ce que ne veulent pas les fantômes ; c'est ce qui fait qu'ils n’apparaissent pas à deux personnes à la fois ! c'est ce qui fait que je veux aller seul à la chartreuse, milord ; votre présence empêcherait le fantôme le plus résolu de paraître. Si je n'ai rien vu, ou si j'ai vu quelque chose qui en vaille la peine, eh bien, ce sera votre tour après demain.

Le marché vous convient-il ?

– À merveille ! Mais pourquoi n’irais-je pas le premier ?

– Ah ! d'abord, parce que l’idée ne vous en est pas venue, et que c'est bien le moins que j'aie le bénéfice de mon idée ; ensuite, parce que je suis du pays, que j’étais lié avec tous ces bons moines de leur vivant, et qu'il y a dans cette liaison une chance de plus qu'ils m'apparaissent après leur mort ; enfin, parce que, connaissant les localités, s'il faut fuir ou poursuivre, je me tire-

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rai mieux que vous de l'agression ou de la retraite. Tout cela vous paraît-il juste, mon cher lord ?

– On ne peut plus juste, oui ; mais, moi, j'irai le lendemain ?

– Le lendemain, le surlendemain, tous les jours, toutes les nuits si vous voulez ; ce à quoi je tiens, c'est à la primeur. Maintenant, continua Roland en se levant, c'est entre vous et moi, n'est-ce pas ? Pas un mot à qui que ce soit au monde ; les fantômes pourraient être prévenus et agir en conséquence. Il ne faut pas nous faire rouler par ces gaillards-là, ce serait trop gro-tesque.

– Soyez tranquille. Vous prendrez des armes, n'est-ce pas ?

– Si je croyais n'avoir affaire qu'à des fantômes, j'irais les deux mains dans mes poches, et rien dans les goussets ; mais, comme je vous disais tout à l'heure, je me rappelle les faux-monnayeurs de M. de Turenne, et je prendrai des pistolets.

– Voulez-vous les miens ?

– Non, merci ; ceux-là, quoiqu'ils soient bons, j'ai à peu près résolu de ne m’en servir jamais.

Puis, avec un sourire dont il serait impossible de rendre l’amertume :

– Ils me portent malheur, ajouta Roland. Bonne nuit, milord ! Il faut que je dorme les poings fermés, cette nuit, pour ne pas avoir envie de dormir demain.

Et, après avoir secoué énergiquement la main de l’Anglais, il sortit de la chambre de celui-ci et rentra dans la sienne.

– 253 –

Seulement, en rentrant dans la sienne, une chose le frappa : c'est qu'il retrouvait ouverte sa porte, qu'il était sûr d'avoir laissée fermée.

Mais il fut à peine entré, que la vue de sa sœur lui expliqua ce changement.

– Tiens ! fit-il moitié étonné, moitié inquiet, c'est toi, Amé-

lie ?

– Oui, c'est moi, fit la jeune fille.

Puis, s'approchant de son frère et lui donnant son front à baiser.

– Tu n'iras pas, dit-elle d'un ton suppliant, n'est-ce pas, mon ami ?

– Où cela ? demanda Roland.

– À la chartreuse.

– Bon ? et qui t'a dit que j'y allais ?

– Oh ! lorsqu'on te connaît, comme c'est difficile à deviner !

– Et pourquoi veux-tu que je n'aille pas à la chartreuse ?

– Je crains qu'il ne t'arrive un malheur.

– 254 –

– Ah çà ! tu crois donc aux fantômes, toi ? dit Roland en fixant son regard sur celui d'Amélie.

Amélie baissa les yeux, et Roland sentit la main de sa sœur trembler dans la sienne.

– Voyons, dit Roland, Amélie, celle qu'autrefois j'ai connue, du moins, la fille du général de Montrevel, la sœur de Roland, est trop intelligente pour subir des terreurs vulgaires ; il est impossible que tu croies à ces contes d'apparitions, de chaînes, de flammes, de spectres, de fantômes.

– Si j'y croyais, mon ami, mes craintes seraient moins grandes : si les fantômes existent, ce sont des âmes dépouillées de leur corps, et, par conséquent, qui ne peuvent sortir du tombeau avec les haines de la matière ; or, pourquoi un fantôme te haï-

rait-il, toi, Roland, qui n'as jamais fait de mal à personne ?

– Bon ! tu oublies ceux que j'ai tués à l’armée ou en duel.

Amélie secoua la tête.

– Je ne crains pas ceux-là.

– Que crains-tu donc, alors ?

La jeune fille leva sur Roland. ses beaux yeux tout mouillés de larmes, et, se jetant dans les bras de son frère :

– Je ne sais, dit-elle, Roland ; mais, que veux-tu ! je crains !

– 255 –

Le jeune homme, par une légère violence, releva la tête qu'Amélie cachait dans sa poitrine, et, baisant doucement et tendrement ses longues paupières :

– Tu ne crois pas que ce soient des fantômes que j'aurai demain à combattre, n'est-ce pas ? demanda-t-il.

– Mon frère, ne va pas à la chartreuse ! insista Amélie d'un ton suppliant, en éludant la question.

– C'est notre mère qui t'a chargée de me demander cela : avoue-le, Amélie.

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