Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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octobre, le 20 juin, le 10 août, les 2 et 3 septembre, le 21 janvier, le 31 mai, les 30 octobre et 9 thermidor ; je comprends la torche des guerres civiles avec son feu grégeois qui se rallume dans le sang au lieu de s’éteindre ; je comprends la marée des révolutions qui monte toujours avec son flux que rien n'arrête, et son reflux qui roule les débris des institutions que son flux a renversées ; je comprends tout cela, mais lance contre lance, épée contre épée, hommes contre hommes, peuple contre peuple ! Je comprends la colère mortelle des vainqueurs, je comprends les réactions sanglantes des vaincus ; je comprends les volcans politiques qui grondent dans les entrailles du globe, qui secouent la terre, qui renversent les trônes, qui culbutent les monarchies, qui font rouler têtes et couronnes sur les échafauds… mais ce que je ne comprends pas, c'est la mutilation du granit, la mise hors la loi des monuments, la destruction de choses inanimées qui n'appartiennent ni à ceux qui les détruisent, ni à l'époque qui les détruit ; c'est la mise au pilon de cette bibliothèque gigantesque où l’antiquaire peut lire l'histoire archéologique d'un pays. Oh ! les vandales et les barbares ! mieux que tout cela, les idiots ! qui se vengent sur des pierres des crimes de Borgia et des débauches de Louis XV ! Qu'ils connaissaient bien l'homme pour l'animal le plus pervers, le plus destructif, le plus malfai-sant de tous, ces Pharaons, ces Ménès, ces Chéops, ces Osy-

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mandias qui faisaient bâtir des pyramides, non pas avec des rinceaux de guipure et des jubés de dentelle, mais avec des blocs de granit de cinquante pieds de long ! Ils ont bien dû rire au fond de leurs sépulcres quand ils ont vu le temps y user sa faux et les pachas y retourner leurs ongles. Bâtissons des pyramides, mon cher lord : ce n'est pas difficile comme architecture, ce n'est pas beau comme art ; mais c'est solide, et cela permet à un général de dire au bout de quatre mille ans : « Soldats, du haut de ces monuments, quarante siècles vous contemplent ! » Tenez, ma parole d'honneur, mon cher lord, je voudrais rencontrer dans ce moment-ci un moulin à vent pour lui chercher querelle.

Et Roland, éclatant de son rire habituel, entraîna sir John dans la direction du château.

Sir John l'arrêta.

–Oh ! dit-il, n'y avait-il donc à voir dans toute la ville que l'église de Brou ?

– Autrefois, mon cher lord, répondit Roland, avant qu'elle fût convertie en magasin à fourrages, je vous eusse offert de descendre avec moi dans les caveaux des ducs de Savoie ; nous eussions cherché ensemble un passage souterrain qu'on dit exister, qui a près d'une lieue de long, et qui communique, à ce que l'on assure, avec la grotte de Ceyzeriat – remarquez bien que je n'aurais pas proposé une pareille partie de plaisir à un autre qu'un Anglais – c'était rentrer dans les Mystères d'Udolphe , de la célèbre Anne Radcliffe ; mais vous voyez que c'est impossible.

Allons, il faut en faire notre deuil, venez.

– Et où allons-nous ?

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– Ma foi, je n'en sais rien ; il y a dix ans, je vous eusse mené vers les établissements où l'on engraissait les poulardes. Les poulardes de Bresse, vous le savez, avaient une réputation européenne ; Bourg était une succursale de la grande rue de Strasbourg. Mais, pendant la Terreur, vous comprenez bien que les engraisseurs ont fermé boutique ; on était réputé aristocrate pour avoir mangé de la poularde, et vous connaissez le refrain fraternel : Ah ! ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne !

Après la chute de Robespierre, ils ont rouvert ; mais, depuis le 18 fructidor, il y a eu en France ordre de maigrir, même pour la volaille. N'importe, venez toujours, à défaut de poulardes, je vous ferai voir autre chose : la place où l'on exécutait ceux qui en mangeaient, par exemple. En outre, depuis que je ne suis venu en ville, nos rues ont changé de nom ; je connais toujours les sacs, mais je ne connais plus les étiquettes.

– Ah çà ! demanda sir John, vous n'êtes donc pas républicain ?

– Moi, pas républicain ? allons donc ! je me crois un excellent républicain, au contraire, et je suis capable de me laisser brûler le poignet comme Mucius Scévola, ou de me jeter dans un gouffre comme Curtius, pour sauver la république ; mais j'ai le malheur d'avoir l'esprit trop bien fait : le ridicule me prend malgré moi aux côtes et me chatouille à me faire crever de rire.

J'accepte volontiers la constitution de 1791 ; mais, quand le pauvre Hérault de Séchelles écrivait au directeur de la bibliothèque nationale de lui envoyer les lois de Minos afin qu'il pût faire une constitution sur le modèle de celle de l'île de Crête, je trouvais que c'était aller chercher un modèle un peu loin et que nous pouvions nous contenter de celle de Lycurgue. Je trouve que janvier, février et mars, tout mythologiques qu'ils étaient, valaient bien nivôse, pluviôse et ventôse. Je ne comprends pas pourquoi, lorsqu'on s'appelait Antoine ou Chrysostome en 1789, on s'appelle Brutus ou Cassius en 1793. Ainsi, tenez, milord, voilà une honnête rue qui s'appelait la rue des Halles ; cela

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n'avait rien d'indécent, ni d'aristocrate, n'est-ce pas ? Eh bien, elle s'appelle aujourd'hui… attendez (Roland regarda l'inscription) : elle s'appelle aujourd'hui la rue de la Révolution. En voilà une autre qui s'appelait la rue Notre-Dame et qui s'appelle la rue du Temple. Pourquoi la rue du Temple ? Pour éterniser probablement le souvenir de l'endroit où l'infâme Simon a essayé d'apprendre l'état de savetier à l'héritier de soixante-trois rois : je me trompe d'un ou deux, ne me faites pas une querelle pour cela. Enfin, voyez cette troisième : elle s'appelait la rue Crèvec-

œur, un nom illustre en Bresse, en Bourgogne et dans les Flandres ; elle s'appelle la rue de la Fédération . La Fédération est une belle chose, mais Crèvecœur était un beau nom. Et puis, voyez-vous, elle conduit tout droit aujourd'hui à la place de la Guillotine ; ce qui est un tort, à mon avis. Je voudrais qu'il n'y eût point de rues pour conduire à ces places-là. Celle-ci a un avantage : elle est à cent pas de la prison ; ce qui économisait et ce qui économise même encore une charrette et un cheval à M. de Bourg. Remarquez que le bourreau est resté noble, lui. Au surplus, la place est admirablement bien disposée pour les spectateurs, et mon aïeul Montrevel, dont elle porte le nom, a, dans la prévoyance sans doute de sa destination, résolu ce grand problème, encore à résoudre dans les théâtres : c'est qu'on voit bien de partout. Si jamais on m'y coupe la tête, ce qui n'aurait rien d'extraordinaire par les temps où nous vivons, je n'aurais qu'un regret : celui d'être moins bien placé et de voir plus mal que les autres. Là, maintenant montons cette petite rampe ; nous voilà sur la place des Lices. Nos révolutionnaires lui ont laissé son nom, parce que, selon toute probabilité, ils ne savent pas ce que cela veut dire ; je ne le sais guère mieux qu'eux, mais je crois me rappeler qu'un sire d'Estavayer a défié je ne sais quel comte fla-mand, et que le combat a eu lieu sur cette place. Maintenant, mon cher lord, quant à la prison, c'est un bâtiment qui vous donnera une idée des vicissitudes humaines ; Gil Blas n'a pas plus souvent changé d'état que ce monument de destination.

Avant l'arrivée de César, c'était un temple gaulois ; César en fit une forteresse romaine ; un architecte inconnu le transforma en

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un ouvrage militaire du Moyen-Âge ; les sires de Baye, à l'exemple de César, le refirent forteresse. Les princes de Savoie y ont eu une résidence ; c'était là que demeurait la tante de Charles Quint quand elle visitait son église de Brou, qu'elle ne devait pas avoir la satisfaction de voir terminée. Enfin, après le traité de Lyon, quand la Bresse fit retour à la France, on en tira à la fois une prison et un palais de justice. Attendez-moi là, milord, si vous n'aimez pas le cri des grilles et le grincement des verrous.

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