Alexandre Dumas - LES COMPAGNONS DE JÉHU

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– Maintenant que je vous connais, mon cher Roland, je me demande, en effet, comment vous n'avez pas mis un si beau projet à exécution.

– Ce n'est pas ma faute, je vous le jure ! j'étais parti, mon compagnon m’a retenu.

– Il y a donc des gens qui vous retiennent ?

– Pas beaucoup, mais celui-là.

– De sorte que vous en êtes aux regrets ?

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– Non pas, en vérité ; ce brave détrousseur de diligences a fait sa petite affaire avec une crânerie qui m'a plu : j'aime instinctivement les gens braves ; si je n'avais pas tué M. de Barjols, j'aurais voulu être son ami. Il est vrai que je ne pouvais savoir combien il était brave qu'en le tuant. Mais parlons d'autre chose. C'est un de mes mauvais souvenirs que ce duel. Pourquoi étais-je donc monté ? À coup sûr, ce n'était point pour vous parler des compagnons de Jéhu, ni des exploits de M. Laurent…

Ah ! c'était pour m'entendre avec vous sur ce que vous comptez faire ici. Je me mettrai en quatre pour vous amuser, mon cher hôte, mais j’ai deux chances contre moi : mon pays, qui n'est guère amusant ; votre nation, qui n'est guère amusable.

– Je vous ai déjà dit, Roland, répliqua lord Tanlay en tendant la main au jeune homme, que je tenais le château de Noires-Fontaines pour un paradis.

– D'accord ; mais, pourtant, dans la crainte que vous ne trouviez bientôt votre paradis monotone, je ferai de mon mieux pour vous distraire. Aimez-vous l'archéologie, Westminster, Cantorbéry ? nous avons l'église de Brou, une merveille, de la dentelle sculptée par maître Colomban ; il y a une légende là-

dessus, je vous la dirai un soir que vous aurez le sommeil difficile. Vous y verrez les tombeaux de Marguerite de Bourbon, de Philippe le Beau et de Marguerite d'Autriche ; nous vous pose-rons le grand problème de sa devise : « Fortune, infortune, fortune » que j'ai la prétention d'avoir résolu par cette version lati-nisée : « F ortuna, infortuna, forti una ». Aimez-vous la pêche, mon cher hôte ? vous avez la Reyssouse au bout de votre pied ; à l'extrémité de votre main une collection de lignes et d'hameçons appartenant à Édouard, une collection de filets appartenant à Michel. Quant aux poissons, vous savez que c'est la dernière chose dont on s'occupe. Aimez-vous la chasse ? nous avons la forêt de Seillon à cent pas de nous ; pas la chasse à courre, par

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exemple, il faut y renoncer, mais la chasse à tir. Il paraît que les bois de mes anciens croquemitaines, les chartreux, foisonnent de sangliers, de chevreuils, de lièvres et de renards. Personne n'y chasse par la raison que c'est au gouvernement, et que le gouvernement, dans ce moment-ci, c'est personne. En ma qualité d'aide de camp du général Bonaparte, je remplirai la lacune, et nous verrons si quelqu'un ose trouver mauvais qu'après avoir chassé les Autrichiens sur l'Adige et les mameluks sur le Nil, je chasse les sangliers, les daims, les chevreuils, les renards et les lièvres sur la Reyssouse. Un jour d'archéologie, un jour de pêche et un jour de chasse. Voilà déjà trois jours, vous voyez, mon cher hôte, nous n'avons plus à avoir d'inquiétude que pour quinze ou seize.

– Mon cher Roland, dit sir John avec une profonde tristesse et sans répondre à la verbeuse improvisation du jeune officier, ne me direz-vous jamais quelle fièvre vous brûle, quel chagrin vous mine ?

– Ah ! par exemple, fit Roland avec un éclat de rire strident et douloureux, je n'ai jamais été si gai que ce matin ; c'est vous qui avez le spleen , milord, et qui voyez tout en noir.

– Un jour, je serai réellement votre ami, répondit sérieusement sir John ; ce jour-là, vous me ferez vos confidences ; ce jour-là, je porterai une part de vos peines.

– Et la moitié de mon anévrisme… Avez-vous faim, milord ?

– Pourquoi me faites-vous cette question ?

– C'est que j'entends dans l'escalier les pas d'Édouard, qui vient nous dire que le déjeuner est servi.

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En effet, Roland n'avait pas prononcé le dernier mot, que la porte s'ouvrait et que l'enfant disait :

– Grand frère Roland, mère et sœur Amélie attendent pour déjeuner milord et toi.

Puis, s'attachant à la main droite de l'Anglais, il lui regarda attentivement la première phalange du pouce, de l'index et de l’annulaire.

– Que regardez-vous, mon jeune ami ? demanda sir John.

– Je regarde si vous avez de l'encre aux doigts.

– Et si j'avais de l'encre aux doigts, que voudrait dire cette encre ?

– Que vous auriez écrit en Angleterre. Vous auriez demandé mes pistolets et mon sabre.

– Non, je n'ai pas écrit, dit sir John ; mais j'écrirai aujourd'hui.

– Tu entends, grand frère Roland ? j'aurai dans quinze jours mes pistolets et mon sabre !

Et l'enfant, tout joyeux, présenta ses joues roses et fermes au baiser de sir John, qui l’embrassa aussi tendrement que l’eût fait un père.

Puis tous trois descendirent dans la salle à manger, où les attendaient Amélie et madame de Montrevel.

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XII – LES PLAISIRS DE LA PROVINCE

Le même jour, Roland mit une partie du projet arrêté à exé-

cution : il emmena sir John voir l'église de Brou.

Ceux qui ont vu la charmante petite chapelle de Brou savent que c'est une des cent merveilles de la Renaissance ; ceux qui ne l'ont pas vue l’ont entendu dire.

Roland, qui comptait faire à sir John les honneurs de son bijou historique, et qui ne l'avait pas vu depuis sept ou huit ans, fut fort désappointé quand, en arrivant devant la façade, il trouva les niches des saints vides et les figurines du portail décapitées.

Il demanda le sacristain ; on lui rit au nez : il n'y avait plus de sacristain.

Il s'informa à qui il devait s'adresser pour avoir les clefs : on lui répondit que c'était au capitaine de la gendarmerie.

Le capitaine de la gendarmerie n'était pas loin ; le cloître attenant à l’église avait été converti en caserne.

Roland monta à la chambre du capitaine, se fit reconnaître pour aide de camp de Bonaparte. Le capitaine, avec l’obéissance passive d'un inférieur pour son supérieur, lui remit les clefs et le suivit par derrière.

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Sir John attendait devant le porche, admirant, malgré les mutilations qu'ils avaient subies, les admirables détails de la façade.

Roland ouvrit la porte et recula d'étonnement : l’église était littéralement bourrée de foin, comme un canon chargé jusqu'à la gueule.

– Qu'est-ce que cela ? demanda-t-il au capitaine de gendarmerie.

– Mon officier, c'est une précaution de la municipalité.

– Comment ! une précaution de la municipalité ?

– Oui.

– Dans quel but ?

– Celui de sauvegarder l’église. On allait la démolir ; mais le maire a décrété qu'en expiation du culte d'erreur auquel elle avait servi, elle serait convertie en magasin à fourrages.

Roland éclata de rire, et, se retournant vers sir John :

– Mon cher lord, dit-il, l'église était curieuse à voir ; mais je crois que ce que monsieur nous raconte là est non moins curieux. Vous trouverez toujours, soit à Strasbourg, soit à Colo-gne, soit à Milan, une chapelle ou un dôme qui vaudront la chapelle de Brou ; mais vous ne trouverez pas toujours des administrateurs assez bêtes pour vouloir démolir un chef-d'œuvre, et

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un maire assez spirituel pour en faire une église à fourrages.

Mille remerciements, capitaine ; voilà vos clefs.

– Comme je le disais à Avignon, la première fois que j'eus l'honneur de vous voir, mon cher Roland, répliqua sir John, c'est un peuple bien amusant que le peuple français.

– Cette fois, milord, vous êtes trop poli, répondit Roland : c'est bien idiot qu'il faut dire ; écoutez : je comprends les cata-clysmes politiques qui ont bouleversé notre société depuis mille ans ; je comprends les communes, les pastoureaux, la Jacquerie, les maillotins, la Saint-Barthélemy, la Ligue, la Fronde, les dra-gonnades, la Révolution ; je comprends le 14 juillet, les 5 et 6

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